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Mystères des Alpes du sud : le "monstre" du lac de Serre-Ponçon (1)

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L’histoire, tenace, circule depuis quelques décennies autour du plus grand lac artificiel d’Europe. Les eaux sombres et profondes du lac de Serre-Ponçon (32 km2) hébergeraient une créature affreuse, qui serait aux Hautes-Alpes ce que Nessie est au Loch Ness.
Tout est parti d’une affirmation fracassante du commandant Cousteau qui, à l’issue d’une plongée dans le lac en septembre 1971, aurait dit : "Si les gens savaient ce qu’il y a dans le lac, ils arrêteraient de s’y baigner".
Ce sinistre avertissement a durablement marqué les esprits de la population locale, au point que toutes les hypothèses ont été soulevées : de quoi parlait le célèbre marin à bonnet rouge ? D’un problème avec le barrage, d’un rejet pollué ? Très vite, a surgi l’idée que dans les profondeurs du lac vivait en réalité un terrible monstre...

Reste que personne n’a jamais vu, ni même cru voir, de créature inconnue dans ou autour du lac. De fait, Jacques-Yves Cousteau n’a même jamais prononcé cette phrase. Pour la simple et bonne raison qu’il n’était même pas présent lors de cette opération.

A.LABAN.jpgCelui qui l’affirme dans un article du Dauphiné Libéré du 29 octobre 2016, c’est André Laban (voir photo), l’un de ses bras droits à l’époque, aujourd’hui âgé de 88 ans qui était l’un des deux pilotes de la soucoupe SP 350 qui a plongé dans l’eau douce du lac de Serre-Ponçon.

Dix ans après la mise en service du barrage (123 mètres de haut), afin de l’inspecter sans vider la retenue d’eau, ce qui aurait été préjudiciable à la production d’électricité, à l’agriculture et au tourisme, EDF avait demandé à l’équipe Cousteau de venir effectuer des plongées à l’aide de leur petit sous-marin de poche.

A la mi-septembre 1971, on utilisa donc la soucoupe plongeante SP 350 de la Calypso pour descendre sous la surface et examiner la structure du barrage : c’est Albert Falco qui pilotait la soucoupe, assisté d’André Laban. Tous deux effectuèrent douze plongées d’une durée totale de 16h30.

Dans le Dauphiné Libéré, Laban raconte que pendant une semaine, lui et Falco sont « descendus plusieurs fois à une centaine de mètres de profondeur, pour vérifier que tout allait bien (…) Bien que le barrage soit spécial, car c’est une sorte de terre-plein allongé, ce n’est pas un mur, mais je n’ai pas vu de grosses bêtes ». La seule frayeur qu’éprouva l’équipage fut lorsque un tronc d’arbre accrocha le sous-marin et le coinçai au fond du lac. Les deux hommes durent leur salut à leur dextérité professionnelle.

Soucoupe_Plongeante.jpgPersonne ne sait qui a lancé cette fausse rumeur sur la phrase imaginaire de Cousteau.
Dans le même article du Dauphiné Libéré, une autre information passe presque inaperçue : André Laban confirme que le commandant Cousteau n’a pas non plus découvert de choses étranges en Mer Rouge, ce qui met fin à une autre rumeur persistante depuis des décennies.

Point de monstre dans le lac du Serre-Ponçon, donc, mais on y croise parfois de gros poissons. Les plongeurs du SDIS (service départemental d’incendie et de secours) qui s’entraînent toute l’année disent que les plus gros poissons sont des brochets, plutôt craintifs. Certains ont également aperçu de très grosses truites. En revanche, on n’y a jamais vu de silure, réputé pour sa voracité envers les autres poissons.

Outre les pompiers, même son de cloche du côté du club de plongée de Gap qui souligne que « les berges sont plutôt abruptes, l’eau est souvent froide et que les profondeurs peuvent surprendre ». Les passionnés de pêche, eux, savent bien que le lac recèle une population animale spectaculaire : des brochets de taille plus que conséquente.

14670834_1247082815353991_1266094744325071530_n.jpgUn jeune pêcheur de la région, Jérôme Kaid, s’est fait une spécialité d’extraire des eaux de spectaculaires brochets comme celui de 2013 : 1,28m pour 15,8 kg ! Et que dire de la pêche miracle de Vincent Guion (voir photo) qui a retiré à la force de ses bras en octobre 2016 un spécimen de brochet de 1,34 m pour 15,13 kg !

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