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Barbara Lafée : "Lorsqu’on accepte d’être contacté par des défunts, on dégage une énergie qu’ils sont capables de percevoir facilement"

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Lors d’une émission spéciale avec l’équipe de BTLV au château de Fougeret, j’ai croisé la route de Barbara Lafée, médium depuis son plus jeune âge… et hôtesse de l’air. Elle est l’autrice d’un livre très émouvant et personnel « Et pourtant, maman n’était pas un ange » (éditions Exergue, 2020) dans lequel elle raconte le chemin initiatique qu’elle a suivie avant, pendant et après le décès de sa mère.
Il m’a semblé intéressant d’échanger avec elle sur ses liens particuliers avec le monde de l’au-delà. Chacun est libre d’apprécier ce témoignage comme il l’entend, je ne suis pas en mesure, bien entendu, d’attester de son don, mais Barbara nous livre avec sa franchise naturelle sa part de vérité.

Joslan F. Keller. Comment se manifeste ta capacité à percevoir les défunts ?

Barbara Lafée. De façon spontanée, naturelle. Je n’y pense pas en fait. Elle a toujours été là. Ou plutôt, les « fantômes » ont toujours été là. C’est-à-dire que tout à coup quelqu’un apparaît. C’est une capacité qui fait partie de moi depuis toujours, tout simplement. La dissocier de ce que je suis reviendrait à m’amputer d’un morceau de moi-même.

JFK. Est-ce un don que tu maîtrises et peux activer à ton gré ?

Petite, j’étais constamment surprise par ce que je voyais et/ou ressentais. C’est une perception du monde qui est livrée sans mode d’emploi. Il m’a fallu apprendre comment la manier au mieux pour cohabiter avec, sans que cela soit un poids. Aujourd’hui j’ai clairement délimité les moments où j’accepte d’être contactée. J’ai posé mes conditions : ne pas m’apparaître de façon effrayante et me laisser dormir. En tant qu’hôtesse de l’air sur long-courrier, mon sommeil est précieux, alors les réveils à 3 heures du matin pour discuter, c’est éprouvant.

JFK. Dois-tu "faire avec" et t'adapter en permanence ?

On peut garder son libre arbitre sur le sujet, refuser de voir, d’entendre, de ressentir. Cependant, il y a toujours quelques exceptions à la règle. Certains esprits ont plus de facilité à se manifester la nuit. Il me semble que c’est pour eux une question d’énergie à déployer. Du coup, ils font comme ils peuvent avec ce qu’ils sont au plan « vibratoire » et dans ces cas-là, je dois effectivement faire avec…

JFK. Il y a donc une sorte d’accord tacite entre les défunts et toi ?

Honnêtement, la plupart de ceux qui me contactent ont la gentillesse de s’adapter à mon mode de vie. Je leur en suis reconnaissante. D’autant plus qu’ils ne sont pas nombreux non plus. Si je les vois et discute avec certains, je n’en fais pas mon métier. Je ne le souhaite pas. Ceux qui viennent à moi le font pour des raisons sérieuses, graves, concernant leurs proches encore vivants. Pour leur délivrer des conseils. Je ne suis alors qu’une messagère.

JFK. Qu’en est-il pour les défunts que tu as connus personnellement ?

Je dois avouer que mes propres défunts ont droit à un libre accès. C’est mon côté sentimental. Ils se manifestent régulièrement avec beaucoup d’amour et d’humour pour me dire simplement bonjour ou pour me guider si j’ai besoin d’aide. Ils sont une ressource précieuse car leurs conseils ont toujours été justes.

JFK. Comment les défunts se présentent-ils à toi en général ?

Parfois, je vais ressentir un froid intense, polaire. J’entrevois une vibration dans l’air, comme en cas de forte chaleur, et une silhouette se forme devant moi. Le plus souvent, ils apparaissent spontanément, sans prévenir. Chez moi, dans l’avion, dans le métro, à une terrasse de café. Partout !

JFK. Comment les vois-tu ?

La meilleure façon de l’expliquer serait de les comparer à du papier calque. Ce sont comme des êtres humains vivants mais transparents. Une seule fois, j’ai eu conscience d’en avoir vu un qui était réel, matériel. J’ai trouvé cela extraordinaire lorsque j’ai réalisé après coup qu’il s’agissait d’un esprit. Peut-être en ai-je vus d’autres sous cette forme mais je ne m’en suis pas rendu compte.

JFK. Comment sont-ils habillés ?

Comme je l’ai expliqué auparavant, je leur demande de venir me voir sans me faire peur donc quelque ait été leur parcours de vie (maladie, accident, etc.) ils ont la délicatesse d’être habillés normalement. Suivant les lieux ou les époques, les vêtements diffèrent.

9782361883393-475x500-1.jpgJFK. Est-ce que ce sont des personnes décédées récemment ou t’arrive-il d’échanger avec des gens d’un lointain passé ?

En général, ce sont des personnes décédées proches de gens que je connais donc ils sont proches de notre époque. Mais il m’est arrivé de voir des soldats romains lors de mon premier séjour à Rome. C’était époustouflant ! J’avais l’impression d’assister à un cours d’histoire en temps réel. Ils me montraient des scènes qui s'étaient produites à leur époque. Ça reste un souvenir fantastique ! Et récemment, lors de 48 heures passées au château de Fougeret avec BTLV, les contacts que j’ai eus hors caméra avec certains des « habitants invisibles » du lieu m’ont bluffé. Ils cohabitent les uns avec les autres alors qu’ils y ont vécu à des siècles différents et pourtant lorsqu’ils se sont manifestés à moi, ils étaient dans mon présent. Cette distorsion du temps est formidable.

JFK. Pourquoi les défunts s’adressent à toi ?

Je crois que lorsqu’on accepte d’être contacté par des défunts, on dégage une énergie qu’ils sont capables de percevoir facilement. Un peu comme un papillon de nuit attiré par la flamme d’une bougie.

JFK. Que t’ont-ils appris sur le monde d’après ?

Déjà qu’il y en a un ! Que la mort est une étape physique. Une fin dans la matière humaine, mais ce qui anime le corps, l’âme, est immortelle. L’âme est énergie pure. Après son décès, ma maman m’a expliqué avoir réalisé que le temps n’est rien. Que si l’on s’en détache, on est libre. Ça m’a fait réfléchir sur mes attentes, sur ma propension à espérer, à souvent être dans l’après plutôt qu’à vivre pleinement le présent. Aujourd’hui, j’optimise chaque journée.

JFK. Que se passe-t-il de l’autre côté ?

Mon grand-père décédé en 1992 m’a expliqué qu’après sa mort due à un cancer du poumon, il a été soigné quelques temps dans une sorte d’hôpital. Il ne comprenait pas exactement ce qu’on lui faisait mais il voyait des personnes le soulager. Le guérir. Si les termes qu’il a employés sont ceux qui correspondent pour décrire notre monde, il m’a précisé qu’il lui était difficile de trouver les mots qui reflétaient sa réalité. J’avais déjà lu ce genre d’expériences rapportées par d’autres médiums. Apparemment on pourrait résumer par « ce qui est en haut est en bas » et vice versa. Même si j’ai bien conscience que ce n’est pas si simple. Notre cerveau humain n’est, semble-t-il, pas capable de percevoir leur réalité dans sa totalité.

JFK. Est-ce que les esprits répondent aux questions sur l’au-delà ? Savent-ils des choses que nous ignorons ?

Honnêtement, je ne pose pas spécialement de questions sur l’au-delà à ceux qui sont de l’autre côté du voile. Ils disent spontanément qu’ils sont soulagés d’être délivrés de la pesanteur de leur corps humain, qu’ils sont heureux (pour la plupart), et qu’ils nous aiment toujours.

JFK. Ont-ils des sujets de prédilection ?

La notion de Temps, de cet éternel présent, est aussi un sujet commun chez eux. Ils nous conseillent souvent de dédramatiser ce que nous vivons. Ils précisent que nous faisons simplement des expériences qui nous en apprennent toujours plus sur qui nous sommes et que nous restons libres de nos choix, des émotions que nous souhaitons ressentir.

Ils parlent aussi régulièrement de l’Amour qui nous accompagne à chaque instant de notre vie. De cet Amour formidable qui d’un point de vue humain, car nous aimons tout quantifier, nous dépasse complètement.

Quant à leur faire dire des choses relatives à mon avenir par exemple, car bien sûr j’ai tenté le coup, impossible de savoir quoique ce soit ! Ils m’ont donné de petits indices, rien de plus. Ils m’ont rappelé que savoir ce qui va arriver, juste par curiosité, n’a aucun intérêt car on perd le plaisir de la surprise, la joie de l’inattendu. Je suis d’accord avec eux. Je préfère être émerveillée par les cadeaux de la vie.

JFK. Peut-on demander des services aux défunts ?

Bien sûr ! Ils sont d’ailleurs ravis de pouvoir nous aider si cela est en leur pouvoir. Attention, ils n’accomplissent pas de miracle. Ce sont des défunts, pas des super-héros. Il nous appartient d’être créateurs de notre vie et de choisir avec quoi on la remplit. J’ai un tempérament optimiste mais quand je sens que ma journée ne va pas être simple je leur demande un coup de main pour que tout se passe le mieux possible. Et souvent j’ai droit à des petits clins d’œil comme un panneau publicitaire dans le métro qui répond immédiatement à la question que je me pose. Ou alors une chanson qui passe dans un café et dont les paroles confirment ma pensée.

JFK. On pourrait te faire remarquer qu’il s’agit peut-être seulement de hasard ?

Certains pourront croire aux coïncidences. Je les comprends. Toutefois, dans ma vie, cela fait beaucoup de coïncidences et mes proches s’en régalent lorsque je leur raconte. Ils n’hésitent plus à demander à leurs défunts de se manifester et reçoivent à leur tour de jolis messages.

JFK. Dans ton livre, tu évoques à plusieurs reprises ta carrière d’hôtesse de l’air. Est-ce que tes collègues connaissent ton don ?

Ceux avec qui j’ai tissé des liens d’amitié le savent. Autrement, je me vois difficilement aborder le sujet lors d’un vol. À moins que la situation s’y prête mais ce n’est pas fréquent.

JFK. Est-ce qu’il t’arrive d’entrer en contact avec des défunts lors de tes passages dans des contrées lointaines ?

Peu importe le lieu, ils sont partout ! Nous cohabitons avec eux et eux avec nous. Les notions de lieu et de temps importent peu pour eux.

JFK. Tu l’as dit, les esprits se manifestent aussi dans les avions…

Les fantômes sont aussi dans les airs ! Je me suis retrouvée à discuter pendant une période de garde assez longue avec un collègue qui me disait combien il était proche de sa grand-mère décédée. Il la sentait souvent près de lui mais ne la voyait pas. Or, à cet instant elle est apparue et lorsque je lui ai dit qu’elle était derrière son dos, elle s’est mise à jouer à cache-cache avec lui. Il se retournait d’un côté en essayant de la surprendre et elle disparaissait pour réapparaître de l’autre. Ça l’amusait beaucoup ! Mon collègue n’a pas réussi à la voir mais nous avons beaucoup ri !

Mais je ris moins lorsque je suis réveillée pendant mon temps de repos à bord. Je sens une main qui me secoue le bras. C’est pénible. Ou alors lorsque je mets des bouchons d’oreilles pour être dans une bulle de silence, et que j'entends distinctement discuter... Dans ces cas-là, je râle et j’exige le respect de mon repos. Ça marche la plupart du temps. Mais il est arrivé que ce soit très joyeux et que l’ambiance soit à la fête : certains esprits adorent danser ! On ne dirait pas mais il s’en passe des choses dans l’au-delà !

JFK. Une dernière anecdote pour finir ?

Oui, j’aimerais partager l’histoire incroyable qui m’a été rapportée par une amie proche, elle-même hôtesse de l’air. Lors de la vérification du poste repos avant de partir en service, deux collègues ont trouvé une femme assise sur une couchette. Ils lui ont immédiatement ordonné de sortir. Elle n’a pas bougé et leur a demandé de dire à son mari installé juste au-dessus sur un siège passager qu’elle allait bien. À court d’arguments pour la déloger, ils sont allés voir le monsieur en question qui n’a pas compris le sens de leur démarche car sa femme était bien là… dans la soute, dans son cercueil. Bien entendu, lorsque les collègues sont redescendus au poste repos, il était vide.

Propos recueillis en juin 2021.

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