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5. Disparitions non élucidées

  • L'effrayant Cimetière du Diable (Russie)

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    Le cimetière du Diable, ce n'est pas un cimetière tel qu'on l'entend avec ses rangées de tombes et de mausolées.
    Non, c'est juste une prairie.... Mais une prairie très particulière, qui prend la forme d'une clairière circulaire au milieu d'une forêt de Sibérie.
    Une prairie sur laquelle la végétation est rare, les seules branches d'arbres que l'on peut y voir ont l'air carbonisé. On y trouve aussi des restes d'oiseaux et d'animaux mais ceux-ci, pour une raison inconnue, ne se décomposent pas. Aucun bétail ne vient s'ébattre dans cette prairie et les quelques humains qui vivent à proximité prennent bien soin de s'en écarter.

    Cimetiere du Diable Google Maps.jpgIl est vrai que cette prairie peu engageante traîne avec elle une sale réputation. J'ai eu du mal à la retrouver sur Google Maps parce que c'est juste une tache claire au milieu d'immenses massifs forestiers.
    C'est un euphémisme de dire qu'on est à l'écart du monde. Cette zone se trouve dans le district de Krasnoïarsk, en pleine Sibérie, au centre de la Russie et au nord de la Mongolie. C'est quasiment inhabité et extrêmement sauvage. Il y a une petite localité à proximité, mais Krasnoïarsk, la ville principale est à 800 km ! Comme il y a très peu de routes, il faut environ 12 à 13 heures pour s'y rendre avec un véhicule. Quant à la capitale Moscou, elle est à environ 5000 km de là.
    Bref, c'est très loin et dans toute la région de Krasnoïarsk, on considère cette zone comme l'endroit le plus effrayant de toute la Russie. Les gens l’appellent "Le Cimetière du Diable" (ou parfois la "clairière du diable" ou "la clairière de la mort" tout un programme !).

    La première mention de ce lieu inquiétant remonte au début de 1920. Un paysan, Semyon Polyakov du village de Karamyshevo, a raconté récemment comment son grand-père menait un petit troupeau de wapitis dans la taïga lorsqu'il est tombé par hasard sur cette prairie étrange. Sous ses yeux, plusieurs wapitis se sont écroulés nets sur le sol qui était chaud, comme brûlé.
    Par la suite, on a déplacé le chemin pour contourner largement cette zone car tous les éleveurs craignaient que leur bétail ne meure à l'approche du site. Mais il y a eu quand même une mortalité massive chez les bovins des villages voisins de Kostino, Chemba et Karamyshevo.

    A la fin des années 1920, un expert en bétail du nom de Semchenko s'est intéressé à la clairière du diable. Au centre de cette prairie, il y aurait une sorte de trou (qu'on ne voit pas, pourtant, sur les rares photos de l'endroit). Il a laissé tomber une corde dedans, sur plusieurs dizaines de mètres, mais elle n'a pas atteint le fond. Semchenko a remarqué que des oiseaux morts gisaient près du trou et que leur chair était d'une étrange couleur pourpre. Certains, dans la région, ont dit qu'ils avaient la peau qui scintillait...

    Par la suite, le gouvernement communiste a inventé une sombre histoire de tombes de démons, pour dissuader la population locale très superstitieuse de s'en approcher.
    Ce qui terrifie les gens du coin, c'est que dans cette clairière il n'y a rien de vivant, tout périt, des plantes aux animaux et aux gens.
    Mais ce n'est pas tout : il faut aussi parler de la centaine de personnes qui auraient disparu dans la zone depuis les années 30. Tous, et cela comprend au moins trois groupes organisés, le dernier en 1992 (un groupe de touristes de la ville de Nabarezhnye Chelny) se sont volatilisés et n'ont jamais été retrouvés. Sans doute se sont-ils perdus ou sont-ils morts de froid...
    Ces disparitions ont eu lieu en grande partie dans les années 80-90 lorsque le sujet a été abordé dans des revues russes et que cela a attiré les amateurs de mystère.

    L'endroit est très difficile d'accès, pendant une période courte dans l'année en raison du froid. Une fois sur place, il faut traverser la taïga, des pentes raides couvertes de bouleaux et de tourbières.  Et si par chance vous parvenez à vous y rendre, les guides locaux refuseront de s'approcher de la prairie à moins de 2 ou 3 kilomètres. Soit vous continuez à vos risques et périls, soit vous faites demi-tour.
    Quelques courageux qui ont fait une visite expresse ont raconté qu'ils avaient développé sur place de violents maux de tête, des nausées et une anxiété inexplicable.

    Cimetière du Diable 2.jpgEn 1991, une expédition de la ville de Vladivostok est partie à la recherche du cimetière du Diable. L’un des participants, Alexander Renpel, a décrit la situation : "l'aiguille de ma boussole était figée et pointait vers le Nord seulement. Le soir, les gens du groupe ont eu des picotements dans tout le corps, certains ont eux des maux de dents. Tout le monde se sentait mal et inquiet. En début de soirée, nous nous sommes approchés de la prairie. Nous avions un poste de radio qui a crépité et qui s'est éteint, nous avons préféré faire demi-tour".

    Deux autres expéditions montées par le groupe de recherche Phénomenon n'ont pas eu plus de succès. A chaque fois qu'elles s'approchaient de la prairie, tout leur équipement (téléphone, radio, caméras) tombait en panne et elles n'ont pas pris le risque de continuer.
    C'est comme si l'endroit se mobilisait pour repousser tous les intrus. Ils ont juste trouvé les ruines d'un vieux moulin à eau dans la forêt, le long d'un cours d'eau, dont ils ne s'expliquent pas la présence car loin de tout, à plus de cinq ou six kilomètres du premier village. Ce moulin aurait été construit dans les années 20, justement au moment où le phénomène aurait commencé. Il y avait donc quelqu'un dans le coin à cette époque...

    Quelles explications ?

    Dans les documents déclassifiés de l'Académie sibérienne des sciences, il est avancé l'hypothèse que la mort des plantes et des animaux pourrait être due à des oscillations acoustiques à basse fréquence et des chocs sismiques brefs mais fréquents. Sans pour autant qu'il y ait des preuves ou des mesures scientifiques de ces phénomènes.

    Ce qui est dit sur les oiseaux dont la peau "scintillerait" pourrait faire penser à une contamination radioactive (la chute d'un missile à cet endroit, par exemple) mais apparemment on n'y aurait enregistré aucune radioactivité.
    Le gouvernement soviétique qui, manifestement, n'appréciait pas les curieux, a-t-i procédé à cet endroit à un test chimique ? Et si oui, lequel dans les années 1920 ?

    Dans les années 1980, Victor Zhuravlev, professeur de physique et de mathématiques, membre du département sibérien de l’Académie des sciences de l’URSS, a suggéré qu’un feu de charbon souterrain brûle en permanence sous le Cimetière du Diable. En cas de manque d’oxygène, la combustion du charbon s’accompagne de l’émission de gaz de monoxyde de carbone incolore et inodore qui empoisonne les organismes vivants. Ce qui pourrait expliquer les maux de têtes et autres maladies signalées sur place.
    Mais est-ce que cela expliquerait cette forme ovale de la prairie ? Et surtout, cela ne permet pas de comprendre pourquoi les instruments tombent en panne et les disparitions dans cette zone.

    800px-Tunguska_event_fallen_trees.jpgUne autre théorie, que je trouve très intéressante, relie le Cimetière du Diable à la chute de la fameuse météorite de Toungouska en 1908. On sait que cette année-là, un corps céleste s'est écrasé dans la taïga en Sibérie, détruisant de vastes zones inhabitées. On pense qu'un morceau de cette météorite aurait pu s'écarter de sa trajectoire et venir frapper cette portion de la région, créant cette mystérieuse prairie aux propriétés si particulières.
    Cela aurait déclenché à cet endroit une altération du champ magnétique qui pourrait expliquer les maux de tête des visiteurs, les morts des animaux et des plantes et le fait que les instruments électroniques se détraquent.
    Reste que selon les archives de l’Académie sibérienne des sciences de l’ex-URSS, la sinistre clairière se trouve quand même à 400 km de l’endroit où la météorite de Toungouska a explosé et les premières histoires sur la prairie ont commencé à circuler vers 1920 et durant toutes les années 1920, soit plus de 12 ans après l'écrasement de la météorite. La première expédition scientifique sur place date de 1927.

    Bref, le Cimetière du Diable est un endroit sinistre, mortifère et mal connu, qui existe réellement et qui pourrait être une sorte de passage vers l'enfer... Les gens du coin ont même érigé des statues en bois pour dissuader les gens de s'y rendre.

    Et comme il n'y a pas de petit profit, il semblerait que certains entrepreneurs sans scrupules aient mis sur pied un faux "Cimetière du diable" à proximité du vrai, réclamant une fortune aux touristes naïfs pour atteindre cet emplacement, qui n’est d’aucune importance et tout à fait sûr.

    J'ai raconté cette histoire lors d'un live sur BTLV en avril 2020.

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  • MH370 : "C'est une affaire de pilote" (Gilles Diharce)

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    A l'heure où je publie cet article, voici neuf ans, jour pour jour, que le vol MH370 a disparu des radars. Malgré des fouilles intensives et de multiples hypothèses, on ne sait toujours pas depuis 2014 ce qui est est advenu de ce Boeing 777 immatriculé 9M-MRO qui volait de Kuala Lumpur en Malaisie vers Pékin en Chine, avec 227 passagers et 12 membres d'équipage.

    C'est pourquoi il m'a paru utile de faire le point avec un spécialiste de l'univers aérien, Gilles Diharce, auteur d'un livre de référence sur cette affaire qu'il suit depuis son début.

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  • Un dossier oublié : l'affaire Pelissier

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    Une étrange expérience qui m'est arrivée cet été 2021 lors d'une visite touristique dans le Vaucluse. Parfois, les dossiers inexpliqués viennent à vous sans rien demander...
    Je redescendais en voiture d'une promenade au mont Ventoux (Vaucluse) lorsque je me suis arrêté au hasard dans un virage pour satisfaire un petit besoin naturel - la route est longue entre le sommet et le premier village.

    Panneau.JPGDe retour à ma voiture, j'avise un petit panneau que je n'avais pas vu en arrivant sur lequel il est inscrit "Stèle souvenir Anne-Marie Pélissier". Toujours curieux (le mot "stèle" fait référence à la mort), je tente de me connecter sur Google pour en savoir plus, mais je suis en zone blanche, aucun réseau. 

    Je décide donc de revenir sur mes pas sur le chemin de terre pour aller voir de quoi il s'agit. Et à moins de cent mètres de ma voiture, je tombe (sans mauvais jeu de mots) effectivement sur une stèle qui marque l'endroit précis où l'on retrouva les restes d'Anne-Marie Pélissier, une petite fille enlevée en 1955
    Une affaire terrible qu'il m'a semblé normal de faire remonter des ténèbres car elle est aujourd'hui bien oubliée.

    L'enlèvement d'Anne-Marie

    Au contraire d'autres affaires similaires très médiatisées, celle-ci est de nos jours tombée dans l'oubli. Voici un résumé de l'histoire à partir des éléments que j'ai pu retrouver dans la presse de l'époque.

    s-l300.jpgLe 25 mai 1955, peu avant midi, la petite Anne-Marie Pélissier, 11 ans, est en train de rentrer à bicyclette à la ferme de ses parents, située à 1,5 km de la ville d'Orange (Vaucluse) sur la route de Roquemaure. La fillette est à quelques centaines de mètres de chez elle, lorsqu'elle est doublée par une 2 CV Citroën de couleur grise. La voiture la serre de trop près sur le bord de la route et la fait tomber contre un platane. De la voiture sort un homme qui saisit la petite Anne-Marie et la pousse dans le véhicule, malgré ses cris. La 2 CV opère un demi-tour et file en direction d'Orange. Ce sont deux témoins qui ont raconté la scène : de loin, ils ont vu l'homme s'emparer de la gamine et s'enfuir avec elle. 
    Dans les jours qui suivent, on entreprend de vastes recherches, qui mobilisent jusqu'à 1000 personnes mais malgré cela, et notamment l'intervention de radiesthésistes, l'enfant demeure introuvable. 

    Le 24 juin, un mois environ après la disparition, on arrête un ignoble personnage du nom de Jean-Baptiste Coquelin. Ce médecin stomatologiste, ancien adjoint au maire ce Brest, a tenté d'extorquer aux parents désespérés la somme de 20 millions en prétendant qu'il détenait l'enfant. Il sera plus tard condamné à deux ans de prison, et même 30 mois en appel. Mais cet odieux escroc n'est pour rien dans le kidnapping d'Anne-Marie.

    Une tentative de rapt dans le Var

    En septembre 1955, les autorités n'ont pas renoncé à retrouver Anne-Marie. La 9ème brigade de police mobile relance ses investigations car elle a entretemps relié l'affaire d'Orange avec la tentative d'enlèvement de la jeune Andrée Barbier, 12 ans, le 12 février précédent à Brignoles dans le Var.
    Dans cette affaire-là, la petite fille avait réussi à échapper à son ravisseur et la description qu'elle avait donné coïncide étrangement avec celles des témoins d'Orange : le ravisseur de Brignoles circulait lui aussi à bord d'une 2 CV. Il semblait âgé de quarante ans et mesurait 1,70 m environ.

    Dans l'espoir de recueillir de nouveaux renseignements, les policiers donnent donc à la presse un portrait-robot figurant le visage de l'auteur du premier rapt manqué.

    Un étrange suicide 

    Mais au début du mois de décembre 1955, les enquêteurs vont effectuer un rapprochement avec un autre drame survenu plusieurs mois auparavant, le 31 mai 1955. Ce jour-là, soit six jours après le rapt d'Anne-Marie, un ingénieur agronome de 40 ans du nom de Pierre Nepveu, père de famille apparemment sans histoire, se suicide en se jetant sous un train à Chaumont-sur-Yonne (Yonne). 
    Le commissaire Vasseur, de la première brigade mobile, enquête alors sur les raisons de ce suicide. Il parvient à établir que cet homme, fonctionnaire du Ministère de l'agriculture, avait fait l'objet de mutations disciplinaires à la suite de nombreuses affaires de mœurs. Il s'était rendu coupable de trois tentatives d'enlèvement de mineurs en Seine-et-Oise et, se sachant découvert, il aurait décidé de mettre fin à ses jours.

    Les circonstances du drame sont demeurées un peu brumeuses. Pierre Nepveu s'est-il vraiment donné la mort ou bien a-t-il été victime d'un accident ? Si l'on en croit le chauffeur et le mécanicien du train, l'homme avait la tête posée sur un rail et ne l'a pas relevé, malgré les sifflements du train qui arrivait sur lui à la vitesse de 100 kilomètres à l'heure. 
    Près de son corps dont seule la tête fut écrasée, on a retrouvé un filet d'entomologiste et un bocal vide. Apparemment l'ingénieur, passionné par les insectes, était atteint de surdité partielle. Doit-on penser qu'il était trop absorbé par ses recherches le long de la voie au point d'allonger sa tête sur le ballast et qu'il n'ait pas entendu la locomotive approcher ? Ou bien a-t-il posé près des rails le filet et le bocal (vides) juste pour accréditer la thèse de l'accident ?

    Suicide ou accident, on ne le saura sans doute jamais. Mais que se passait-il dans la tête de l'ingénieur ? Si certains le présentaient comme un bon père de famille, d'autres n'hésitaient pas à le traiter de déséquilibré. Pierre Nepveu avait été atteint quelques années auparavant d'une otite trépanée et devenu partiellement sourd, il avait changé de comportement. Il était devenu instable et ne rendait visite que de temps en temps à sa femme et ses enfants, surtout après la liaison avec une employée de son service qui lui avait valu sa mutation en région parisienne. C'est ensuite qu'il avait commencé à s'en prendre aux fillettes. 
    En tout cas, les policiers de la première brigade mobile ont établi, de manière formelle, que l'ingénieur agronome est bien l'auteur des trois agressions commises en Seine-et-Oise.

    On a sans doute identifié le coupable 

    Ces sombres événements ont eu lieu loin du Vaucluse mais si les enquêteurs s'y intéressent, c'est parce que le suicidé présente des traits très similaires à ceux du kidnappeur tels qu'établis dans le portrait robot. De plus, il circulait fréquemment dans une 2 CV. Enfin, Pierre Nepveu avait été muté du Vaucluse en région parisienne mais il se trouvait bien dans la région d'Orange le 25 mai, jour de l'enlèvement. Le 28 mai, il rendait pour la dernière fois visite à sa femme et à ses quatre enfants. 

    Au fil de leurs investigations, les enquêteurs méridionaux acquièrent la conviction que le ravisseur de la fillette est peut-être celui qui avait tenté la petite Andrée près de Brignoles. Lorsqu'on va présenter à la fillette une photographie établie grâce aux signalements fournis par les témoins de Seine-et-Oise et du Vaucluse, elle va s'exclamer : "Oui, c'est lui, j'en suis sûre. Et l'une de ses copines, présente lors de la tentative de rapt, va également corroborer son témoignage. " Une petite amie de l'enfant a corroboré ce témoignage.
    Tous ces éléments, ces coïncidences, l'analogie des agressions et les témoignages concordants vont finalement pousser les autorités, en l'absence de toute autre piste, à conclure que Pierre Nepveu était bien le ravisseur de la petite Anne-Marie.

    Reprise des recherches 

    Considérant que Pierre Nepveu, considéré donc comme l'auteur de l'enlèvement de la petite Anne-Marie Pélissier, est décédé et ne peut donc confirmer par des aveux les résultats de l'enquête conjointement menée par les commissaires Vasseur et Col, M. Pouget, le juge d'instruction à Orange, M. Pouget, déclare alors le 7 décembre 1955 : "Je ne saurais considérer l'enquête criminelle comme close, car un doute continuera à subsister tant que la mort de la petite victime n'aura pas été établie de façon certaine."

    232040446_4251679144911422_9031908407310611349_n.jpgLes recherches reprennent, au total deux cent hommes qui vont explorer systématiquement la région comprise entre les localités de Sérignan, du comtat Travaillan, Saint-Roman-de-Malegarde et Rasteau. Cette zone avait déjà été longuement explorée au cours des journées qui ont suivi l'enlèvement.
    Mais on effectue des recherches plus méthodiques, redoutant que le corps de la petite victime (plus guère de monde ne croit encore qu'elle puisse être vivante) soit dans une grotte ou au fonds de l'un des nombreux puits abandonnés de la région. En vain.

    Si les enquêteurs fouillent dans toute cette zone, c'est qu'ils ont réussi à reconstituer le parcours du ravisseur le 25 mai qui se trouvait vers midi à Orange et à 17 heures à Villeneuve-les-Avignon.
    Après avoir enlevé la petite Anne-Marie sur la route de Roquemaure, le kidnappeur a rebroussé chemin, traversé Orange par les quartiers extérieurs pour prendre la direction de Vaison-la-Romaine. Vingt minutes après l'enlèvement, une fermière, Mlle Carletti, aperçoit la 2 CV et reconnait à sa coiffure la petite Anne-Marie. Vers 12h30, le véhicule est vu aux environs de Travaillan. On retrouve sa trace quelques minutes plus tard près du village de Rasteau. 
    La région comprise entre Rasteau et Saint-Roman-de-Malegarde est une colline aux taillis très serrés, où ne s'érige aucune habitation. Il semble donc que le ravisseur s'est dirigé vers ces fourrés où il serait resté durant une demi-heure environ. On le revoit ensuite, à la descente de la colline, dans la localité de Saint-Roman-de-Malegarde. Il demande même à plusieurs habitants du hameau la direction de la route nationale. Ces témoins, qui sont unanimes à dire que l'individu ressemblait de façon frappante à Pierre Nepveu dont ils ont vu la photo, ont tous dit que l'homme semblait affolé...

    La découverte du corps d'Anne-Marie

    En définitive, ces fouilles ne donneront rien et ce n'est que seize mois après l'enlèvement, le 10 septembre 1956, que le squelette de la petite disparue va être retrouvé par deux promeneurs dans un chemin de terre, le long de la route qui relie le Mont Ventoux à Sault, situé à 20 km de là. 
    Virage stèle 2.JPGDeux touristes, M. Cordonery, retraité de la SNCF à Valence, et son épouse, qui se trouvaient en vacances dans le Vaucluse, étaient partis très tôt voir le soleil se lever sur le mont Ventoux. Sur le chemin du retour, en redescendant dans la plaine vers 8 heures du matin, ils décidèrent d'aller marcher dans un bois de sapins pour y chercher des champignons.
    Et à 80 mètres de la route, le long du sentier forestier, ils découvrirent "sous un tas de pierres une petite sandalette marron qui chaussait un pied décharné, et, un peu plus loin, le squelette d'un enfant" (Le Monde).


    Alertés de la macabre découverte, la gendarmerie et le parquet songent aussitôt à Anne-Marie Pélissier enlevée. Leur hypothèse est vite confirmée lorsque les parents de la petite victime, mis en présence des restes de l'enfant et des lambeaux de vêtements retrouvés, reconnaissent formellement leur enfant.
    Impossible de savoir ce qu'a donné l'analyse de la dépouille de la petite victime. Je n'ai pas trouvé d'information sur le sujet. Sans doute les maigres conclusions, au vu de l'état dans lequel a été retrouvé le corps près d'un an et demi après, n'ont-elles été communiquées qu'à la famille.

    Signe ou coïncidence ?

    Virage stèle.JPGPour ma part, je me demande juste quelle était la probabilité (infime sans doute ?) que je m'arrête dans ce virage précisément (la route doit en comporter plus de cinquante avant le premier village) et que je remarque du coin de l'oeil ce petit panneau. 
    Pour la justice, c'est un dossier clos et prescrit. Les policiers parisiens de la sûreté nationale et leurs collègues marseillais ont estimé avec vraisemblance que le suicidé de la ligne Paris-Dijon et le ravisseur de la petite Anne-Marie étaient bel et bien le même homme.
    Alors, juste une coïncidence ou le signe qu'il fallait que je découvre cette affaire dont j'ignorais absolument tout ? Et si c'est le cas, dans quel but ? Je n'en sais rien...
    D'ordinaire, je ne m'intéresse pas trop aux affaires strictement criminelles. Y aurait-il un dossier inexpliqué à rouvrir ? Je l'ignore.
    En tout cas, ce site de mémoire, tout comme celui où s'est déroulé le triple assassinat de l'affaire Dominici (que j'ai visité en 2020) est un lieu où l'on n'a pas du tout envie de s'attarder, surtout seul dans la forêt...

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  • NON, un avion n’a jamais décollé en 1955 pour atterrir 37 ans plus tard !

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    La nouvelle a agité les réseaux sociaux en 2020 et ce n’était pas la première fois : un avion disparu en 1955 aurait atterri 37 ans après avoir décollé ! Par quelle magie est-ce possible ? Que s’est-il vraiment passé et doit-on accorder du crédit à cette histoire qui nous plonge en plein mystère paranormal ? C’est l’extravagante histoire du vol 914.

    L’histoire telle qu’on la raconte

    Le 2 juillet 1955, le vol 914 de la Pan Am est sensé avoir décollé de New York en direction de Miami mais il s’est volatilisé en chemin et n’est donc jamais arrivé à destination. On précise qu’aucune trace de l’appareil ou d’éventuels survivants n’a été remontée et que les familles des disparus auraient été indemnisées. Le drame tombe dans l’oubli durant trente-sept ans.

    Mais le 21 mai 1992, à Caracas au Venezuela survient un événement extraordinaire : le vol 914 réapparait sur les écrans radar !

    Les contrôleurs aériens voient sur leurs écrans un appareil qui leur est inconnu. C’est un certain Juan de la Corte qui fut le témoin privilégié de ce retour miraculeux. En échangeant par radio avec le pilote de l’avion, celui-ci lui apprend qu’il s’agit du vol charter 914 qui relie New York et Miami, et qu’il a 57 passagers à bord plus quatre membres d’équipage.

    Juan de la Corte ne comprend pas : que fait cet avion américain aussi loin de son parcours ? Il reprend la conversation avec le pilote qui semble aussi désarçonné que lui : « Etes-vous perdu ? Vous êtes à 1800 kilomètres de votre lieu d’atterrissage ! »

    Le pilote peine à comprendre et Juan de la Corte enfonce le clou : « Vous êtes à Caracas, au Venezuela. Et vous n’avez pas d’autorisation pour atterrir ! »

    A ce moment-là, le contrôleur comme le pilote comprennent que la situation est parfaitement anormale. Le pilote, surtout, a l’air complètement perdu et répète « Mais que s’est-il passé ? ».

    Mais ce n’est rien à côté du choc qui l’attend lorsqu’il va demander la date. Juan de la Corte lui donne immédiatement : « Aujourd’hui, nous sommes le 21 mai 1992 ». Le pilote lui fait répéter d’une voix de plus en plus paniquée et se met à répéter : « Oh, mon Dieu ! Oh mon Dieu ! ».

    Juan de la Corte fait de son mieux pour le calmer et lui demande toute son attention pour réussir son atterrissage. Il lui promet que le personnel au sol va être mobilisé pour leur porter assistance.

    Lorsque l’avion atterrit enfin, les techniciens de l’aéroport n’en croient pas leurs yeux. C’est une pièce de musée volante qui se présente à eux, mais dans un état quasi neuf.

    Des agents de sécurité montent à bord de l’appareil. Ils sont abasourdis en découvrant un équipage et des passagers aussi étonnés qu’eux, avec des uniformes et des vêtements datant des années 50. Ils vérifient les documents des passagers et découvrent que toutes ces personnes sont montées à bord de l’avion le 2 juillet 1955 ! De toute évidence, trente-sept ans plus tard, aucune d’elles n’a vieilli…

    Mais durant tout ce temps, où étaient cet avion et tous ces gens ? Comment l’avion a-t-il pu voler sans carburant ? Comment ont-ils tous survécu ? Ont-ils été victimes d’un phénomène temporel ?

    Or, alors que le personnel de l’aéroport va commencer à organiser le débarquement de l’avion, le pilote intime l’ordre à son équipage de retourner dans l’avion et dit aux agents de sécurité de ne pas les approcher. Il annonce alors « Nous y retournons ! » et fait refermer les portes de l’avion.

    Les équipes au sol auront le temps de voir les visages effrayés des passagers, collés contre les hublots. L’avion se met en mouvement, le pilote ouvre sa fenêtre et lance au-dehors sur le tarmac ce qui ressemble à un papier cartonné. Puis l’avion amorce sa manœuvre, se présente sur la piste sans autorisation et disparait à nouveau, mais pour de bon.

    Les agents au sol examineront le document qu’a fait tomber le pilote : c’est un calendrier de l’année 1955…

     

    D’où sort cette histoire incroyable ?

    L’histoire est ressortie en 2020 sur Twitter lorsqu’un membre du réseau social a raconté comment un avion disparu en 1955 aurait atterri en 1992 au Venezuela. Avant lui, en 2019, un vidéaste amateur avait déjà posté sur YouTube une vidéo sur le même sujet, avec plus ou moins les mêmes éléments narratifs, qui avait été vue des centaines de milliers de fois.

    Dans les deux cas, les diffuseurs admettent avoir du mal à croire une telle histoire, mais ils entretiennent suffisamment de flou pour nourrir le doute chez les internautes les plus enclins à croire n’importe quoi. Eux-mêmes ajoutent des informations de leur cru, disant par exemple que tout le monde valide l’information, les médias américains comme les médias vénézuéliens, sans préciser lesquels bien entendu.

    Sur la Toile, on s’en donne à cœur joie pour tenter d’expliquer cette incroyable réapparition, digne d’un roman de science-fiction. Certains, plus affûtés, dressent un parallèle entre cette histoire et une série télévisée américaine, « The Manifest » qui raconte le retour un jour de 2018 du vol 828 de la Montego Air reliant la Jamaïque à New York et… disparu cinq ans et demi plus tôt !

    L’histoire devient virale alors qu’aucun média n’en parle. Et pour cause…

     

    Un canular tiré d’un magazine satirique américain

    Toute l’histoire du vol est, bien évidemment, un canular du début à la fin. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’est pas récent !

    En réalité, on doit le récit de l’avion disparu qui revient 37 ans plus tard à l’imagination fertile des rédacteurs d’un tabloïd parodique et satirique étasunien, le Weekly World News. Cet hebdomadaire, qui eut en son temps sa cohorte de fans, a été publié entre 1979 et 2007. Aujourd’hui, il continue encore d’exister en ligne via des posts sur les réseaux sociaux.

    A l’époque, tout son contenu était composé d’articles imaginaires volontairement absurdes, avec des photos retouchées voire carrément inventées pour l’occasion. Les sujets, souvent débiles, étaient parfois de mauvais goût (comme cet article du 28 juin 1994 évidemment faux affirmant que des aliens avaient guéri des enfants cancéreux dans un hôpital d’Andorre). Le plus souvent, ces articles faisaient la part belle aux extraterrestres, aux difformités humaines, à des découvertes scientifiques farfelues et aux monstres comme Big Foot ou ce « garçon chauve-souris » qui revient de manière récurrente.

    L’histoire du vol 914, que l’on peut retrouver aisément dans les archives du Weekly World News en ligne sur Google Books, a été publiée plusieurs fois avec, à chaque fois des ajouts et des modifications. On la trouve pour la première fois dans l’édition du 7 mai 1985, avec un avion qui atterrit à Caracas le 9 mars de la même année. Cinq ans plus tard, le journal remet ça avec un avion qui atterrit cette fois-ci le 9 septembre 1990. Rebelote dans un numéro de 1993 où la date d’atterrissage est, cette fois, le 21 mai 1992.

    Dans la dernière version de 1999, la date reste celle du 21 mai 1992, et ce sera celle-ci qui sera retenue par les deux auteurs sur YouTube et Twitter. D’ailleurs, tous les détails donnés sont piochés dans les différentes versions de l’histoire dans le journal, avec la reprise des illustrations fabriquées (le calendrier de 1955, les portraits du personnage fictif Juan de la Corte, etc.)

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    En définitive, on pourrait s’amuser de cette histoire extravagante de bout en bout, qui échappe à toute notion de bon sens, si le flou artistique entretenu par certains sur les réseaux sociaux ne visait pas à berner un public de gogos crédules, prêts à croire à tout ce qui relève du merveilleux.

    Encore aujourd’hui, il existe des gens sincèrement convaincus que cette histoire est authentique, tout comme les voyages temporels d’ailleurs. Et lorsqu’on leur demande pourquoi jamais aucun média n’en a parlé, car il s’agirait d’un scoop mondial, ils brandissent l’excuse du complot mondial destiné à cacher la vérité à la population…

     

    Une variante : le vol 513 de la Santiago Airlines

    L’histoire de l’avion suspendu dans le temps semble avoir tellement plu que le Weekly World News a même inventé une version alternative de l’histoire, celle que l’on trouve dans son numéro du 14 novembre 1989. Cette fois-ci, l’avion a disparu en 1954 en Allemagne et est réapparu l’année de la publication de l’article, soit 35 ans plus tard, au Brésil !

    L’histoire, elle aussi détaillée pour paraître plus crédible, est la suivante : le 4 septembre 1954, un Lockheed Constellation décolle de l'aéroport d'Aachen (Aix-la-Chapelle) en RFA pour rejoindre Porto Alegre (Brésil). Il s’agit du vol transatlantique numéro… 513 (!) de la compagnie Santiago Airlines, qui est supposée avoir mis fin à son activité deux ans plus tard en 1956. Le commandant de bord s’appelait Miguel Victor Curry et il y avait quatre-vingt-huit passagers à bord ainsi que quatre membres d’équipage. Le vol 513 n’arrivera jamais à destination, il sera conclu à un crash en mer mais sans pouvoir le confirmer.

    Trente-cinq ans plus tard, le 12 octobre 1989, un appareil Constellation des années 50 réapparait à la surprise des contrôleurs aériens et se pose à Porto Alegre. Le nom de la compagnie ne dit rien à personne. Comme les portes de l’avion ne s’ouvrent pas, on fait intervenir des unités de secours. Dans la carlingue, on trouve 92 squelettes…

    Un certain docteur Celso Atello, spécialiste en phénomènes paranormaux, va affirmer que cet avion a subi une distorsion espace-temps tandis qu’une physicien à la retraite, le professeur Rodrigo de Manha va dans son sens en réclamant que toute l’enquête soit rendue publique, par égard pour les descendants des passagers et des membres d’équipage.

    Ne perdez pas votre temps à vérifier la moindre information sur cette histoire. Tout comme le vol 914, le vol 513 n’a jamais existé. Tout est inventé, le nom de la compagnie, celui du commandant, ceux des présumés experts, les informations sur le nombre de personnes à bord (4 membres d’équipage pour gérer 88 personnes, allons donc…).

    8jRAJd1KNX_1GPjXOj424_wLR3c@488x603.jpgAvec un peu de bon sens, on peut aussi pointer du sens l’ineptie d’une liaison long-courrier entre la ville moyenne d’Aix-la-Chapelle (dont l’aéroport dans les années 1950 est appelé aéroport de Beek, avant de devenir l’aéroport de Maastricht-Aix-la-Chapelle) et une ville du sud du Brésil dont l’aéroport, jusqu’au milieu des années 50, était d’ailleurs trop petit pour accueillir des appareils comme les Lockheed Constellation…

     

    Une parodie : le vol 631 d’Air France

    Humour ou hommage déguisé aux délires du Weekly World News ? En date du 17 octobre 2014, on trouve sur le site satirique d’aviation Radiocockpit.fr, sous la plume d’un certain Capitaine Caserne (sic), le récit extravagant de la découverte en septembre 2014, par des baigneurs de Nouvelle-Calédonie de l’épave échouée sur le sable de l’hydravion Latécoère 631 de la compagnie Air France. Celui-ci avait disparu en mer le 1er août 1948 en effectuant la traversée entre Fort-de-France en Martinique et Port-Etienne en Mauritanie, avec 40 passagers et 12 membres d’équipage.

    En ouvrant l’avion « propre comme un sou neuf », les premiers secouristes ont d’ailleurs découvert 52 squelettes sagement assis dans la carlingue et dans le poste de pilotage. Les experts de BEA français envoyés sur place ont confirmé qu’il s’agissait bien du même appareil, mais n’ont pu expliquer comment il pouvait avoir échoué en Nouvelle-Calédonie, très loin de l’endroit estimé de sa disparition.

    Et l’article de conclure : « Le syndicat SNPL des pilotes Air France a exigé que les heures supplémentaires de l’équipage soient payées pour les 46 années de service effectuées aux commandes d’un avion de la compagnie. Si leurs revendications n’étaient pas satisfaites, ils envisagent de déposer un préavis de grève »… :-)

    Statut : canular devenu une légende urbaine.

    Sources

    • Weekly World News, articles cités dans le corps du texte
    • Emilie Jehanno, « Le mystère de l’avion atterri 37 ans après avoir décollé est un canular », 20 Minutes, 11 juin 2020.
    • François Deymier, « Insolite : un avion aurait atterri 37 ans après avoir décollé » BTLV.fr, 20 octobre 2020.

      Important : ce texte est sous copyright. Vous pouvez publier un lien dirigé vers cette page, mais il est formellement interdit de reproduire tout ou partie de cet article sans l'autorisation de l'auteur.
  • Affaire Dupont de Ligonnès : 10 questions pour une conviction

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    D’ordinaire, j'étudie plutôt des affaires paranormales, et pas des affaires criminelles. Mais, comme tout un chacun, j’ai eu le temps de m’intéresser au dossier Xavier Dupont de Ligonnès.
    Voici dix ans, à quelques jours près, que le principal suspect s'est volatilisé dans la nature. En lisant ou parcourant l’essentiel ce qui s’est dit sur le suje
    t durant cette décennie, notamment le spectaculaire dossier publié par Society à l’été 2020, et en faisant pas mal de recoupements, je me suis forgé quelques convictions que je voudrais partager avec vous.

    Non que je sache ce qui est advenu à ce personnage ou que je détienne un scoop, mais avec ces quelques réflexions de bon sens, j’espère contribuer très modestement à clarifier cette énigme qui fascine tout le monde. Une fois encore, aucune certitude mais 10 questions auxquelles je me suis astreint à répondre dans l’état actuel de nos connaissances.

    D’abord, les faits. Tout le monde connait le déroulement du drame, pas la peine de s’y attarder. Entre le 3 et le 6 avril 2011, un père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, né le 9 janvier 1961, aurait assassiné, dans sa maison du 55 rue Robert Schuman à Nantes, sa femme Agnès, ses quatre enfants Arthur, Thomas, Anne et Benoît et les deux chiens de la famille.
    Les cinq corps sont retrouvés le 21 avril 2011 sous la terrasse de la maison.
    Xavier Dupont de Ligonnès (que l’on va appeler XDDL désormais), le principal suspect de ce quintuple meurtre, est officiellement aperçu pour la dernière fois le 15 avril 2011 à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Depuis ce jour, malgré de très nombreuses alertes, personne ne l’a jamais revu.

    1. Xavier Dupont de Ligonnes est-il encore vivant ?

    C’est la question clé au cœur de cette affaire. Car selon la réponse, ce sont les motivations même du principal suspect qui changent. Comme pour le chat de Schrödinger, il n’y a que deux options possibles : soit XDDL est mort, soit il est vivant. En l’absence de corps, l’une comme l’autre relève du plausible.

    S’il est mort, c’est forcément à la suite d’un suicide (ou alors d’un accident lors de sa fuite). S’il est vivant, il peut s’être réfugié n’importe tout en France ou à l’étranger.

    Au début de l’affaire, j’ai pensé comme beaucoup que XDDL avait mis fin à ses jours, pris de remords et acculé à la dernière extrémité par l’absence de fonds et de moyens pour organiser sa fuite.

    Mais au fil du temps, toutes les informations récoltées par les enquêteurs, tous les indices psychologiques notamment m’ont porté à croire désormais que XDDL est bien vivant (voir notamment question n°2) et s’est enfui quelque part. Qui sait si d’où il se trouve, il ne suit pas la traque dont il est l’objet avec une certaine jubilation ?

     2. L'hypothèse du suicide est-elle plausible ?

    Pour les autorités et les enquêteurs, c’est l’hypothèse qui prévaut. Le procureur de la République de Nantes a estimé qu'« au vu de l'état catastrophique de ses finances, au vu de son état d'esprit les jours ou semaines qui ont précédé ces assassinats, au vu de l'absence totale de traces de l'intéressé malgré l'intense travail de quadrillage et de recoupement policier, l'hypothèse du suicide, sans être du tout certaine, est la plus probable ».

    De même, la procureure Brigitte Lamy n’a pas remis en cause le statut de suspect de Xavier Dupont de Ligonnès et penche, elle aussi, pour la thèse du suicide. D’ailleurs, si le corps de XDDL est retrouvé, et sans autre suspect, il faut savoir que l'enquête débouchera sur un non-lieu.

    En 2019, l'ancien directeur interrégional ouest de la police judiciaire Jean-Paul Le Tensorer s’est dit persuadé que XDDL s’est suicidé. Il parle d’un individu aux abois et acculé face à une situation financière et patrimoniale devenue insupportable, empruntant de l'argent à ses proches, à ses maîtresses et dilapidant l'héritage de son épouse. Selon l’ancien policier, envisager une cavale implique de disposer de fonds très importants ne serait-ce que pour financer un changement d'identité, une opération de chirurgie plastique et une nouvelle vie quotidienne coupée de tout contact avec le public qui pourrait l’identifier.

    Des experts ont décrit la vision très rigide de père de famille qu’a pu endosser XDDL. Dans ce cas, il ne fait pas de différence entre lui et les siens. S’il doit disparaître, alors tout son univers doit disparaître avec lui. Ce n’est sans doute pas un hasard s’il a tué non seulement sa femme et ses quatre enfants, mais aussi les deux chiens. En gros, cela revient à dire, si je ne m’en sors pas, alors personne ne doit s’en sortir…

    Pour autant, des proches comme des journalistes ne croient absolument pas que XDDL ait mis fin à ses jours. Et je partage leur avis.

    Comme arguments principaux en défaveur du suicide, il y a d’abord toutes les actions effectuées par le suspect pour effacer ses traces. Lorsque vous envisagez de vous suicider après un tel massacre, vous ne perdez pas de temps à préparer méticuleusement votre fuite, puis votre disparition. Le fait que XDDL ait pris un peu de temps lors de sa cavale connue ne plaise pas non plus pour la thèse de la mort orchestrée.

    En général, dans ce genre de drame familial, soit on se supprime avec sa famille, soit on se rend aux autorités, soit on part en cavale pour échapper aux conséquences de son crime. Mais on ne traverse pas toute la France pour aller se donner la mort des semaines plus tard dans un endroit où l’on ne vous retrouvera pas. Cela ne correspond absolument pas à la personnalité extravertie de XDDL.

    Sauf à faire preuve d’une perversité incroyable au-delà de son propre décès… XDDL qui s’est toujours considéré comme supérieur au commun des mortels (voir l’article du Parisien « Dans la tête de Xavier de Dupont de Ligonnes ») avait-il envie de défier les enquêteurs même après sa mort en dissimulant l'endroit de sa mort ? Toujours est-il que dans cette fuite vers le sud de la France, on ne perçoit pas chez le suspect une forme de remords ou un tempérament suicidaire…

    Une affaire plus ancienne mais assez similaire permet peut-être d’éclairer la psychologie de XDDL au moment des faits. Je l’ai découverte en mars dernier lorsque je préparais le dossier sur The Watcher que j’ai raconté lors des Rencontres du Mystère et de l’Inexpliqué de BTLV. Il s’avère que dans la même ville que le Watcher s’est déroulé un drame sordide. Le 9 novembre 1971, à Westfield, une ville aisée du New Jersey, un père de famille, John List, un vendeur en assurances de 46 ans, avait aussi abattu toute sa famille avant de partir en cavale.

    En découvrant cette histoire, j’avais fait un rapprochement avec l’histoire de XDDL mais d’autres l’avaient fait bien avant moi, comme Flore Galaud dès le 7 mai 2011 dans son article du Figaro. Cette affaire criminelle d’outre-Atlantique vieille de cinquante ans présente plusieurs similitudes avec le drame de Nantes : une préparation méthodique, l’enchaînement des faits (List et XDDL tuent leur famille en plusieurs fois et font comme si de rien n’était entre les meurtres), la mise en scène orchestrée d’un départ précipité de la famille, une situation financière intenable (chômage pour List, dettes pour XDDL), le manque absolu de compassion (tous deux ont aussi tué les chiens de la famille)…

    Si XDDL demeure introuvable, John List a réussi à semer les enquêteurs pendant près de dix-huit ans. En 1989, il a été enfin repéré grâce à des témoignages d'habitants du Colorado après la diffusion de son portrait dans l'émission de télévision America's Most Wanted. John List y était installé depuis de nombreuses années avec un nouveau nom (Robert Clark), s’était trouvé un emploi et s’était même remarié.

    Après son arrestation, List, qui était resté profondément religieux (il était luthérien), a reconnu que ses crimes violaient l’un des dix commandements : « Tu ne tueras point ». Il savait qu’il avait tort en commettant un tel crime, mais il s’était mis en tête que le seul moyen de sauver sa famille de la ruine financière, c’était de la supprimer.

    En revanche, s’il a pris cette terrible décision, List ne s’est pas tué lui-même. « C’était ma croyance que si vous vous tuez, vous n’irez pas au paradis. Donc en fin de compte j’en suis arrivé au point où j’ai pensé que je pouvais les tuer. Heureusement ils iraient au paradis, et peut-être plus tard, en les rejoignant, j’aurais une chance de confesser mes péchés à Dieu et d’obtenir le pardon ».

    La question que je pose est celle-ci : et si un raisonnement semblable avait animé Dupont de Ligonnes ? On a dit qu’il avait perdu la foi des années auparavant, mais j’émets de gros doutes sur ce point.
    Peut-être était-il en crise, taraudé de questions existentielles ? D'ailleurs, il
    continuait de fréquenter des forums religieux sur Internet, était toujours en lien avec l’« Eglise » de sa mère (voir question n°9) et sur la scène du crime, chaque corps était accompagné d'une figurine religieuse pour son dernier voyage. Est-ce là une initiative qu’aurait prise quelqu’un qui ne croit plus ? Si l’on suit cette logique, XDDL n’a jamais songé à se supprimer, un acte qui serait contraire à ses valeurs religieuses, et il attendrait peut-être de rejoindre sa famille… mais, comme John List, après s’être éteint de sa belle mort.

     3. Si XDDL s'est suicidé, où se trouve son corps ?

    Supposons que XDDL se soit suicidé. C’est une hypothèse qui est loin d’avoir ma préférence comme je l’ai dit, mais supposons. Alors, il est fort probable que son corps gît quelque part dans un périmètre autour du dernier endroit où on l’a vu, à savoir Roquebrune-sur-Argens.
    Le problème, c’est que cette région abonde en endroits peu accessibles, en ravines, en grottes, en lieux très peu fréquentés. Et donc des années, sinon des décennies, peuvent s’écouler avant qu’on ne retrouve son squelette.

    En juin 2013, un corps a été découvert à une vingtaine de kilomètres du lieu où XDDL a été vu pour la dernière fois. Une autopsie a été réalisée, mais selon Danielle Drouy-Ayral, procureur de Draguignan, il ne s’agissait pas du corps du suspect en cavale. La magistrate n’a cependant pas donné d’autres précisions.

    Fin avril 2015, plus de quatre ans après la tuerie de Nantes, un promeneur tombe sur des ossements à proximité d'un campement de fortune à Bagnols-en-Forêt, à quelques kilomètres de Roquebrune-sur-Argens. Là encore, des analyses ADN ont conclure qu'il ne s'agit pas de XDDL.

    Il reste donc à espérer qu’un jour proche, un promeneur découvre par hasard son corps ou ce qu’il en reste. Comme ce fut le cas pour la malheureuse Pauline Laffont, partie seule en promenade depuis la maison familiale des Cévennes et retrouvée morte accidentellement le 21 novembre 1988, trois mois après sa disparition, au fond d’un ravin non loin de son point de départ. Entre le jour de sa disparition et la découverte de son corps, toutes sortes de rumeurs avaient circulé, comme quoi elle faisait une retraite dans un couvent, avait fugué en Chine, était entrée dans une secte ou s’était suicidée à la suite d’une dépression… Tout comme dans l’affaire XDDL.

    4. S'il est toujours vivant, à quoi peut-il ressembler aujourd'hui ?

    Rappelons que Geneviève, la mère, et Christine, la sœur de XDDL, de même que l’époux de celle-ci, Bertram, sont intimement persuadés que le disparu est toujours vivant et qu’il va réapparaître un jour.

    Imaginer à quoi le fugitif pourrait ressembler physiquement relève de la spéculation. Ce qui est sûr, c’est qu’il aurait 60 ans en 2021 et qu’il mesure environ 1,82 m. Pour le reste, il y a fort à parier que XDDL ne ressemble plus vraiment aux photos que l’on a de lui. Tout est possible tant il est facile de changer de coiffure, de pilosité, de couleur d’yeux, voire de visage via une intervention de chirurgie esthétique. Est-il barbu, moustachu ? Porte-il des lunettes ou a-t-il le crâne rasé ? La voix, en revanche, doit être la même mais encore faut-il la savoir la reconnaître…

    En tout cas, on le voit partout, parfois sans même vérifier avant d’en parler sur les réseaux sociaux, comme ce fut le cas avec le cas ahurissant d'un vagabond en 2020 dans le Doubs, une région où selon l’Est Républicain, on croit l’avoir déjà aperçu à trois reprises…

    Un point étonnant : nulle part, je n’ai trouvé d’indication sur un signe distinctif qui permettrait de l’identifier, comme une tache cutanée ou un tatouage par exemple. Hormis toutefois un petit détail physique : il manquerait une dent, la deuxième du côté gauche, à l’homme que tout le monde recherche. C’est peu. XDDL reste extraordinairement ordinaire.

    5. S'il est toujours vivant, où XDDL a-t-il pu fuir ?

    La réponse est assez simple : n’importe où ! N’oublions pas que XDDL a profité d’une large période pour organiser sa fuite. On sait que c’est le 14 avril 2011 qu’on le voit pour la dernière fois en train d’effectuer un retrait d’argent à un distributeur de billets à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Il passe la nuit dans un Formule 1 de la ville puis, le lendemain 15 avril, Il abandonne à proximité son véhicule, une C5 bleu métallisée et s’en va, en possession de son fusil. Ensuite, plus rien… Mais à ce moment-là, personne ne le recherche !

    En effet, ce n’est que six jours plus tard, le 20 avril, que le Parquet va ouvrir une enquête pour disparition inquiétante de l'ensemble de la famille Dupont de Ligonnès. Et le 21 avril, alors qu'un avis de recherche est diffusé pour toute la famille, les enquêteurs découvrent des restes humains enterrés dans le jardin de la maison familiale. Dans les heures qui suivent, les dépouilles des quatre enfants et de la mère sont exhumées. Ce même 21 avril, les gendarmes localisent la C5 de Xavier Dupont de Ligonnès à Roquebrune-sur-Argens, mais cela fait une semaine au moins qu’elle s’y trouve garée…

    Qu’a fait XDDL entre le meurtre de sa famille et le 15 avril ? Les enquêteurs et les journalistes de Society notamment ont réussi à reconstituer avec plus ou moins de détails sa cavale. Mais entre le 15 avril et le 21 avril, début de l’enquête, on ignore absolument ce que XDDL a pu faire. Et on peut tout imaginer !

    Les frontières françaises étant des passoires (la crise de la Covid-19 vient amplement de le démontrer), le suspect a pu très bien se rendre dans un pays limitrophe comme l’Italie, l’Espagne ou la Suisse. N'étant pas encore recherché, il a très bien pu prendre sans la moindre anicroche un avion ou un bateau pour une destination inconnue.

    Parmi les territoires à envisager, je privilégierais deux pistes. D’une part, les Etats-Unis, pays de prédilection de XDDL où il a déjà séjourné et dont il maîtrise bien la langue. Idéal pour se fondre dans la population qui n’a jamais entendu parler de vous et recommencer sa vie à zéro. A l’image d’un John List dont XDDL avait peut-être entendu parler avant le drame…

    D’autre part, l’Asie où XDDL a également voyagé à plusieurs reprises (Thaïlande, Bali, Malaisie), voire l’Australie. On sait qu’il a envoyé des mandats à un certain Joven Soliman, aux Philippines : cette piste reste ouverte...

    Tous ces endroits sont des lieux éloignés de la France, aux conditions de vie agréables, où il est facile de se faire oublier… Mais la solution est peut-être du côté de continents moins évidents, comme l’Amérique du Sud ou l’Afrique (Yémen) mais je reste convaincu que dans le cadre d’une fuite à l’étranger, XDDL aurait choisi en priorité des destinations familières ou propices à l’adaptation et à une vie agréable.
    Cela dit, demeure la question cruciale du financement de cette fuite à l’étranger et des moyens financiers nécessaires pour refaire sa vie loin de l’hexagone. De ce qu’on le sait, XDDL n’avait presque plus rien en poche. Au dernier distributeur où on l’a aperçu, il n’a retiré que 30 euros, très peu pour un homme en cavale…

    À moins que XDDL ne soit finalement pas parti aussi loin et qu’il tente de survivre quelque part en France, soit dans la discrétion d’une communauté religieuse qui l’aurait accueilli, soit au vu et au su de tous, mais méconnaissable, juste pour le plaisir de défier ceux qui le traquent… À vrai dire, cela serait assez fidèle au formidable complexe de supériorité qui l’a toujours animé.

    6. XDDL a-t-il pu tuer seul sa famille ?

    Ce que l’on sait, c’est qu’en décembre 2010, à presque 50 ans, XDDL s’est découvert une soudaine passion pour le tir, fréquentant un stand de tir nantais d’abord avec un pistolet, puis à partir de février avec la carabine dix coups héritée de son père mort en janvier 2011.
    Le 12 mars 2011, XDDL achète un silencieux et des cartouches de carabine dans une armurerie de Nantes. Fin mars (le 23 ou le 30), il fait plusieurs achats dont « un rouleau de sacs-poubelles de grande taille, ainsi qu'un paquet de dalles plastique adhésives pour le sol ».

    Le 1er avril, XDDL achète du ciment ainsi qu'une bêche et une houe, puis le lendemain quatre sacs de chaux de 10 kg chacun, dans différents magasins de la région nantaise. Enfin, le 3 avril, l’un de ses voisins aperçoit Agnès pour la dernière fois puis XDDL qui dépose de gros sacs dans sa voiture, une Citroën C5.

    Les autopsies pratiquées sur les cinq dépouilles ont montré que la mère et ses quatre enfants ont été exécutés d’une manière « méthodique » dans leur sommeil.

    Les investigations tous azimuts ont permis d’avoir la certitude que le scénario élaboré par XDDL (le départ précipité de toute la famille à l’étranger) devait être imparable, en dissuadant toute recherche approfondie dans la maison. C’était sans compter sans l’intuition d’une capitaine de police qui a trouvé étrange la mention dans la lettre que Xavier Dupont de Ligonnès a envoyé au reste de sa famille ainsi qu’à des proches, de ne pas toucher au « fouillis » sous la terrasse. Le plan a fonctionné trois semaines environ, le temps de retrouver les cinq cadavres… et de permettre à XDDL de s’évaporer.

    Si XDDL a procédé seul aux préparatifs du massacre et qu’il a aussi pu tuer seul sa famille, en revanche, se pose la question de savoir comment il a pu, dans un premier temps, transporter les cinq corps des chambres du 2ème étage jusqu'à la terrasse du jardin.

    Puis excaver tout seul, dans un temps limité et sans attirer l’attention de ses voisins, un trou sous la terrasse de 2,5 m3 de terre. D’autant qu’il était notoirement su que XDDL souffrait de violentes douleurs au dos (problème de disque intervertébral aux lombaires) et de périarthrite à l’épaule qui l’auraient handicapé pour une tâche aussi harassante.

    S’il n’a pas agi seul, qui l’a aidé ? Ou bien ce seraient d’autres que lui (et un éventuel complice) qui se seraient chargés d’enterrer les corps ? Un détail troublant : lorsque la police découvre les deux fosses où sont entreposés les corps, elle constate qu’elles sont recouvertes de ciment encore assez frais, donc coulé récemment. Pourtant, XDDL se trouve dans le Var depuis au moins six jours... Mais quelqu’un aurait-il venir dans la maison après son départ, sachant que la police y a fait cinq passages du 13 au 21 avril, avant la découverte des victimes ?

    Il reste un mystère évident au 55, rue Robert Schuman à Nantes.

    > A quoi ressemble la vraie scène de crime

    7. D’ailleurs, est-on vraiment sûr que les corps découverts sont ceux de la famille de XDDL ?

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a effectivement un doute. Lorsqu’ils ont été découverts, les corps étaient méconnaissables. L’autopsie a permis d’apprendre que les enfants avaient été drogues avec un somnifère, puis abattues à bout portant avec une carabine 22 long rifle, du modèle de l’arme qu’avait héritée XDDL trois mois plus tôt. Le fait qu'Agnès n'ait pas été droguée semble indiquer qu'elle aurait été la première victime.

    Sans qu’on puisse en avoir la confirmation, il a été dit que les mensurations et les poids des corps ne correspondaient pas vraiment à ceux d’Agnès et de ses enfants…
    Les analyses d’ADN ont révélé que toutes les victimes étaient de la même famille. Mais cet ADN n’a apparemment jamais été comparé à celui de la famille de XDDL. Par ailleurs, ladite famille a été dissuadée de venir reconnaître les corps avant leur incinération.

    Un autre élément curieux : le 22 avril 2011, c’est-à-dire le jour même des autopsies, le procureur de la République de Nantes déclare qu’il va donner l’ordre de délivrer les permis d’inhumer dans les jours qui suivent. Une décision très rapide et inhabituelle qui a beaucoup surpris au regard de l’ampleur de la tragédie. Les obsèques auront lieu le 28 avril 2021 et les corps incinérés seront inhumés le 30 avril.

    Tous ces éléments ont conduit certains, dont la famille de XDDL, à penser que les corps exhumés dans la maison nantaise ne sont pas ceux d’Agnès et des enfants Dupont de Ligonnès. Une vaste supercherie ? C’est la question que se pose ainsi Midi Libre dans un article du 27 juillet 2012.

    Aujourd’hui, les cendres des victimes reposent à Noyers-sur-Serein dans l’Yonne. Pour lever le doute et en avoir le cœur net, il serait sans doute instructif de comparer les ADN relevés lors des autopsies avec ceux de la famille XDDL. S’il y avait une différence, cela ouvrirait forcément des perspectives inédites sur toute l’affaire…

    8. Pourquoi XDDL s’est-il rendu dans le quartier de Port-Boyer ?

    Après la mort de son dernier fils Thomas, dans la nuit du 5 au 6 avril, Xavier Dupont de Ligonnès va rester jusqu’au 10 avril dans la maison avant de partir. Le 6, il reste cloîtré à domicile, sans doute occupé à effacer toutes les traces du massacre. Le lendemain, on l’aperçoit en train de faire des allers-retours entre la maison et sa voiture, en transportant de gros sacs.

    Dans leur livre sur l’affaire « Sans pitié pour les siens » (2017), Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence écrivent qu’une piste aurait été négligée par la police. Le 7 avril, XDDL quitte son domicile à 1h17 et 6 minutes plus tard, à 1h23, sa ligne mobile s’active à côté du 77, rue du Port-Boyer à Nantes. On y trouve quelques immeubles de type HLM, des parkings, un bois et non loin, le ruisseau des Sourdes qui se jette à cent mètres de là dans l’Erdre. C’est un endroit plutôt isolé, que l’on ne recommande pas forcément de fréquenter la nuit. Que fabrique XDDL dans cet endroit passé minuit ?

    Puis, en début de soirée ce même jour, XDDL envoie un mail à son beau-frère Bertram, et le téléphone borne ensuite à nouveau à 21h23 à hauteur du 77, rue du Port-Boyer.
    Il semblerait que les enquêteurs n’aient que peu, voire pas, exploré cette piste, ce qui semble incroyable. Pourtant, il y avait peut-être des informations précieuses à récupérer de ce côté-là.

    Comme tous les ordinateurs et téléphones portables de la famille ont disparu de la scène de crime, on peut envisager que XDDL se soit rendu dans ce coin plutôt sauvage pour s’en débarrasser. Il aurait fallu se rendre sur place, fouiller les alentours, notamment les parties boisées ou irriguées, interroger le voisinage… Il est possible que XDDL s’y soit rendu par hasard (au moins à deux reprises, toutefois) ou bien parce qu’il avait déjà repéré les lieux. Mais pourquoi ne pas imaginer qu’il y connaissait quelqu’un et qu’il ait dealé tout le matériel disparu contre de l’argent destiné à contribuer à financer sa fuite ?
    En examinant la zone sur Google Maps, on distingue plusieurs parkings ombragés très discrets dans lesquels on peut faire affaire la nuit sans être dérangé…

    9. Quelles sont les zones d'ombre autour de la mère et de la soeur de XDDL ?

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont nombreuses. Aussi bien la mère de XDDL, Géneviève (née en 1930) que sa sœur Christine (née en 1966) ont toujours affirmé qu’elles ne croyaient pas en la culpabilité de XDDL. Pour elles, Xavier et sa famille sont bien partis aux Etats-Unis et elles pensent que ce ne sont pas les corps d’Agnès et des enfants qu’on a retrouvé sous la terrasse.

    Dans le dossier de Society, il est rappelé à juste titre que Christine, qui entretenait un lien étroit avec le fugitif, a attendu un mois et demi avant de transmettre le message de son frère à la police. Pourquoi ? Cette même sœur qui possédait six lignes de téléphone et envoyait régulièrement des chèques à XDDL…
    Society mentionne également cette histoire intrigante de colis mystérieux envoyé à XDDL et que sa mère Géneviève aurait tenté, en vain, de retirer. Recherché, le colis en question aurait ensuite disparu…

    Et puis, l’affaire a fait émerger une autre histoire, qui donne un éclairage sombre et mystique à la famille Dupont de Ligonnès. Sa mère Geneviève a fondé en 1960 le groupe de prière « Philadelphie » ou « Le Jardin », un mouvement à caractère sectaire fondé sur l'Apocalypse, implanté entre Versailles et le nord de la Bretagne.

    Le caractère occulte de l'Eglise de Philadelphie a intrigué les policiers, qui ont saisi plusieurs documents. Parmi ceux-ci, le témoignage d'un ancien membre évoque le caractère sectaire de ce groupe, qui mêle références à Satan et « complot judéo-maçonnique ».

    Désormais dirigée par Christine, la sœur de Xavier, ce "groupe de prière mystique" aux "dérives sectaires" comme l’a qualifié la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a fait l'objet, en novembre 2019, d'une enquête préliminaire par le parquet de Versailles, pour « abus de faiblesse en état de sujétion psychologique visant un mouvement d'inspiration catholique, traditionaliste, radical et apocalyptique ».

    C’est dans ce milieu oppressant et fanatique que XDDL a grandi. Sa mère, issue d'une famille bourgeoise très pieuse, vit dans l'attente d'une apocalypse imminente. On peut s’interroger sur la part réelle prise par la mère, la sœur et la secte dans son ensemble dans le drame.
    Quel appui ont-elles pu apporter au suspect dans sa fuite effrénée ? Est-il possible que XDDL se cache quelque part dans l’un des lieux de rencontre de la secte, entre la Bretagne et Versailles ? La tentation est forte de faire passer Geneviève et Christine Dupont de Ligonnes du statut de parties civiles à celles de suspectes…

     10. Quelles sont les pistes qui n'ont pas ou peu été explorées ?

    Dans l’affaire de la tuerie de Nantes, les zones d’ombre et les hypothèses non explorées abondent. En voici quelques-unes qui n’ont pas été vraiment fouillées à fond, c’est le moins qu’on puisse dire.

    La piste du monastère. Une personne qui connaissait les pseudos de XDDL s’est connecté le 3 avril (premier jour des meurtres) sur le forum Cité-Catholique. Il se pourrait que ce soit XDDL lui-même qui se serait ensuite connecté tous les jours de sa cavale connue.
    Le dernier article posté sur le site, deux ans plus tôt, fait référence à une fraternité ultra-traditionnaliste, Saint-Thomas Becket, qui pratique la messe en latin et dont une paroisse est basée à Ollioules.
    Or, Ollioules se trouve à six kilomètres de l’endroit où XDDL a passé son avant-dernière nuit connue et à moins de cent kilomètres de Roquebrune sur Argens. L’abbé Jean-Pierre Gac affirme n’avoir jamais été en contact avec XDDL mais le Var pullule de confréries de ce genre. XDDL s’est-il fait oublier dans une telle communauté ? Au regard de la personnalité du fuyard, on imagine mal qu’il ait supporté très longtemps de rester à l’écart, coupé du monde et de la vie publique. Tôt ou tard, il sera réapparu quelque part dans la région.

    Les papiers volés. Le 3 avril, en début de soirée, au moment où XDDL s’apprête à commettre l’irréparable, une jeune étudiante en BTS à Nantes vient porter plainte pour l’effraction de sa Twingo : on a lui a volé son autoradio, ainsi que les papiers du véhicule, rangés dans une pochette en simili cuir de couleur grise.
    Or, cette pochette a été retrouvée le 22 avril dans le vaisselier du salon des Ligonnès où XDDL rangeait ses papiers. Les enquêteurs ont attribué cette effraction à Arthur Ligonnès, l’un des fils, déjà arrêté pour vol de vélo et conduite sous cannabis. Mais quel intérêt aurait-il eu à conserver ces papiers et à les ranger au milieu des affaires de son père ? Et si c’est XDDL lui-même, dans quel but ?

    Les rôles d’Emmanuel Teneur et de Michel Rétif. D’abord considéré comme une aide précieuse par les enquêteurs, on a fini par se demander si Emmanuel Teneur, le meilleur ami de XDDL (dont il était amoureux depuis leur adolescence) n’avait pas été complice du fugitif. Il avait notamment hérité d’un héritage de 250 000 euros dont une partie aurait pu être détournée pour alimenter une caisse secrète destinée à aider XDDL à s’enfuir.

    En proie à une dépression et des problèmes d’alcoolisme, Emmanuel Teneur a succombé le 18 janvier 2020 d’une crise cardiaque consécutive à une embolie pulmonaire. Selon l’enquête de Society, « Xavier Ligonnès a tué Emmanuel Teneur », tout comme son autre grand ami, Michel Rétif, qui atteint d’un cancer, s’est suicidé le 2 mars 2018 après une grosse dépression.

    Bien que décédé, ce dernier est également mêlé de près à l’enquête car il est apparu que le 14 avril, alors que Xavier Dupont de Ligonnès passe sa dernière nuit "connue" à Roquebrune-sur-Argens, Michel Rétif se trouve à moins de 10 kilomètres de là, à vol d’oiseau. Une coïncidence trop belle pour être vraie.
    Auparavant, le 6 avril à 21h45, Rétif avait réussi à joindre XDDL au téléphone durant 25 minutes. C’est le dernier à lui avoir parlé. Les deux hommes ont-ils convenus de se retrouver dans le Var ? En tout cas, Rétif s’y trouve du 13 au 15 avril. Se sont-ils vus, croiser ? L’ami proche ne s’est jamais expliqué avant sa mort. Tout au plus connait-on son parcours dans la région et le fait que le 13 avril, il a passé la soirée à Cogolin dans le Var, avec son ami Laurent, pilote d’avion, qui n’a jamais été entendu par la police.

    L’information du garagiste. XDDL a fait la connaissance d’un certain Cédric M., garagiste, quelques années plus tôt. Le fugitif a déjeuné avec lui et son associé Renaud, le 31 mars 2011, quatre jours avant les meurtres. Interrogé par Society, le dénommé Renaud vitupère car la police n’est jamais venue l’interroger alors qu’il est le dernier à voir avoir vu XDDL vivant. « Mais je ne vous dirai pas quand, parce que la date est importante » (Society)

    La lettre à l’AFP. Le 14 juillet 2015, l’agence France-Presse de Nantes a reçu un courrier avec une photo de deux des fils de XDDL et, au dos, la signature d’un certain « Xavier Dupont de Ligonnès » annonçant : « Je suis toujours vivant », puis en minuscules la phrase énigmatique « de là jusqu’à cette heure (sic) ». La provenance de cette lettre mystérieuse demeure inconnue à ce jour.

    MA SYNTHESE :

    • Envisager le suicide de Dupont de Ligonnes, du moins peu après l'assassinat de sa famille, n'est plus une hypothèse convaincante. S'il est aujourd'hui mort, c'est arrivé bien plus tard, et sans doute pour une autre raison.
    • Toutes les facettes que l'on connait de sa personnalité permettent d'imaginer qu'il a très bien pu partir refaire sa vie à l'étranger.
    • L'affaire comporte nombre d'éléments mal éclaircis, voire pas explorés du tout. Ce qui interroge forcément...
  • Les Chroniques du Confinement (mars-avril 2020)

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    Si vous en avez raté une ou plusieurs, retour sur les 9 Chroniques du Confinement rédigées en mars-avril 2020.

    1. La disparue qui se cherchait elle-même
    2. La station service de l'I29
    3. Rencontres du 3ème type en 1920 ?
    4. Les naufragés qui s'ignoraient
    5. Que s'est-il passé à Ansacq en 1730 ?
    6. L'étrange personnage de Bourtourault
    7. Le dernier signe du lieutenant Murphy
    8. L'effrayant cimetière du Diable (Russie)
    9. Clinton Road, une route maudite ?

    Bonne lecture !

  • La disparue qui se cherchait elle-même

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    En août 2012, c'est une péripétie étonnante qu'a vécu un groupe de touristes en excursion en Islande. Ces voyageurs étaient partis visiter en bus les hautes terres du sud de l'île. En fin de journée, ils ont fait halte à proximité du canyon volcanique Eldgja.

    Là, l'une des femmes asiatiques du groupe est descendue du bus pour s'isoler afin de se changer et de se rafraîchir puis elle a repris sa place.
    Sauf qu'à son retour, pour une raison inexpliquée, aucun de ses compagnons d'excursion ne l'a reconnue.
    Tous les touristes ont alors pensé que la femme qui avait quitté le bus avait disparu.

    1297305313062_ORIGINAL.jpgTrès vite, la nouvelle de la disparition d'une passagère s'est répandue et l'organisateur a fait un appel en donnant une description de la personne en question.
    Et là, autre phénomène incroyable, la femme n'a pas reconnu sa propre description et elle s'est jointe sans se faire prier au groupe de recherches qui fut vite mis en place !

    C'est ainsi qu'une bonne cinquantaine de personnes ont passé des heures, la nuit tombée, à chercher la "disparue" à pied et avec quelques véhicules. Chaque recoin de terrain a été examiné sans relâche et il a même été envisagé de recourir à un hélicoptère doté d'un puissant projecteur.

    Finalement, on ne sait trop qui s'en rendit compte (peut-être quelqu'un qui avait eu enfin l'idée de compter les touristes?), mais vers 3 heures du matin, les recherches furent interrompues lorsqu'il devint évident que la femme disparue faisait en fait partie des volontaires... et se cherchait elle-même.
    Il arrive que l'on voyage pour trouver son moi profond, mais de là à se chercher soi-même dans la nature au sens propre du terme...

    Source : Le Toronto Sun, 28 août 2012

    Important : ce texte est sous copyright. Vous pouvez publier un lien dirigé vers cette page, mais il est formellement interdit de reproduire l'article sans l'autorisation de l'auteur.

  • BTLV : "Les yachts du mystère" (émission 1/02/2017)

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    Les histoires de vaisseaux fantômes, il en existe des dizaines à travers le monde, certaines sont des légendes comme celle du Hollandais Volant qui a inspiré la série de film Pirates des Caraïbes, d’autres sont bien réelles, comme la plus connue d’entre tous, l’affaire de la Mary-Celeste, ce grand voilier américain qui fut découvert abandonné, sans son équipage, au large des Açores le 4 décembre 1872. Le mystère entourant la disparition des marins n'a jamais été résolu.

    Sur BTLV, ce 1er février 2017, je me plonge avec vous dans deux dossiers beaucoup plus récents. Le premier s’est déroulé en Australie en 2007 et le second pas plus tard que l’an dernier, en 2016, aux Philippines. Dans les deux cas, les deux affaires baignent dans un climat très étrange... 

    Lire la suite

  • MH370 : personne ne pilotait l'appareil au moment du crash

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    Le Bureau australien de la sécurité et des transports (ATSB) a rendu public mercredi 2 novembre un rapport qui discrédite la thèse selon laquelle le pilote maîtrisait le Boeing de la Malaysia Airlines avant qu'il ne s'écrase dans l'océan Indien en mars 2014.

    Lire l'article complet sur Le Figaro

    Je vous invite aussi à consulter l'infographie interactive qui rappelle de manière détaillée les circonstances du drame.

    Même si les éléments s'accumulent pour démontrer qu'il y a eu probablement un crash de l'avion dans l'Océan indien, on ignore toujours précisément ce qui est arrivé à l'appareil disparu.

    Le fait que l'avion n'était pas piloté au moment de son contact avec l'eau ne réduit pas forcément le nombre d'hypothèses possibles : qui dit absence de pilotage ne signifie pas absence de pilote dans le cockpit à ce moment-là (voir le crash de la German Wings). A-t-on laissé volontairement l'avion s'abîmer en mer, soit par décision du commandant de bord, soit sous la contrainte ? Ou bien le personnel de bord était-il dans l'incapacité de piloter l'avion (inconscient, voire mort) ? 
    Les hypothèses du suicide du pilote, du détournement ou de l'accident mortel (type incendie à bord ou dépressurisation lente) restent valides à ce jour. Seule la découverte de l'épave pourrait sans doute apporter un éclairage nouveau.

  • Affaire D.B. Cooper : le FBI a refermé le dossier

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    C'est l'histoire d'un homme qui, en 1971, détourna un avion reliant deux villes de l’Etat de Washington aux Etats-Unis, l’obligea à atterrir à Seattle et, après avoir échangé les 36 passagers contre une rançon de 200 000 dollars et quatre parachutes, repartit avec les membres d’équipage.

    En route vers le Mexique, le pirate de l'air sauta en parachute, en pleine nuit au-dessus d’une dense forêt, sa rançon à la main.
    Ni l’homme, qu’on a ensuite baptisé D.B. Cooper, ni son butin n'ont jamais été retrouvés.

    Le 12 juillet 2016, du nouveau, quelque 45 ans après, avec la fermeture annoncée du dossier par le FBI. L'organisme américain déclare qu'il ne réouvrira ce "cold case" que si des éléments concrets se présentent.

    Pour en savoir plus, lisez cet article du Monde ou, de manière beaucoup plus détaillée, le chapitre consacré à l'affaire dans le tome 2 de mes Dossiers inexpliqués.

  • MH370 : que sait-on de vraiment nouveau ?

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    "Un journal australien affirme que le mystère du vol disparu le 8 mars 2014 est en partie résolu. Selon lui, le Boeing 777 aurait «plongé à grande vitesse» avant de se disloquer au contact de l'eau. Mais cette théorie se base sur des informations très parcellaires".

    La version du crash à haute vitesse vient contredire celle du crash volontaire, que je critiquais dans un post précedent.
    Je vous conseille la lecture complète de cet article de Libération qui montre les limites des nouvelles hypothèses sur cette disparition qui demeure toujours inexpliquée.
      

  • MH370 : l'hypothèse du crash volontaire semble peu étayée

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    2048x1536-fit_debris-presume-mh370.jpgC’est l’information du jour, reprise par l'ensemble des médias ou presque : un nouvel élément viendrait étayer la thèse du crash volontaire du vol MH370 de la Malaysian Airlines.  

    Crash volontaire ?

    A l’appui de cette théorie, les propos d’un expert canadien, Larry Vance, ancien responsable du Bureau de la sécurité aérienne du Canada, qui a conduit plus de 200 enquêtes sur des crashes aériens, et qui, selon la BBC, a déclaré à la télévision australienne : « quelqu’un pilotait l’avion jusqu’à la fin, quelqu’un a mené l’avion dans l’eau, il n’y a pas d’autre hypothèse ».

    Pour étayer ses affirmations, cet expert s’appuie sur l’examen d’un morceau d'aile retrouvé sur l'île de la Réunion en 2015, soit plus d'un an après la mystérieuse disparition de l’appareil. Pour lui, l'aspect dentelé du volet-aileron retrouvé laisse supposer une érosion plutôt qu'une casse, et ce ne serait pas possible si l'appareil était simplement tombé dans l'eau.
    L’expert estime donc que le pilote a déployé cet aileron pour atterrir, preuve selon lui que quelqu'un était bien aux commandes à ce moment-là. "Vous ne pouvez pas le déployer autrement que par une décision humaine", a déclaré Larry Vance. 

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  • MH370 : la piste du pilote relancée ?

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    MH370-pilots_2860105b.jpgAlors que les autorités malaisienne et australienne annoncent la fin prochaine des recherches officielles, on apprend, selon une information révélée vendredi 22 juillet par le New York Magazine, que le pilote du vol MH370, disparu il y a plus de deux ans, avait mené un exercice de simulation de vol sur une trajectoire similaire quelques semaines avant le crash...

    Cette information n'est guère surprenante en soi tant le profil du commandant de bord méritait qu'on s'y intéresse de très près.

    Voici ce que j'écrivais dans le premier chapitre du tome 2 des Dossiers inexpliqués paru en octobre 2015... 

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  • Vol MH370 : complément d'info

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    Je soumets à votre curiosité l'article, complet et pédagogique, publié par le commandant de bord Christian Roger sur son blog.
    C'est une mine d'informations, avec notamment l'analyse de l'hypothèse désormais la plus privilégiée par les autorités, celle d'un vol mortel dépressurisé...

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  • Vol MH370 : où en est l'enquête ?

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    4981475_boeing-777-200er-malaysia-al-mas-9m-mro-msn-28420-404-9272090094.jpgEn cette fin d'année 2015, à trois mois du deuxième anniversaire de la disparition du vol MH370 de la la Malaysia Airlines entre Kuala Lumpur et Pékin, on ne parle plus guère de ce dossier dans les journaux télévisés.
    Pourtant, depuis que j'ai bouclé, l'été dernier, le premier chapitre du tome 2 des Dossiers Inexpliqués consacré à cette affaire, il s'est passé quelques événements non négligeables...

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