Voici un édifice religieux très insolite ! Pour le découvrir, il faut vous rendre à Saint-Bonnet Champsaur, dans le département des Hautes-Alpes, non loin de la route qui relie Grenoble à Gap par La Mure et le col Bayard.
Là, dans le hameau de l’Aubérie, s’élève la curieuse chapelle Saint-Grégoire, que les habitants de la région connaissent plus volontiers sous le nom de chapelle des Pétètes. En patois champsaurin, ce nom étrange désigne de petites poupées. Et les poupées en question, vous ne pouvez pas les rater : ce sont ces petites statuettes en pierre qui ornent toute la façade de la chapelle, conférant à l’édifice un cachet absolument unique en son genre.

Inscrite aux Monuments historiques depuis mai 1994, la chapelle des Pétètes a été bâtie de 1740 à 1743 par Jacques Pascal, un habitant du hameau, maçon-charpentier de son état.

Longtemps, de sa construction jusqu’au XXème siècle, la chapelle était recouverte d’un toit de chaume et les pierres des murs étaient visibles. Elle est dédiée à Saint-Grégoire, l’évêque que l’on invoque pour la sauvegarde des âmes du purgatoire.

D’ailleurs, à l'intérieur, au-dessus de l’autel, un tableau montre la Vierge et son enfant entourés de Saint-Grégoire et de Joseph. Sur le fronton à l’extérieur, une prière à l’attention de ce dernier : « Saint Joseph, Patron des agonisants, priez pour nous » A observer ces petits visages figés qui semblent vous scruter à travers les siècles, on s’interroge sur la volonté de Jacques Pascal.
En fait, selon la légende locale, ce serait la chapelle des amoureux car le charpentier l’aurait construite pour séduire Marie, une jolie bergère des environs. C’est sans doute pour intriguer ou amuser la belle qu’il aurait sculpté ces visages mystérieux qu’il a ensuite placés sur la façade, dans de petites niches.
Le résultat est un pur produit de l’art naïf populaire.

Et cette chapelle est à l’évidence l’un des édifices les plus étranges des Alpes du sud. Elle mérite à coup sûr une visite !

N'hésitez pas à cliquer sur les photos pour en découvrir les détails. 

Crédit photos : Joslan F. Keller

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