Aujourd'hui, 24 mars 2017, cela fait deux ans jour pour jour que le vol 4U 9525 de la Germanwings reliant Barcelone à Düsseldorf s'écrasait dans les Alpes-de-Haute Provence, faisant 149 victimes.
Près de 500 proches des victimes du crash se sont recueillis à la cathédrale de Digne-les-Bains, pour une cérémonie œcuménique. Certaines des familles se sont ensuite rendues sur le lieu de la tragédie, à près de 1500 mètres d’altitude, où une balise indique désormais le point d’impact de l'A320.
Après avoir passé en revue les hypothèses possibles (panne, attentat, tir de missile...), l'enquête s'est vite orientée vers le copilote Andreas Lubitz et la découverte des boîtes noires a conforté les officiels, en révélant que le copilote allemand de 28 ans s'était volontairement enfermé dans le cockpit afin de se suicider et d'entraîner dans la mort l'ensemble des passagers.
Or, le père du pilote vient de déclencher un tollé en remettant en cause la thèse officielle...
Lors d'une conférence de presse à Berlin, le père du pilote qui a fait s’écraser l’appareil a dénoncé la thèse de l’acte suicidaire d’un dépressif, suscitant l’indignation, notamment des proches des victimes.
Selon Günter Lubitz, son "fils n’était pas dépressif au moment du crash, mais une personne optimiste, responsable et engagée". A ses côtés, un journaliste spécialiste de l’aviation civile, Tim van Beveren, a questionné les conclusions de l’enquête en pointant ce qu’il a présenté comme des erreurs et des incohérences.
Pour ces deux hommes, Andreas Lubitz n'a pas voulu se suicider mais il a été victime d'une dégagement de fumée qui ne lui pas permis de conserver le contrôle de l'appareil.
Pour être entendue, cette contre-hypothèse nécessite d'être sérieusement étayée, ce qui me semble loin d'être le cas aujourd'hui. Sérieusement, on est plus proche d'une théorie du complot que d'une sorte de vérité cachée.
Car l'enquête officielle a mis en évidence de nombreux points prouvant qu'Andreas Lubitz était bien le véritable instigateur du crash. Il était sous anti-dépresseurs, il avait consulté les médecins 41 fois en 5 ans, dont plusieurs psychiatres, persuadé qu'il était en train de perdre la vue, il avait répété la manoeuvre lors du vol aller Dusseldorf-Barcelone, il a profité d'une sortie du capitaine hors du cockpit pour s'y enfermer, il n'a plus dit un mot ensuite jusqu'au crash comme le prouve les enregistrements de vol, etc.
Sauf à présenter des arguments vraiment troublants, cette démarche apparaît surtout comme une provocation, notamment en intervenant le jour des commémorations du crash. Le deuil d'un père peut excuser bien des choses, mais pas d'insulter ainsi les familles des victimes...
Source : AFP
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