Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

"White Wall" : que signifie la fin de la série ?

Imprimer Pin it!

Dans cette série finlando-suédoise (2020) qui traite d'un site minier qui doit servir à stocker des déchets nucléaires, on découvre au fond d'une galerie un mur formé d'une matière blanche inconnue. 
Le spectateur curieux qui sera allé jusqu'à la fin du huitième épisode risque fort de demeurer perplexe : que signifie la fin ?

Retour sur l'ultime épisode pour garder ses péripéties à l'esprit. Lars Ruud, le directeur de projets du site minier, plus malin que tout le monde, déniche une autre entrée qui lui permet d'accéder au mur blanc, rendu inaccessible par l'effondrement d'une galerie. Il se met à forer la matière blanche pour découvrir l'intérieur de ce qui ressemble à un énorme oeuf de deux cent mètres de haut. Il parvient à ses fins et une sorte de liquide s'échappe alors du trou. 

Lars en récolte un échantillon dans une bouteille d'eau en plastique. Il le touche avec le doigt et ose même le goûter, ce qui lui occasionne un petit sourire. Il remonte à la surface, où il est attendu et arrêté à nouveau.

Soudain, la bouteille contenant le liquide s'agite sur une table et le liquide en sort en un jet continu, sans que le niveau dans la bouteille ne baisse...

Au même moment, l'ingénieure Helen et son fils Axel roulent sur la route qui surplombe le champ de déchets radioactifs prêts à être enfouis. Axel, passionné par une émission en direct sur Mars, interpelle sa mère : sur l'écran de l'iPad, tous deux voient comme des trombes d'eau jaillir de la surface aride de la planète rouge. Simultanément, devant eux, des geysers de liquide surgissent des profondeurs et viennent peu à peu recouvrir le terrain de stockage des cylindres nucléaires...

Comment interpréter cette séquence finale ?

En premier lieu, posons-nous la question : quel est ce liquide ? Tout porte à croire qu'il s'agit d'eau. Lars touche le liquide, le porte à sa bouche et sourit après l'avoir goûté. En tout cas, lui pense vraiment que c'est de l'eau. Tout ça pour ça...

OIP 2.jpgSauf que... le liquide sort de la capsule perforée et se répand dans la mine, puis à la surface. Et de la bouteille en plastique de Lars commencent à jaillir des litres de liquide. Un liquide qui a tout l'air de se répandre de manière exponentielle et inarrêtable ! Et pas seulement sur Terre mais aussi sur la planète Mars...

Ce qui empêchait justement le liquide de s'échapper, c'est cette énorme capsule creuse enfouie dans un sol immuable depuis des millions d'années. Composée à 96% de carbone, elle contient aussi 4% d'un élément inconnu que l'humanité n'a jamais vu. En perçant la capsule, Lars aurait complètement déréglé un écosystème qui s'est mis en marche. Et ce dispositif semble interconnecté car en perçant un trou, Lars a déclenché l'irruption du liquide sur Mars...

OIP.jpgImaginez quelque part dans notre galaxie une civilisation intelligente très ancienne (qui d'ailleurs n'existe peut-être plus depuis des millions, voire des milliards d'années). Cette civilisation extraterrestre lointaine maîtrise des technologies hautement avancées et elle s'est mise en tête de créer la vie sur une multitude de planètes. Un défi ? Une expérience scientifique à l'échelle cosmique ? Toujours est-il qu'elle a disséminé ces capsules blanches en forme d'oeuf dans tout le système solaire, profondément enfouies telles des semences attendant de germer. Et cette intelligence d'ailleurs les actionne comme bon lui semble, comme le ferait un jardinier qui lance son arrosage automatique sur sa pelouse. Il y aurait là sous nos pieds, et à notre insu, un système interconnecté d'irrigateurs géants en veille, mais susceptibles de se déclencher plus ou moins automatiquement selon certains paramètres. 

Qui sait, peut-être que ce sont ces capsules qui ont irrigué Mars voici des millions d'années avant qu'elle ne devienne la planète aride que nous connaissons ? Peut-être que ce sont ces capsules qui ont créé le fameux Déluge dont il est question dans la Bible ? Peut-être que ce sont elles qui ont amené sur Terre toute l'eau des origines (dont les scientifiques ne savent toujours pas d'où elles vient vraiment...)?

Que veut cette intelligence extraterrestre ? A supposer qu'elle existe encore, ses buts nous sont probablement incompréhensibles. Peut-être cultive-t-elle des planètes comme nous cultivons nos jardins, avec leur flore et leur faune. Aux yeux de cette intelligence supraterrestre, nous ne serions alors que des insectes de surface, guère plus passionnants que des cafards. Ce qui nous rapproche du thème du "zoo cosmique" cher à de nombreux auteurs de science-fiction.

A partir de là, comme la fin de la série est ouverte, on peut imaginer tous les scénarios : le liquide noie les déchets nucléaires, le percement de la capsule crée une réaction en chaîne et ce sont des centaines voire des milliers de capsules similaires qui s'activent partout dans le monde... Le liquide submerge toute l'humanité et c'est le début d'un nouveau cycle de vie pour la Terre débarrassée de l'espèce humaine, alors que la vie naît ou renaît sur Mars... A moins que les extraterrestres, invisibles dans toute la série comme ils le sont dans le film 2001, l'Odyssée de l'Espace, ne décident d'envoyer une mission de reconnaissance pour comprendre l'incident de la mine...

Déconcertante de prime abord, la fin de la série White Wall ouvre en fait des perspectives vertigineuses sur notre nature profonde et sur la précarité de notre environnement. Il serait temps de faire plus attention à notre or bleu.

La série est disponible gratuitement dans le replay d'Arte.

A lire pour aller plus loin :

Important : cet article est sous copyright. Vous pouvez publier un lien dirigé vers cette page, mais il est formellement interdit de reproduire tout ou partie de cet article sans l'autorisation de l'auteur.

Les commentaires sont fermés.