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MH370 : l'hypothèse du crash volontaire semble peu étayée

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2048x1536-fit_debris-presume-mh370.jpgC’est l’information du jour, reprise par l'ensemble des médias ou presque : un nouvel élément viendrait étayer la thèse du crash volontaire du vol MH370 de la Malaysian Airlines.  

Crash volontaire ?

A l’appui de cette théorie, les propos d’un expert canadien, Larry Vance, ancien responsable du Bureau de la sécurité aérienne du Canada, qui a conduit plus de 200 enquêtes sur des crashes aériens, et qui, selon la BBC, a déclaré à la télévision australienne : « quelqu’un pilotait l’avion jusqu’à la fin, quelqu’un a mené l’avion dans l’eau, il n’y a pas d’autre hypothèse ».

Pour étayer ses affirmations, cet expert s’appuie sur l’examen d’un morceau d'aile retrouvé sur l'île de la Réunion en 2015, soit plus d'un an après la mystérieuse disparition de l’appareil. Pour lui, l'aspect dentelé du volet-aileron retrouvé laisse supposer une érosion plutôt qu'une casse, et ce ne serait pas possible si l'appareil était simplement tombé dans l'eau.
L’expert estime donc que le pilote a déployé cet aileron pour atterrir, preuve selon lui que quelqu'un était bien aux commandes à ce moment-là. "Vous ne pouvez pas le déployer autrement que par une décision humaine", a déclaré Larry Vance. 

Des allégations discutables

Voilà ce que déclare en gros la dépêche de presse, reprise par la plupart des médias. Peut-on s’en satisfaire ? Non, car sans être un spécialiste d’aéronautiques, certains points posent sérieusement question !

D’abord, sans remettre en cause les compétences de cet expert, dont on ne sait pas grand-chose, on peut se demander quel est son rôle dans l’enquête ? Y est-il associé officiellement ou bien nous donne-t-il son simple avis personnel d’expert à distance ? A-t-il réellement examiné la pièce d’avion de près ou l’a-t-il fait simplement sur photo ?
Sur le site de l’émission australienne, Larry Vance affirme également que la disparition de l’avion n’est pas due à un accident mécanique (sur la base de quoi…? Alors qu’il s’agit jusqu’à preuve de l’hypothèse la plus plausible).
Au passage, on notera que la dépêche parle de morceau d’aile alors qu’il s’agit d’un flaperon qui sert à contrôler le roulis (ce n’est pas vraiment la même chose).

Ce qui est ennuyeux, c’est que les raisonnements de Larry Vance ne peuvent en rien prouver que l’avion a amerri ou a été précipité dans l’océan. Et donc encore moins pourquoi et comment il serait tombé à l’eau.
A supposer que le flaperon était en position déployée, cela sous-entendrait que le pilote essayait d’amerrir tant bien que mal car si l’on cherche un crash volontaire, on ne perd pas son temps à déployer des volets d’approche ou des flaperons…
Par ailleurs, si le pilote voulait vraiment jeter son appareil et ses passagers dans la mer, pourquoi l’aurait-il fait aussi loin de son point de départ (dans une zone encore inconnue mais éloignée de Kuala Lumpur) ?
Pour moi, rien n’exclut encore l’hypothèse de l’incendie à bord, de la perte de conscience (complète ou partielle) de l’équipage et du crash accidentel en fin de course…

Le rôle décisif joué par le commandant de bord dans l’histoire reste aussi à approfondir. Et cela pourrait d’ailleurs conduire à déplacer la zone de recherches vers le nord

Qu’en est-il des débris retrouvés récemment ?

Depuis le 29 juillet 2015, et la découverte d’un flaperon d’avion sur le littoral de Saint-André à la Réunion, le mystère du vol MH370 reste entier.

Fin juin 2016, on annonçait qu’un débris avait été retrouvé en Tanzanie, dans une grotte sur l'îlot de Kojani. Cette pièce qui semble correspondre à un morceau d’aile d’un avion est également le débris découvert le plus au nord de la zone supposée du crash. Le 28 juillet, le ministre australien des Infrastructures et des Transports, Darren Chester, a indiqué qu’il est « fort probable » que le morceau d’aile d’avion trouvé en Tanzanie appartienne au vol MH370. Cette pièce serait alors la seconde certifiée comme appartenant à l’avion disparu.

En effet, jusqu’à présent, et contrairement à ce qu’indiquent certains journalistes, rien ne prouve que les autres morceaux retrouvés ici et là au Mozambique et en Afrique du Sud proviennent bien de l’avion. À ce jour, une vingtaine de pièces ont été retrouvées mais seulement deux d’entre elles (et encore sous le sceau de la « toute probabilité ») ont été identifiées comme provenant du Boeing 777 200ER de la Malaysia Airlines.

Le 29 juillet 2015, Johny Bègue découvre sur une plage de Bois-Rouge à Saint-André (La Réunion) une pièce identifiée comme étant un flaperon du vol MH370. En décembre 2015, un adolescent retrouve une pièce sur une plage sud-africaine. Une référence 676EB a permis d’établir qu’il s’agissait du carénage de rail de volet installé au milieu de l’aile droite des Boeing 777.

En mars 2016, Blaine Gibson, un avocat de Seattle, trouve un débris sur une plage d’une île au large du Mozambique. La pièce portant l’inscription «no step», a été identifiée comme étant un morceau de la partie supérieure du stabilisateur horizontal droit d’un Boeing 777.

Puis, début avril 2016, un couple de Réunionnais en vacances à Rodrigues, découvre sur une plage un mystérieux débris. Le Bureau australien de la sécurité et des transports (ATSB) l’a identifié comme étant une cloison intérieure d’un Boeing 777 de Malaysia Airlines.
Par ailleurs, les experts de l’ATSB ont conclu que le débris portant l’inscription RR, retrouvé sur une plage d’Afrique du sud, appartenait au capotage moteur d’un Boeing 777. Enfin, début juin, trois pièces sont découvertes à l’île Sainte-Marie toujours par Blaine Gibson (décidément, quel fin limier !).

Il serait intéressant, pour le moins, de vérifier s’il existe une logique de circulation maritime entre les différents sites où l’on a retrouvé des débris ou si c’était comme si on les avait déposé aléatoirement…

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