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  • NON, Paul Hellyer (1923-2021) n'a jamais prouvé l'existence des extraterrestres

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    Au début de l'été, je me suis dit que j'allais faire un article sur une "référence" récurrente dans le monde de l'ufologie, à savoir l'ex-ministre canadien Paul Hellyer.
    Alors que je rassemblais mes notes et mes sources, un malheureux hasard a voulu que j'apprenne le décès de mon sujet le 8 août dernier à l'âge de 98 ans. Qu'à cela ne tienne, mon article devenait alors une sorte de bilan de son "action" en territoire ovni.

    Qui était Paul Hellyer ?

    Né en 1923 à Waterford dans l'Ontario, Paul Theodore Hellyer était un homme politique canadien. Elu en 1949 plus jeune député jamais élu à la Chambre des Communes du Canada, il a surtout été actif en politique jusqu'en 1969. Le sommet de sa carrière intervient en 1963 lorsqu'il devient ministre de la Défense nationale dans le cabinet de Lester B. Pearson.
    A ce poste, il organise l'intégration et l'unification de l'armée canadienne, la marine royale canadienne et l'aviation royale du Canada dans une seule organisation, les forces armées canadiennes. De septembre 1967 à avril 1969, Hellyer est brièvement ministre des Transports dans le cabinet de Trudeau, et il est nommé ministre senior du cabinet, un poste semblable au poste actuel de vice-premier ministre.

    Ensuite de 1969 à 1982, il siège en tant qu'indépendant avant de rejoindre le parti radical. Durant presque trois décennies, il se montre assez discret, jouant un rôle mineur dans la vie politique canadienne. 
    En 1997, Hellyer revient dans l'actualité en fondant le Parti Action Canadienne (PAC) pour fournir aux électeurs une option économiquement nationaliste à la suite de l'effondrement du Parti National du Canada. Son nouveau parti ne se fait guère remarquer et lui-même ne parvient pas à se faire élire à la Chambre des Communes en 1997 et en 2000. Quatre ans plus tard, échouant à faire fusionner le PAC et le parti néo-démocrate NPD, il démissionne comme chef du PAC mais en reste membre.
    Voilà pour la carrière politique, à ce moment, en 2004, Hellyer est âgé de 81 ans. 

    Quel était son lien avec l'ufologie ?

    Le 5 septembre 2005, dans une conférence à l'université de Toronto qui attire l'attention des médias mainstream, Paul Hellyer déclare publiquement que "les ovnis sont aussi réels que les avions qui volent au-dessus de nos têtes". En ajoutant que "les militaires américains préparent des armes qui pourraient être utilisées contre les aliens, et ils pourraient nous entraîner dans une guerre intergalactique sans nous envoyer le moindre avertissement".

    hellyer,ovni,ufo,preuve,faux,biais,farfeluHellyer récidive le 28 février 2007, dans le quotidien Ottawa Citizen, en appelant les gouvernements mondiaux à révéler ce qu'ils dissimulent sur la technologie des extraterrestres. Dans quel but ? Enrayer le dérèglement climatique. En effet, selon Hellyer, "certains d'entre nous pensent qu'ils en savent beaucoup, et cela pourrait suffire à sauver notre planète. ».
    Durant les années suivantes, à plusieurs reprises, il va reprendre la parole sur le sujet, répétant à l'envi que les aliens sont déjà parmi nous et que les gouvernements, surtout le gouvernement américain, nous cachent leur existence et ses liens étroits avec "ces visiteurs". Comme le 30 décembre 2013 dans une interview télévisée à la chaîne Russia Today durant laquelle il affirme que les extraterrestres visitent notre planète depuis des milliers d'années, qu'ils vivent sur Mars, Vénus et une lune de Jupiter, et qu'une de leurs races collabore en secret avec le gouvernement américain au Nevada...

    Lors de ses prises de parole, Hellyer va raconter que les extraterrestres ont créé de nombreux mythes humains et qu'ils comporteraient plusieurs espèces (les grands blonds, les petits gris, les reptiliens, les mantes religieuses, etc... jusqu'à 80 types différents !). Son obsession, c'est surtout celle du silence qui entoure toute l'affaire. Avec cette idée permanente qu'un groupe secret contrôle le monde dans le but de former un inquiétant gouvernement planétaire...

    Doit-on le prendre au sérieux ?

    Chez les ufologues nord-américains puis européens, ces déclarations ont fait l'effet d'un séisme. Enfin, un homme politique et pas n'importe lequel, un ex-ministre de la Défense canadien, reconnaissait que la présence des extraterrestre était une réalité, qu'on nous cachait des trucs et qu'il s'agissait de se bouger avant la grande guerre galactique. Autant dire que cela ajoutait de l'eau au moulin de tous ceux qui sont convaincus que la question ovni baigne en pleine théorie du complot. Si ce politicien, qui devait avoir accès à toutes sortes de dossiers top secrets lorsqu'il était en fonction, le dit, c'est que c'est vrai, non ?

    Doit-on vraiment prendre au sérieux les allégations de Paul Hellyer ? Eh bien, la réponse risque de vous décevoir.
    De son propre aveu dans une interview dans Vice, le politicien a reconnu qu'il s'est intéressé au phénomène ovni seulement depuis le milieu des années 1990. C'est la lecture du livre très controversé de Philip J. Corso (The Day After Roswell, 1997) qui a éveillé sa curiosité pour le phénomène ovni. 
    Jusque là, le sujet ne faisait absolument pas partie de ses préoccupations. Encore moins lorsqu'il était au gouvernement de 1963 à 1967: "quand j’étais ministre de la Défense, j’ai reçu des rapports d’observations d’ovnis, mais à l’époque, j’étais beaucoup trop occupé [par mes fonctions] pour m’en soucier». 

    Dans son excellent livre "Ovnis au Québec" (éditions Guy Saint-Jean, 2020), Christian Page raconte qu'il a pu échanger avec Paul Hellyer au milieu des années 2000. Lorsque le spécialiste du paranormal lui a parlé du projet Second Storey supervisé par l'Aviation Royale canadienne, Hellyer a reconnu qu'il n'en avait jamais entendu parler avant les années 2000. Il avoua aussi candidement à Christian Page que parmi ses "sources les plus crédibles" (sic) figuraient des individus communiquant avec les extraterrestres par télépathie...

    Attendez... Mais au regard de sa carrière et de son réseau, Paul Hellyer doit bien disposer de documents convaincants pour appuyer ses déclarations extraordinaires, non ? Il a bien dû avoir accès à des archives confidentielles du ministère de la Défense ? Ou avoir des échanges privés ultra secrets entre haut personnages de l'Etat canadien lorsqu'il était au gouvernement ? La réponse est : non.

    Paul Hellyer l'a dit lui-même : il a commencé à se plonger dans l'ufologie par curiosité 25 ans après avoir quitté son poste de ministre, à un âge de retraite déjà bien avancé. Ses seules informations, ils les tient en fait de livres sur les ovnis qu'il a lus (et que chacun d'entre nous peut aller s'acheter), de la consultation de sites et de blogs sur Internet et de discussions qu'il a eu avec des ufologues.
    Forcément, ces derniers n'allaient pas lâcher un aussi bon client et certains d'entre eux, comme Steven Greer, l'ont tout de suite associé à leurs projets plus ou moins fumeux, s'achetant sans débourser une crédibilité nouvelle du fait de la seule présence de Paul Hellyer dans leurs colloques payants.
    Paul Hellyer croyait aux extraterrestres, c'était son droit comme plein de monde sur la planète, mais sa parole n'avait pas plus de légitimité que celle d'un amateur curieux du sujet. Il n'avait pas plus d'informations secrètes que vous et moi. Et jamais il n'a apporté le moindre début de preuve de ce qu'il affirmait en conférence publique ou dans les médias. Aussi, pourquoi aurait-on dû le croire ?

    Une dérive fréquente de l'ufologie

    Le cas de Paul Hellyer est instructif car il met à jour deux dévoiements courants chez les ufologues :
    - le biais d'autorité : parce qu'un individu a occupé autrefois (ce terme pouvant signifier il y a fort longtemps) un poste important, il faudrait prendre ses paroles pour argent comptant. Doit-on forcément croire aveuglément quelqu'un qui fut ministre de la Défense dans les années 60 ? J'entends cet argument en permanence dans mes échanges avec des ufologues. Ne serait-il pas mieux d'évaluer ses propos au vu de ce qu'il apporte comme arguments solides ?
    C'est exactement le même biais qui est à l'oeuvre avec le général israélien à la retraite Haim Eshed, 87 ans, responsable du programme de sécurité spatiale d'Israël de 1981 à 2010, qui a déclaré en 2020 que nous étions déjà en contact avec une hypothétique Confédération Galactique et que Donald Trump était au courant... Qu'avait-il à l'appui de ces déclarations fracassantes ? Là encore, rien du tout. L'homme en question, retiré du pouvoir, s'est plongé dans l'ufologie une fois ses fonctions terminées, comme d'autres se lancent dans la philatélie ou le jardinage. Mais il fait le bonheur des ufologues peu regardants qui, en réalité, subissent un deuxième biais cognitif :

    - l'esprit critique sélectif : dès lors que le message va dans le sens de sa propre croyance, on désactive mentalement sa capacité à évaluer le message en question. C'est ce que font les ufologues qui s'enthousiasment pour les assertions de Paul Hellyer sans jamais se rendre compte que ce sont eux-mêmes qui sont à leur origine ! Le serpent qui se mord la queue, en quelque sorte...
    Ne leur jetons pas trop la pierre (sauf à ceux qui ne sont pas dupes et y voient un intérêt mercantile) mais nous sommes tous plus ou moins coupables de ce manque d'esprit critique si nous ne sommes pas vigilants. Au passage, vous noterez que les plus complotistes d'entre tous, ceux qui en général ont la plus grande méfiance pour les politiciens (complices du secret) s'enflamment pour un ex-politicien quand celui-ci vient leur raconter une histoire qui les satisfait. Imaginez si c'était l'inverse : un ex-ministre de la Défense vient annoncer que les extraterrestres n'existent pas, ils lui tomberaient tous dessus en l'accusant de mentir... justement parce c'est un homme politique...

    Au final, je ne voudrais pas qu'on me fasse dire ce que je n'ai pas écrit. Je ne suis pas ufologue mais je ne nie pas la réalité du phénomène ovni. Celui-ci existe et mérite un examen sérieux et objectif. Les ovnis doivent être un sujet d'étude comme les autres.  Mais comment espérer que les scientifiques s'en emparent alors qu'un exemple, comme celui de Paul Hellyer, vient illustrer la présence d'une forme de pensée défaillante ? 
    Cela vaut d'ailleurs pour l'ufologie comme pour tout l'univers du paranormal. On peut écouter et enregistrer les témoignages, les questionner, les comparer mais croire les gens sur parole ne mène à rien, même si ce qu'ils racontent va dans le sens de nos croyances.
    Les mots seuls n'ont jamais constitué une preuve de quoi que ce soit.
    Et chez les ufologues comme dans le grand public, la méfiance devrait être de mise, surtout lorsqu'on nous raconte quelque chose que l'on a envie d'entendre !

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  • "OVNIS, classés top secrets" sur Netflix : voici pourquoi c'est vraiment médiocre

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    "Ovnis, classés top secrets" est une série tchèque soi-disant documentaire en six épisodes, diffusée sur Netflix donc accessible au plus grand nombre et notamment à un large public qui n'est pas forcément familier avec l'ufologie. Le Parisien a publié un article très sévère reprochant à la série d'être ouvertement complotiste. Sur un blog, l'éditeur Pierre-Gilles Belin apporte une réponse contradictoire mais sans aucun regard critique sur la série. Comme pas mal d'ufologues dont j'ai lu les commentaires ici et là sur les réseaux sociaux, c'est l'enthousiasme qui prévaut : il est vrai que la série confirme tous leurs fantasmes et va permettre de faire vendre encore des âneries sur le sujet du phénomène ovni.

    Pour débattre de la série, j'ai participé à une émission spéciale de mes amis du Maybe Planet durant laquelle les intervenants présents ont pesé le pour et le contre en toute courtoisie. Ceux qui ont vu l'émission ont vite compris que je penchais dans le camp des "contre". Voici donc, en version écrite, une synthèse de mes arguments. 

    Sur la forme, je ne vais pas m'attarder sur les images de synthèse d'un autre âge, sauf pour dire que certaines reconstitutions auraient coûté moins cher avec de vrais acteurs. Les séquences 3D donnent aussi une vision des cas OVNI beaucoup plus spectaculaire que les témoignages réels l'ont laissé entendre.
    AAAABThbCkCZB3tfunKMmychqJb51dM4wq8rTin9phttV8eemlgQL1YVe2J43BC8b3FQvDNtYMcB6j0YoQPx_rZ3yTy7Wx27ilkJ-3B9BFS0j5Fjps5-.jpgLe vrai point critiquable, c'est la très faible proportion de documents authentiques dans les 6 heures d'émissions. Hormis quelques interviews d'époque, photos en noir et blanc et articles de presse, rien à se mettre sous la dent. La série nous montre pour l'essentiel des gens qui parlent et les fameuses images de synthèse. Il y a même des erreurs avec par exemple une coupure de presse de l'affaire Valentich (1978) pour illustrer le cas de la Westhall High School (1966, soit douze ans plus tôt), mais passons...

    Non, le pire concerne en fait le fond de la série. En fait, au fil des épisodes, on comprend assez vite qu'il n'y a aucune intention ni d'être rigoureux, ni d'être objectif. Mais comment peut-on en 2021 parler des délires d'Adamski ou du Majestic 12 comme des faits fondamentaux de l'ufologie alors que ce sont des canulars avérés depuis belle lurette ?
    Dans toute la série, il n'y a en tout et pour tout qu'un seul fil directeur qui se résume à : les aliens existent, ils sont là parmi nous, c'est une vérité indiscutable et bien entendu les gouvernements nous cachent tout à leur propos.

    Après tout, cela aurait pu être une conclusion après une démonstration étayée, pourquoi pas ? Mais ici, c'est exactement le contraire : on commence par la conclusion que l'on prend comme postulat de départ et on va tout faire pour la confirmer, à l'aide d'un discours de pure croyance qui ne va garder que les données qui vont dans le sens de la conclusion, en oubliant volontairement toutes les autres.
    On baigne donc en pleine pseudo-science avec toute la subjectivité que cela suppose. Les intervenants ne se privent pas d'utiliser sans arrêt des notions et des concepts vagues ou qui ne veulent rien dire en y associant plein de termes scientifiques. Sans sourciller, avec l'aide d'une légitimité que seul un biais d'autorité peut leur conférer, ils balancent des affirmations extraordinaires sans la moindre nuance. D'ailleurs, le conditionnel est pratiquement absent de toute la série.

    J'imagine un spectateur peu averti sur le phénomène ovni qui découvre ce contenu farfelu. Soit il éclate de rire (bon sens), soit il prend tout pour argent comptant (crédulité naïve) tant les intervenants ont l'air convaincus de leur affirmations. Qu'une partie des spectateurs de Netflix (souvent jeunes) puissent éventuellement gober ces sornettes me semble déjà affligeant, mais le plus dérangeant, c'est que la voix off du commentaire appuie elle aussi ces propos en perdant toute objectivité. On comprend mieux pourquoi dans le 6ème épisode lorsqu'on apprend que les réalisateurs eux-mêmes ont eu une expérience ovni (le "contact" est raconté dans une séquence avec des vaches que je trouve risible).

    D'accord, la narration d'un documentaire n'a pas vocation à être neutre. On connait tous des documentaires à charge très bien faits qui vise à dénoncer ou à défendre une thèse (ceux de Michael Moore pour prendre un exemple). Mais ces documentaires sont soigneusement construits, documentés et apportent des éléments probants pour appuyer leur discours.
    Dans le cas d'"Ovnis, classés top secrets", c'est l'inverse. Les six épisodes n'apportent pas le moindre début de preuve (d'ailleurs, l'un des intervenants le dit clairement : "ça existe, on le sait, même pas besoin de preuve", tout est dit...). La série est très pauvrement sourcée et elle repose essentiellement sur des intervenants bavards qui parlent de choses qu'ils croient être vraies, d'une manière qui en fait une vérité absolue. Il n'y aucune place pour le doute, ni pour le questionnement.

    Un mot sur les intervenants. Je n'ai pas la place de les mentionner tous, mais vous constaterez dans le show l'absence totale de scientifiques et de responsables militaires ou politiques de bon niveau (hormis quelques 3èmes couteaux qui font pitié). En effet, 90% des intervenants sont des ufologues autoproclamés qui adhèrent tous au fil directeur de la série. Les synthés défilent vite mais on a le temps de distinguer des "chercheurs ovni" et même un "chasseur d'aliens" (c'est bien, les jeunes vont croire que c'est un métier...). Autant dire des experts de haut vol. 
    Certains sont même très controversés comme le fameux Emery Smith qui affirme avoir pratiqué "3000 autopsies d'aliens" (sic) mais qui s'avère être un mythomane absolu (je vous recommande sur YouTube la vidéo de son ex-petite amie qui pensait fréquenter un superhéros); ou bien Paul Stonehill, qui dit avoir quitté l'URSS à l'âge de 8 ans, qui parle un anglais approximatif et qui dit avoir des contacts au plus haut avec le pouvoir russe (on se demande bien au titre de quoi...)

    th.jpgHeureusement, d'autres intervenants sont plus sérieux comme Nick Pope, Robert Salas ou Robert Fleischer (en photo) que j'ai rencontré à Valensole : ils jouent le jeu de la série (ils ne vont quand même pas se tirer une balle dans le pied) mais je me suis demandé si on ne leur a pas demandé de juste spéculer et les réalisateurs ont ensuite monté leurs hypothèses en affirmations pures et simples... En tout cas, j'ai senti une certaine gêne prudente chez Robert Fleischer.
    Bref, nous sommes globalement avec des "croyants" absolument persuadés de leur propre vérité et si l'on ne croit pas comme eux, avec eux, on n'a rien compris au complot qui se trame.

    Vers la fin de la série resurgissent aussi des thèmes "New Age" et néo-évhéméristes usés jusqu'à la corde : les E.T. veulent qu'on protège la Terre, que l'on s'élève spirituellement. En tout cas, c'est ce qu'ils racontent aux "abductés" qui ont toujours le profil de Gérard du PMU du coin de la rue (ils n'ont vraiment pas de chance, ces aliens...).
    Sauf que les même aliens ne se montrent pas au reste de la population. Et de toute manière, les Etats et les agences de sécurité veillent au grain, empêchant depuis au moins soixante-dix ans une hypothétique divulgation. Mais si le gouvernement américain couvre un immense secret, pourquoi le Pentagone a-t-il rendu en juin 2021 un rapport pour reconnaître qu'il ne sait pas ce que montrent les récentes vidéos qui ont fuité... ?

    Résumons-nous. Les Aliens sont-ils ici pour nous empêcher de ruiner notre planète ? Oui. Sont-ils là pour nous aider à apprendre de nouvelles technologies ? Absolument. Est-ce que les engins que l'on voit depuis les années 40 sont là pour nous étudier ? Très probable. Est-ce que depuis des décennies nous construisons des objets basés sur leur science (la fameuse "rétro-ingénierie" dont se gargarisent les intervenants) ? Bien entendu, c'est évident. Mais de toute manière nous sommes soumis au bon vouloir de notre gouvernement et de ceux en charge de ces mystérieux projets. Donc nous saurons peut-être un jour... ou pas.

    AAAABckI61_RgGf9KPoJgZ91A_hEiDXzDP_iTRw2zQfLcv3ODUR33I5vLliIVWAB3rMWNuxQfMRmLJeeCgak7f5J2YUlXdmNdeUJrVpD7Hyr6bI6HDeQ.jpgEn étant indulgent, parce que le phénomène ovni mérite bien mieux que cette bouillie indigeste, je sauverai quelques passages de la série : 
    - une bonne description du Blue Book Project (photo) mais cela avait déjà fait avant...
    - quelques cas majeurs correctement racontés (comme Socorro ou l'affaire Cash-Landrum, mais pas Petrozavodsk ou la West Hall High School debunkés depuis un moment)
    - Les vidéos de l'armée américaine et tous les passages sur To The Stars Academy (on sort du discours complotiste à ce moment là) qui auraient dû concentrer les efforts des réalisateurs.
    - Quelques idées de bon sens : que le sujet ovni soit enfin pris en compte par le monde scientifique comme un sujet d'étude "normal", qu'une association entre le privé et le public donnerait peut-être quelque chose, avec des échanges entre nations...
    Mais cela reste très peu.

    Définitivement, "Ovnis, classés top secrets" n'est pas un documentaire, mais de l'ufotainment, une sorte de show brouillon sur le phénomène qui mélange un peu tout, ne clarifie en rien le sujet et permet à une flopée d'intervenants de justifier l'existence de leurs livres et de leurs conférences grassement payées. C'est d'autant plus dommage que Netflix a déjà prouvé récemment qu'elle pouvait proposer des documentaires de grande qualité (comme par exemple la remarquable mini-série documentaire sur le mystère de "La disparue du Cécil Hotel").

    Au final, si vous voulez voir un bon docu sur les phénomènes aériens non identifiés, regardez plutôt "Ovnis, une affaire d'Etats" de Dominique Filhol, beaucoup plus convaincant, mais évitez de perdre comme moi six heures de votre vie. 

    Important : ce texte est sous copyright. Vous pouvez publier un lien dirigé vers cette page, mais il est formellement interdit de reproduire tout ou partie de cet article sans l'autorisation de l'auteur.