Un lecteur attentif qui a également écouté mon émission sur BTLV m'a fait remarquer, et je l'en remercie, qu'il manquait un passage dans le dossier sur Carl Higdon.
Je l'ajoute donc ici en espérant que ce désagrément n'a pas trop perturbé votre lecture.
p. 197, juste avant le sous-chapitre "La Rencontre", il faut donc ajouter le passage ci-dessous :
Comme dans une bulle anormale
Il ne faut guère de temps à Carl pour repérer un groupe de cinq élans. Il dira plus tard qu’il devait être 16 heures environ. Le chasseur se met en position, il lève son Remington et vise minutieusement le plus grand des cinq quadrupèdes, un magnifique mâle à l’allure majestueuse.
Il tire…
C’est alors que l’extraordinaire se produit. Au moment où Higdon appuie sur la gâchette, il ne perçoit aucune détonation. D’ailleurs, autour de lui, la forêt est devenue totalement silencieuse : plus aucun craquement de branchage, plus de cri d’oiseau ni de bourdonnement d’insecte…
Et Higdon voit nettement la balle de 7mm sortir du canon de son fusil… au ralenti ! Stupéfait, il a le temps de la voir flotter horizontalement dans l’air puis tomber sur le sol enneigé à une quinzaine de mètres de lui, comme si elle avait été stoppée par un champ de force invisible.
Interloqué, le chasseur fait quelques pas et se penche pour ramasser le projectile. Il l’examine de près : sa partie en plomb a disparu et il ne demeure que l’enveloppe de cuivre, qui parait avoir fondu. Higdon, de plus en plus perplexe, met la balle dans l’une des poches de sa veste et progresse encore de quelques pas. Le silence complet qui l’enveloppe l’intrigue et distille une sourde inquiétude en lui. Cette quiétude absolue n’est vraiment pas normale…
© Joslan F. Keller, 2018.