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7. Mystérieux personnages

  • À la rencontre d’Ellenium, enquêtrice de l’après-vie

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    Dans les recoins obscurs de notre réalité, là où notre raison peut soudain vaciller, apparaît Ellen, ou plutôt Ellenium, qui, armée de son intuition affûtée et d'un arsenal d'appareils high-tech, explore l'invisible et donne voix à l'indicible. Ni médium, encore moins chasseuse de fantômes, cette enquêtrice du paranormal navigue entre curiosité, ouverture d’esprit et réflexion.
    Son but : lever le voile sur les mystères de l’au-delà en tentant d’échanger avec celles et ceux qui sont de l’autre côté du miroir.

    Aujourd’hui, après avoir répondu en vidéo aux questions d’Ellenium (une interview à retrouver sur sa chaîne YouTube www.youtube.com/@Ellenium.paranormal), c’est elle qui accepte de passer de l'autre côté du miroir en répondant à mes propres interrogations. Sans détour, elle nous ouvre les portes de son univers ô combien fascinant.

    Bienvenue au cœur de l'étrange !

    Bonjour Ellen, peux-tu te présenter ? D'où viens-tu ?

    Je suis originaire de la région parisienne. Après avoir travaillé quelque temps dans le domaine de la publicité, j'ai décidé de franchir le pas vers le paranormal.

    Pourquoi Ellenium ?

    Tout simplement parce que ce nom reprend les premières lettres de mon prénom, avec une subtile référence au concert "Mylenium" de Mylène Farmer dont je suis une fervente admiratrice.

    D'où te vient cet intérêt pour le paranormal ?

    Le paranormal est entré dans ma vie après le décès de mon père en 2001. À cette époque, je n'étais pas du tout convaincue par les phénomènes paranormaux. Pourtant, une semaine ou deux après sa mort, des phénomènes inexpliqués ont commencé à se produire dans la maison familiale où je vivais encore. Intriguée, j'ai voulu en savoir plus, et c'est alors qu'une collègue de l'époque, qui avait perdu son fils de 17 ans dans une noyade, m'a parlé d'une technique qu'elle utilisait pour communiquer avec lui. Elle m’a encouragée à tenter de contacter mon père de la même manière. Et j’ai réussi à obtenir un PVE (Phénomène de Voix Électronique) de mon père, qui disait "Je t'entends, ma fille". Aussitôt, une multitude de questions : pourquoi répond-il ? Va-t-il bien ? Pourquoi reste-t-il ici ? Est-il coincé ? Toute ces questions m'ont conduit à entreprendre plus de vingt ans de recherches sur le sujet. Au fur et à mesure que je progressais dans mes investigations, j’ai trouvé intéressant de filmer ces expériences et de les partager, car ces phénomènes nous concernent toutes et tous.

     Es-tu convaincue qu'il existe un au-delà ? As-tu quelques certitudes ou une théorie sur le monde des esprits ?

    Je suis convaincue qu'il existe un au-delà, c'est une certitude pour moi. Cependant, je ne cherche pas à convaincre les autres, car chacun a ses propres limites de compréhension. Même ceux qui saisissent le concept n'ont pas nécessairement envie d'en savoir plus. Mes certitudes reposent sur les résultats obtenus lors de mes enquêtes. Parfois, ces résultats sont incompréhensibles, mais d'autres fois, les réponses obtenues sont clairement intelligibles et cohérentes avec les questions posées.

    À ce jour, je ne prétends pas être la maîtresse des réponses provenant de l'au-delà, mais de ce que j’ai pu modestement apprendre, il semble que certains défunts restent dans un "entre-deux-mondes" tandis que d'autres passent dans une autre réalité (que l'on pourrait appeler "la lumière" ou autrement). Certains esprits resteraient « coincés » dans cet entre-deux en raison de problèmes non résolus de leur vivant, tels qu'un suicide, le manque de pardon accordé, ou une mort survenue dans le sommeil sans conscience du décès. Les raisons sont nombreuses, mais elles semblent souvent refléter l'état d'âme des personnes de leur vivant.

    Je crois savoir que tu préfères qu'on t'appelle enquêtrice du paranormal plutôt que chasseuse de fantômes... ?

    Absolument. Pour moi, on ne chasse pas des "humains", et cela vaut également pour les animaux. De la même manière, on ne chasse pas des "fantômes". Je préfère me définir comme une enquêtrice du paranormal ou une enquêtrice de l'après-vie.

    COUVERTURE FACEBOOK.pngDepuis combien de temps mène-tu des enquêtes dans des lieux "habités" ?

    Je mène des enquêtes depuis peu, depuis janvier 2023 pour être précise. J'ai commencé en même temps que je lançais mes vidéos sur ma chaîne YouTube.

    Peux-tu nous parler de ta toute première sortie, comment l'as-tu vécue ?

    Ma première enquête s’est déroulée en Normandie dans un château fort étrange, orné de nombreux miroirs sur sa façade. J'ai appris par la suite que ces miroirs étaient disposés de manière à capter la lumière du soleil à un moment précis de la journée, illuminant ainsi une partie du château pour en révéler toute la magnificence.

    Pour ma première visite – c’était au mois de janvier - la peur du danger dans ce lieu délabré et surtout le froid étaient bien présents. La température était descendue jusqu'à -5 degrés dans la nuit. Les murs de certaines pièces étaient humides, avec de l’eau gelée en raison des fenêtres cassées. L’atmosphère était vraiment particulière. J’avais hésité à plusieurs reprises, de peur de rencontrer une mauvaise entité ou une personne mal intentionnée.

    Cette expérience initiale m’a marqué durablement. D'une part, j'étais effrayée, et le fait d'entrer en contact direct avec le monde de l'au-delà pour la première fois m'a laissé un sentiment de vide, désagréable dans un premier temps. Cependant, en voyant les résultats obtenus, j'ai ressenti une véritable évolution intérieure. Sur le trajet de retour dans ma voiture, j'ai su au plus profond de moi-même qu'il n'y aurait rien d'autre que cela pour moi. Cette sortie m’a convaincu que j’étais destinée à poursuivre dans cette voie.

    Il est vrai aussi que tu préfères souvent enquêter seule, pour quelle raison ?

    Je dirais que cela permet d'établir une connexion unique, qui, selon moi, se renforce et s'intensifie en l'absence de distractions auditives autour de moi. Cependant, il m'arrive aussi d'enquêter avec d'autres enquêteurs avec qui je partage un véritable intérêt pour les questions relatives à l'après-vie. Ces collaborations permettent d'échanger des perspectives et d'approfondir notre compréhension commune de ces phénomènes.

    Comment trouves-tu les lieux que tu visites ? Est-ce compliqué d'y accéder ?

    Beaucoup de recherches, et ce n’est pas évident, car parfois il y a deux à trois heures de route, sans garantie que le lieu soit accessible. C'est toujours un coup de poker. Parfois, entre enquêteurs, nous échangeons des informations sur des lieux (je t'en donne un, tu m'en donnes un), et chaque lieu présente son propre degré de difficulté d'accès. Il arrive qu'il faille ramper, marcher sans lumière en pleine forêt, ou entrer dans un endroit sans source lumineuse, ce qui peut être effrayant, surtout lorsqu’on sait que certains lieux que j’ai visités ont été le théâtre de meurtres et de décès. Imaginez cela dans le noir ! Il m'arrive parfois, en rentrant chez moi, de me demander d'où je tire toute cette force mentale.

    Justement, comment gères-tu l'impact émotionnel de tes enquêtes ?

    Je gère, mais je n’ai toujours pas la réponse à la question de savoir comment je le fais. Parfois, je me demande si c’est vraiment moi qui réagis ainsi. Lorsque j’attends pendant trois heures sans que rien ne se passe, et que les phénomènes commencent enfin à se manifester, c’est une véritable euphorie. Il m’est arrivé souvent d’être tellement étonnée que je ne savais plus quoi dire.
    De plus, il faut aussi gérer la technique, penser à maintenir la caméra stable lorsque ces phénomènes se produisent. Lors de ma première enquête, j’ai été submergée par l’émotion au point de laisser tomber mes bras… À chaque fois que des phénomènes se déclenchent, c’est toujours le même stress et le même étonnement. Cependant, avec l’expérience, je gère mieux ces situations, même si mon cœur est à deux doigts d’exploser !

    Est-ce que tu travailles en amont sur le lieu que tu vas visiter ?

    Il m'est déjà arrivé de me rendre sur un lieu sans connaître son histoire ou son passé, qu'il soit funeste ou non. En règle générale, le travail en amont consiste à effectuer des recherches approfondies, ce qui peut être très compliqué. Il faut trouver un lieu qui soit accessible et ouvert au public. Trop de gens forcent les portes pour entrer, ce que je considère comme totalement irrespectueux. Comment les âmes en détresse pourraient-elles me faire confiance si je commence par défoncer leurs portes ?

    J'ai souvent obtenu des autorisations des municipalités ou des propriétaires, qu'ils occupent les lieux ou non. Cela nécessite parfois de demander avec audace, et parfois, le projet doit être abandonné simplement parce que le lieu n'est pas accessible. C’est la règle : il faut accepter que tout ne se passe pas toujours comme prévu !

    As-tu déjà eu peur lors d'une investigation ?

    Oui, mais tu sais, j'éprouve de la peur à chaque fois, et cela persiste encore aujourd'hui, pour trois raisons. Tout d'abord, les vivants. Les lieux abandonnés sont parfois fréquentés par des personnes qui les explorent, et en tant que femme, je ne suis pas à l'abri de rencontrer des individus mal intentionnés. Ensuite, les entités. Celles-ci conservent leurs personnalités, et il y a à la fois des présences bienveillantes et des présences malveillantes, ce qui engendre un double stress lors de toutes mes enquêtes. Enfin, la dangerosité des lieux. Cela ne m’enchante guère d’explorer ces endroits imprégnés d'humidité et de déjections humaines. Mais les lieux abandonnés chargés d'histoire sont là, donc il faut y aller !

    Est-ce qu'il se passe toujours quelque chose ?

    J’aimerais bien mais les résultats ne viennent pas à la demande, malheureusement. Il n'existe aucune règle précise dans ce domaine, il m'est arrivé de me rendre dans des lieux magnifiques et millénaires, avec l'espoir d'obtenir de nombreux résultats, pour finalement n'en obtenir aucun. En revanche, il m'est également arrivé de visiter un immeuble construit en 2015, entièrement vide, où les phénomènes étaient nombreux et frappants.
    C'est très frustrant lorsqu'il ne se passe rien, mais cela fait partie de la nature imprévisible de cette quête. En général, je ne me trompe jamais dans mes impressions, car je ressens les choses de manière très intense. Je peux souvent dire, en entrant dans une pièce, s'il y a une présence ou non. Bien que je ne voie rien de mes propres yeux, je ressens ces présences, et mes appareils électroniques ne font que confirmer mes intuitions.

    château Goldfinger.JPGQuelle est à ce jour ta sortie la plus marquante ?

    Le lieu qui m'a le plus marqué c’est le château de Goldfinger, dont la vidéo est disponible sur ma chaîne YouTube... Quel dommage que je ne sois pas millionnaire ! Je l'aurais acheté sans aucune hésitation ! C’était la propriété d'un ancien malfrat qui avait dévalisé une banque, et qui était reparti avec un butin de 23 millions de livres sterling*.

    Ce château, abandonné après le meurtre de ce truand, m'a laissé un souvenir inoubliable. Je m'y suis sentie immédiatement à l'aise, attirée, comme si j'étais chez moi. En quittant cet endroit, j'ai pensé à ce château tous les jours pendant six mois. Il y a des lieux qui marquent ainsi, sans que l'on sache vraiment pourquoi…

    * Le château de la Poupelière, à Sainte-Honorine-la-Chardonne, près de Flers dans l’Orne, a longtemps appartenu au gangster anglais John Palmer, alias « Goldfinger », assassiné en 2015. Celui-ci aurait recelé des lingots d’or.  A l’abandon durant près de dix ans, devenue au fil des années un haut lieu de l’exploration urbaine (urbex), cette bâtisse du 18ème siècle a été rachetée en 2023.

    Parlons maintenant un peu technique. Avais-tu déjà des connaissances en audiovisuel ou en informatique avant de te lancer ?

    Absolument aucune, du moins dans le domaine audiovisuel. Je me suis formée seule et j'ai appris le montage vidéo en suivant des tutoriels ! J'ai regardé des formations pendant des semaines entières, sans rien faire d'autre, puis j'ai mis en pratique ce que j'avais appris. Ensuite, j'ai apporté ma touche personnelle à mes vidéos.

    En enquête, quel matériel emportes-tu pour détecter les manifestations paranormales ? Et quelle est son utilité ?

    On peut dire que j'ai cassé ma tirelire ! Le matériel paranormal coûte extrêmement cher et, de plus, il est compliqué à trouver. Lors de mes enquêtes, j'utilise principalement le K2, un appareil qui détecte les variations de lumière lorsqu’une entité le touche ou s'en approche. Il émet un son en fonction de l'intensité du ressenti de l'entité.
    J'apprécie également beaucoup la Ghost Box et la Spirit Box, qui sont des appareils similaires, mais l'une est plus récente et améliorée que l'autre. Ces deux outils permettent de capter des ondes radios et de les faire défiler à grande vitesse. Les entités construisent des réponses sous forme de puzzle en fonction des mots qu'elles choisissent parmi ces ondes radios.
    Il y a aussi les baguettes de sourcier et le laser vert, qui permettent de projeter des faisceaux lumineux pour détecter le passage d'une entité, un peu comme lorsqu'on fait des ombres chinoises avec les mains. Il y a bien sûr d'autres outils, mais ce sont principalement ceux-là que j'utilise.

    Pour finir, y-a-t-il quelque chose que tu voudrais ajouter ?

    J'espère pouvoir, à travers mes enquêtes sur ma page YouTube ELLENIUM, apporter un début de réponse aux nombreuses questions que se posent les gens. Le paranormal en France est encore tabou, comme je le constate souvent lors des salons du paranormal auxquels je participe régulièrement avec toi. Les gens viennent discrètement pour partager leurs expériences vécues, car lorsqu'un tel événement survient, il est difficile d'en parler. Ainsi, j'espère, à travers mes vidéos, contribuer à éclairer ce monde mystérieux qui ne cesse jamais de nous surprendre !

    Merci à toi Ellen !

    > Pour découvrir les enquêtes d’Ellenium : https://www.youtube.com/@Ellenium.paranormal

    > Mon interview vidéo par Ellenium

  • NON, Camille Monfort, la vampire de l’Amazonie, n’a jamais existé !

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    En juillet 2023, une histoire insolite inédite surgit sur le web et les réseaux sociaux. Celle d'une jeune femme à l'incroyable beauté (photo à l'appui) qui aurait vécu en Amazonie et aurait été une authentique vampire. 
    Si les internautes s'enflamment et prennent pour beaucoup ce récit sorti de nulle part et présenté comme une "légende" comme une histoire authentique, il s'avère en fait que c'est une pure fiction. Je vous explique pourquoi.

    L'HISTOIRE TELLE QU'ON LA RACONTE

    Commençons d'abord le récit de la légende de Camille Monfort, la "Vampire de l'Amazonie" (1896) tel qu'il circule de manière virale :

    En 1896, Belém s'enrichit en vendant le caoutchouc amazonien au monde entier, enrichissant du jour au lendemain les paysans qui construisent leurs riches demeures avec des matériaux venus d'Europe, tandis que leurs femmes et leurs filles envoient leurs vêtements se faire laver sur le vieux continent et importent de l'eau minérale de Londres pour leurs bains.

    Le "Theatro da Paz" était le centre de la vie culturelle en Amazonie, avec des concerts d'artistes européens. Parmi eux, l'un d'entre eux attirait particulièrement l'attention du public, la belle chanteuse d'opéra française Camille Monfort (1869-1896), qui suscitait des désirs inavouables chez les riches seigneurs de la région, et une jalousie atroce chez ses épouses en raison de sa grande beauté. Camille Monfort a également suscité l'indignation pour son comportement affranchi des conventions sociales de son époque.

    La légende raconte qu'on l'a vue, à moitié nue, danser dans les rues de Belém, alors qu'elle se rafraîchissait sous la pluie de l'après-midi, et la curiosité a également été attisée par ses promenades nocturnes solitaires, lorsqu'on l'a vue dans ses longues robes noires et fluides, sous la pleine lune, sur les rives du fleuve Guajará, vers l'Igarapé das Almas.

    Camille_00819144_0_.jpgBientôt, autour d'elle, des rumeurs se créent et des commentaires malveillants prennent vie.
    On disait qu'elle était l'amante de Francisco Bolonha (1872-1938), qui l'avait ramenée d'Europe, et qu'il la baignait avec de coûteux champagnes importés d'Europe, dans la baignoire de son manoir.
    On disait aussi qu'elle avait été attaquée par le vampirisme à Londres, à cause de sa pâleur et de son apparence maladive, et qu'elle avait apporté ce grand mal à l'Amazonie, ayant une mystérieuse envie de boire du sang humain, au point d'hypnotiser les jeunes femmes avec sa voix lors de ses concerts, les faisant s'endormir dans sa loge, pour que la mystérieuse dame puisse leur atteindre le cou. Ce qui, curieusement, coïncidait avec des rapports d'évanouissements dans le théâtre pendant ses concerts, expliqués simplement comme un effet de la forte émotion que sa musique produisait dans les oreilles du public.

    On disait aussi qu'elle avait le pouvoir de communiquer avec les morts et de matérialiser ses esprits dans des brumes éthérées denses de matériaux ectoplasmiques expulsés de son propre corps, lors de séances de médiumnité. Il s'agit sans aucun doute des premières manifestations en Amazonie de ce que l'on appellera plus tard le spiritisme, pratiqué dans des cultes mystérieux dans des palais de Belém, comme le Palacete Pinho.

    À la fin de l'année 1896, une terrible épidémie de choléra ravagea la ville de Belém, faisant de Camille Monfort l'une de ses victimes, qui fut enterrée dans le cimetière de Soledade.

    Aujourd'hui, sa tombe est toujours là, couverte de boue, de mousse et de feuilles sèches, sous un énorme manguier qui la fait plonger dans l'obscurité de son ombre, seulement éclairée par quelques rayons de soleil projetés à travers les feuilles vertes.
    Il s'agit d'un mausolée néoclassique dont la porte est fermée par un vieux cadenas rouillé, d'où l'on peut voir un buste de femme en marbre blanc sur le large couvercle de la tombe abandonnée, et attachée au mur, une petite image encadrée d'une femme vêtue de noir.

    Sur sa pierre tombale, on peut lire l'inscription :

    « Ci-gît Camille Marie Monfort (1869-1896) La voix qui a charmé le monde ».
    Mais certains affirment encore aujourd'hui que sa tombe est vide, que sa mort et son enterrement n'étaient rien d'autre qu'un acte visant à dissimuler son cas de vampirisme, et que Camille Monfort vit toujours en Europe, aujourd'hui à l'âge de 154 ans...

    L'EXAMEN DU RECIT

    Si les preuves attestant de l'authenticité de l'histoire sont introuvables, les éléments suspicieux sont assez nombreux pour nous mener vers le constat du récit complètement fictif.

    Les sources

    L’histoire est apparue du jour au lendemain sur le web et les réseaux sociaux autour de la mi-juillet 2023 via quelques posts Facebook et des vidéos Youtube/TikTok toutes publiées depuis des comptes ouverts pour la circonstance au Brésil. En général, c'est le signe d'une opération de création de contenus « fake ». Avant la mi-juillet, l’histoire de Camille Monfort n’existe tout simplement pas telle qu'elle est racontée.
    Très étrange pour une histoire censée être vieille de plus d'un siècle...

    A titre personnel, je n’avais jamais entendu parler de cette histoire. Certes, je n’ai pas la prétention de connaître toutes les histoires existantes dans le paranormal mais depuis que je fréquente ce milieu, j’en ai étudié des centaines (dont 70 ont fini dans mes livres). Et j’ai beaucoup de mal à imaginer qu'une telle histoire de vampire, aussi ancienne, m’aurait échappé, à moi ou à l’un de mes confrères auteurs.

    Le contenu du texte : quelles preuves ?

    Il n’existe absolument aucune preuve attestant de l’existence d’une Camille Monfort ayant vécu en Amazonie. Elle n'apparait nulle part dans les chroniques ou les récits sur le Brésil de la fin du XIXème siècle. Rien sur le personnage et rien non plus sur la tombe pourtant largement décrite et dont on pourrait imaginer qu'il en existe une photo crédible. 

    Je n’ai pas non plus trouvé la confirmation d’une épidémie de choléra à Bélem en 1896.

    En revanche, ce qui rend la «fiction» plus subtile, c’est que le récit mentionne quelques éléments authentiques comme le Théâtre Da Paz de Bélem, qui a réellement existé au 19ème siècle, le cimetière de Soledade où se trouverait la fameuse tombe, ou encore l'architecte brésilien Francisco Bolonha (1872 - 1938) qui voyagea beaucoup en Europe et qui fit construire le Palacete Bolonha à Bélem pour l’offrir en cadeau … à son épouse Alice Loureiro (née Tem-Brink).

    La photo

    Le récit est accompagné d’une photo prétendue être celle de Camille Monfort. Selon les publications, cette photo a été plus ou moins retouchée selon les supports, soit disant « pour en extraire les détails » (sic).

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    Certains ont même vu dans l’objet que tient la jeune femme un téléphone portable alors que cela ressemble davantage à un carnet. Au point d'affirmer que cette jeune personne était une voyageuse temporelle...
    Au bas de la photo figure le nom d'un studio de photo londonien qui existait réellement à la fin du XIXème siècle mais qui aurait brûlé au début du XXème siècle.

    Si la photo interroge,  c'est qu'elle semble en complet décalage avec le look attendu pour une femme de la fin du XIXème. La main gauche du modèle, également, a une forme bizarre qui fait penser aux restitutions visibles sur les créations d’images par des IA comme Midjourney. Si c'est le cas, cette image est une création artificielle et la jeune femme représentée n’existe même pas !

    D'OU PROVIENT CETTE HISTOIRE, ALORS ?

    En fait, il faut distinguer le récit de la photo qui l'accompagne.

    1) En réalité, Camille Monfort est un personnage imaginaire, inventé par un écrivain brésilien du nom de Bosco Chancen. Celui-ci, dont on ne sait pas grand chose, a publié en auto-édition en 2020 un roman intitulé "Após a Chuva da Tarde" ("Après la pluie de l’après-midi") ayant pour sous-titre : "La légende du chien fantôme du Palacete Bolonha".
    Photo roman.JPGCe roman a été publié sur Amazon en 2021 mais apparemment, il a été retiré de la vente car la page du livre n'est plus accessible en juillet 2023.
    Il s'agit d'un roman gothique qui se déroule dans l'Amazone brésilienne et qui met en scène des vampires européens invités par l'élite culturelle de Belem à des concerts au Theatro da Paz à la fin du XIXème siècle. Parmi ces Européens, le personnage d'une chanteuse lyrique très indépendante venue de France qui se bat pour le droit de vote des femmes et dont le comportement libre choqué la bonne société conservatrice de Belem, au point de donner naissance à la rumeur qu'elle serait un vampire. Une histoire de vampire en zone tropicale, en somme.

    2) Quant à la photo qui a fait beaucoup parler, étrangement, on la retrouve comme illustration de couverture d'une nouvelle de 25 pages intitulée "Chérie" publiée en auto-édition par l'auteur brésilien Philipe Kling David le 20 juillet, c'est-à-dire à la même période que l'apparition de l'histoire sur les réseaux sociaux. Curieuse coïncidence, non ?
    Nouvelle Cherie.JPGCette nouvelle, "Chérie", n'a rien à voir avec l’histoire de Camille Monfort. Elle évoque un carnet trouvé dans les ruines du manoir de Nanau en Angleterre dans lequel un jeune homme du nom de Floyd Treible Nanau exprimerait sa folle passion pour une femme mystérieuse qui a vécu comme invité de la famille au manoir de 1901 à 1902.

    De ce que l'on peut trouver sur Internet, Kling David est un auteur prolifique qui publie souvent en auto-édition et qui s'intéresse aussi au design et, tiens donc, à l'Intelligence Artificielle. 
    Je l'ai contacté par divers canaux (via son site web et Messenger) mais n'ai pas eu de réponse à ce jour : peut-être ne parle-t-il pas l'anglais ou bien ne veut-il pas répondre ? Mais il y a de très fortes probabilité qu'il soit à l'origine de la fameuse photo de Camille Monfort. Selon toute apparence, cette "photo" est une création via un outil d'IA du type Midjourney.

    Enfin, juste pour l'anecdote, le dernier trois-mâts barque français à coque acier, l'un des plus anciens trois-mâts en Europe en état de navigation et le second plus grand voilier restant en France s'appelle le Bélem et a été construit à Nantes en 1896, l'année de la mort de la fictive Camille Monfort.

    CONCLUSION

    L'absence totale de preuves et le fait que les éléments disponibles se retrouvent chez des auteurs de fiction brésiliens permettent de conclure à une histoire inventée de toutes pièces. Dès lors que le récit est très récent, on ne peut en aucun cas l'appeler "légende". 

    Voici un nouvel exemple récent de ces récits imaginaires qui mêlent réalité et légendes urbaines et que l'on range d'ordinaire dans la catégorie "réalisme fantastique". Peu fiables, rarement vérifiées, ces histoires peuvent être de bonne qualité littéraire mais hélas, elles sont souvent copiées et relayées par des internautes peu scrupuleux qui affirment sans jamais le prouver qu'elles sont parfaitement authentiques.

    Deux exemples, parmi d'autres, de légendes urbaines qui circulent toujours sur Internet :


    Reste à savoir qui a propagé cette histoire en juillet 2023 : est-ce l'un des deux auteurs précités, Bosco Chancen ou Philipe Kling David, dans le but de promouvoir son oeuvre littéraire ou attirer l'attention sur lui ? Ou bien une tierce personne qui a eu l'idée d'amalgamer un roman inconnu avec une photo trouvée ailleurs pour bâtir une histoire de vampire inédite ? Pour l'instant, ce point n'est pas complètement éclairci même si je penche pour Bosco Chancen.
    Mais l'essentiel est ailleurs : il importait surtout de démystifier cette histoire en lui niant toute authenticité. N'hésitez pas relayer le lien vers cet article si vous tombez en ligne sur cette histoire.

    Statut : fiction présentée à tort comme authentique. 

    Important : ce texte est sous copyright. Vous pouvez publier un lien dirigé vers cette page, mais il est formellement interdit de reproduire tout ou partie de cet article sans l'autorisation de l'auteur.

  • NON, Paul Hellyer (1923-2021) n'a jamais prouvé l'existence des extraterrestres

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    Au début de l'été, je me suis dit que j'allais faire un article sur une "référence" récurrente dans le monde de l'ufologie, à savoir l'ex-ministre canadien Paul Hellyer.
    Alors que je rassemblais mes notes et mes sources, un malheureux hasard a voulu que j'apprenne le décès de mon sujet le 8 août dernier à l'âge de 98 ans. Qu'à cela ne tienne, mon article devenait alors une sorte de bilan de son "action" en territoire ovni.

    Qui était Paul Hellyer ?

    Né en 1923 à Waterford dans l'Ontario, Paul Theodore Hellyer était un homme politique canadien. Elu en 1949 plus jeune député jamais élu à la Chambre des Communes du Canada, il a surtout été actif en politique jusqu'en 1969. Le sommet de sa carrière intervient en 1963 lorsqu'il devient ministre de la Défense nationale dans le cabinet de Lester B. Pearson.
    A ce poste, il organise l'intégration et l'unification de l'armée canadienne, la marine royale canadienne et l'aviation royale du Canada dans une seule organisation, les forces armées canadiennes. De septembre 1967 à avril 1969, Hellyer est brièvement ministre des Transports dans le cabinet de Trudeau, et il est nommé ministre senior du cabinet, un poste semblable au poste actuel de vice-premier ministre.

    Ensuite de 1969 à 1982, il siège en tant qu'indépendant avant de rejoindre le parti radical. Durant presque trois décennies, il se montre assez discret, jouant un rôle mineur dans la vie politique canadienne. 
    En 1997, Hellyer revient dans l'actualité en fondant le Parti Action Canadienne (PAC) pour fournir aux électeurs une option économiquement nationaliste à la suite de l'effondrement du Parti National du Canada. Son nouveau parti ne se fait guère remarquer et lui-même ne parvient pas à se faire élire à la Chambre des Communes en 1997 et en 2000. Quatre ans plus tard, échouant à faire fusionner le PAC et le parti néo-démocrate NPD, il démissionne comme chef du PAC mais en reste membre.
    Voilà pour la carrière politique, à ce moment, en 2004, Hellyer est âgé de 81 ans. 

    Quel était son lien avec l'ufologie ?

    Le 5 septembre 2005, dans une conférence à l'université de Toronto qui attire l'attention des médias mainstream, Paul Hellyer déclare publiquement que "les ovnis sont aussi réels que les avions qui volent au-dessus de nos têtes". En ajoutant que "les militaires américains préparent des armes qui pourraient être utilisées contre les aliens, et ils pourraient nous entraîner dans une guerre intergalactique sans nous envoyer le moindre avertissement".

    hellyer,ovni,ufo,preuve,faux,biais,farfeluHellyer récidive le 28 février 2007, dans le quotidien Ottawa Citizen, en appelant les gouvernements mondiaux à révéler ce qu'ils dissimulent sur la technologie des extraterrestres. Dans quel but ? Enrayer le dérèglement climatique. En effet, selon Hellyer, "certains d'entre nous pensent qu'ils en savent beaucoup, et cela pourrait suffire à sauver notre planète. ».
    Durant les années suivantes, à plusieurs reprises, il va reprendre la parole sur le sujet, répétant à l'envi que les aliens sont déjà parmi nous et que les gouvernements, surtout le gouvernement américain, nous cachent leur existence et ses liens étroits avec "ces visiteurs". Comme le 30 décembre 2013 dans une interview télévisée à la chaîne Russia Today durant laquelle il affirme que les extraterrestres visitent notre planète depuis des milliers d'années, qu'ils vivent sur Mars, Vénus et une lune de Jupiter, et qu'une de leurs races collabore en secret avec le gouvernement américain au Nevada...

    Lors de ses prises de parole, Hellyer va raconter que les extraterrestres ont créé de nombreux mythes humains et qu'ils comporteraient plusieurs espèces (les grands blonds, les petits gris, les reptiliens, les mantes religieuses, etc... jusqu'à 80 types différents !). Son obsession, c'est surtout celle du silence qui entoure toute l'affaire. Avec cette idée permanente qu'un groupe secret contrôle le monde dans le but de former un inquiétant gouvernement planétaire...

    Doit-on le prendre au sérieux ?

    Chez les ufologues nord-américains puis européens, ces déclarations ont fait l'effet d'un séisme. Enfin, un homme politique et pas n'importe lequel, un ex-ministre de la Défense canadien, reconnaissait que la présence des extraterrestre était une réalité, qu'on nous cachait des trucs et qu'il s'agissait de se bouger avant la grande guerre galactique. Autant dire que cela ajoutait de l'eau au moulin de tous ceux qui sont convaincus que la question ovni baigne en pleine théorie du complot. Si ce politicien, qui devait avoir accès à toutes sortes de dossiers top secrets lorsqu'il était en fonction, le dit, c'est que c'est vrai, non ?

    Doit-on vraiment prendre au sérieux les allégations de Paul Hellyer ? Eh bien, la réponse risque de vous décevoir.
    De son propre aveu dans une interview dans Vice, le politicien a reconnu qu'il s'est intéressé au phénomène ovni seulement depuis le milieu des années 1990. C'est la lecture du livre très controversé de Philip J. Corso (The Day After Roswell, 1997) qui a éveillé sa curiosité pour le phénomène ovni. 
    Jusque là, le sujet ne faisait absolument pas partie de ses préoccupations. Encore moins lorsqu'il était au gouvernement de 1963 à 1967: "quand j’étais ministre de la Défense, j’ai reçu des rapports d’observations d’ovnis, mais à l’époque, j’étais beaucoup trop occupé [par mes fonctions] pour m’en soucier». 

    Dans son excellent livre "Ovnis au Québec" (éditions Guy Saint-Jean, 2020), Christian Page raconte qu'il a pu échanger avec Paul Hellyer au milieu des années 2000. Lorsque le spécialiste du paranormal lui a parlé du projet Second Storey supervisé par l'Aviation Royale canadienne, Hellyer a reconnu qu'il n'en avait jamais entendu parler avant les années 2000. Il avoua aussi candidement à Christian Page que parmi ses "sources les plus crédibles" (sic) figuraient des individus communiquant avec les extraterrestres par télépathie...

    Attendez... Mais au regard de sa carrière et de son réseau, Paul Hellyer doit bien disposer de documents convaincants pour appuyer ses déclarations extraordinaires, non ? Il a bien dû avoir accès à des archives confidentielles du ministère de la Défense ? Ou avoir des échanges privés ultra secrets entre haut personnages de l'Etat canadien lorsqu'il était au gouvernement ? La réponse est : non.

    Paul Hellyer l'a dit lui-même : il a commencé à se plonger dans l'ufologie par curiosité 25 ans après avoir quitté son poste de ministre, à un âge de retraite déjà bien avancé. Ses seules informations, ils les tient en fait de livres sur les ovnis qu'il a lus (et que chacun d'entre nous peut aller s'acheter), de la consultation de sites et de blogs sur Internet et de discussions qu'il a eu avec des ufologues.
    Forcément, ces derniers n'allaient pas lâcher un aussi bon client et certains d'entre eux, comme Steven Greer, l'ont tout de suite associé à leurs projets plus ou moins fumeux, s'achetant sans débourser une crédibilité nouvelle du fait de la seule présence de Paul Hellyer dans leurs colloques payants.
    Paul Hellyer croyait aux extraterrestres, c'était son droit comme plein de monde sur la planète, mais sa parole n'avait pas plus de légitimité que celle d'un amateur curieux du sujet. Il n'avait pas plus d'informations secrètes que vous et moi. Et jamais il n'a apporté le moindre début de preuve de ce qu'il affirmait en conférence publique ou dans les médias. Aussi, pourquoi aurait-on dû le croire ?

    Une dérive fréquente de l'ufologie

    Le cas de Paul Hellyer est instructif car il met à jour deux dévoiements courants chez les ufologues :
    - le biais d'autorité : parce qu'un individu a occupé autrefois (ce terme pouvant signifier il y a fort longtemps) un poste important, il faudrait prendre ses paroles pour argent comptant. Doit-on forcément croire aveuglément quelqu'un qui fut ministre de la Défense dans les années 60 ? J'entends cet argument en permanence dans mes échanges avec des ufologues. Ne serait-il pas mieux d'évaluer ses propos au vu de ce qu'il apporte comme arguments solides ?
    C'est exactement le même biais qui est à l'oeuvre avec le général israélien à la retraite Haim Eshed, 87 ans, responsable du programme de sécurité spatiale d'Israël de 1981 à 2010, qui a déclaré en 2020 que nous étions déjà en contact avec une hypothétique Confédération Galactique et que Donald Trump était au courant... Qu'avait-il à l'appui de ces déclarations fracassantes ? Là encore, rien du tout. L'homme en question, retiré du pouvoir, s'est plongé dans l'ufologie une fois ses fonctions terminées, comme d'autres se lancent dans la philatélie ou le jardinage. Mais il fait le bonheur des ufologues peu regardants qui, en réalité, subissent un deuxième biais cognitif :

    - l'esprit critique sélectif : dès lors que le message va dans le sens de sa propre croyance, on désactive mentalement sa capacité à évaluer le message en question. C'est ce que font les ufologues qui s'enthousiasment pour les assertions de Paul Hellyer sans jamais se rendre compte que ce sont eux-mêmes qui sont à leur origine ! Le serpent qui se mord la queue, en quelque sorte...
    Ne leur jetons pas trop la pierre (sauf à ceux qui ne sont pas dupes et y voient un intérêt mercantile) mais nous sommes tous plus ou moins coupables de ce manque d'esprit critique si nous ne sommes pas vigilants. Au passage, vous noterez que les plus complotistes d'entre tous, ceux qui en général ont la plus grande méfiance pour les politiciens (complices du secret) s'enflamment pour un ex-politicien quand celui-ci vient leur raconter une histoire qui les satisfait. Imaginez si c'était l'inverse : un ex-ministre de la Défense vient annoncer que les extraterrestres n'existent pas, ils lui tomberaient tous dessus en l'accusant de mentir... justement parce c'est un homme politique...

    Au final, je ne voudrais pas qu'on me fasse dire ce que je n'ai pas écrit. Je ne suis pas ufologue mais je ne nie pas la réalité du phénomène ovni. Celui-ci existe et mérite un examen sérieux et objectif. Les ovnis doivent être un sujet d'étude comme les autres.  Mais comment espérer que les scientifiques s'en emparent alors qu'un exemple, comme celui de Paul Hellyer, vient illustrer la présence d'une forme de pensée défaillante ? 
    Cela vaut d'ailleurs pour l'ufologie comme pour tout l'univers du paranormal. On peut écouter et enregistrer les témoignages, les questionner, les comparer mais croire les gens sur parole ne mène à rien, même si ce qu'ils racontent va dans le sens de nos croyances.
    Les mots seuls n'ont jamais constitué une preuve de quoi que ce soit.
    Et chez les ufologues comme dans le grand public, la méfiance devrait être de mise, surtout lorsqu'on nous raconte quelque chose que l'on a envie d'entendre !

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  • "OVNIS, classés top secrets" sur Netflix : voici pourquoi c'est vraiment médiocre

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    "Ovnis, classés top secrets" est une série tchèque soi-disant documentaire en six épisodes, diffusée sur Netflix donc accessible au plus grand nombre et notamment à un large public qui n'est pas forcément familier avec l'ufologie. Le Parisien a publié un article très sévère reprochant à la série d'être ouvertement complotiste. Sur un blog, l'éditeur Pierre-Gilles Belin apporte une réponse contradictoire mais sans aucun regard critique sur la série. Comme pas mal d'ufologues dont j'ai lu les commentaires ici et là sur les réseaux sociaux, c'est l'enthousiasme qui prévaut : il est vrai que la série confirme tous leurs fantasmes et va permettre de faire vendre encore des âneries sur le sujet du phénomène ovni.

    Pour débattre de la série, j'ai participé à une émission spéciale de mes amis du Maybe Planet durant laquelle les intervenants présents ont pesé le pour et le contre en toute courtoisie. Ceux qui ont vu l'émission ont vite compris que je penchais dans le camp des "contre". Voici donc, en version écrite, une synthèse de mes arguments. 

    Sur la forme, je ne vais pas m'attarder sur les images de synthèse d'un autre âge, sauf pour dire que certaines reconstitutions auraient coûté moins cher avec de vrais acteurs. Les séquences 3D donnent aussi une vision des cas OVNI beaucoup plus spectaculaire que les témoignages réels l'ont laissé entendre.
    AAAABThbCkCZB3tfunKMmychqJb51dM4wq8rTin9phttV8eemlgQL1YVe2J43BC8b3FQvDNtYMcB6j0YoQPx_rZ3yTy7Wx27ilkJ-3B9BFS0j5Fjps5-.jpgLe vrai point critiquable, c'est la très faible proportion de documents authentiques dans les 6 heures d'émissions. Hormis quelques interviews d'époque, photos en noir et blanc et articles de presse, rien à se mettre sous la dent. La série nous montre pour l'essentiel des gens qui parlent et les fameuses images de synthèse. Il y a même des erreurs avec par exemple une coupure de presse de l'affaire Valentich (1978) pour illustrer le cas de la Westhall High School (1966, soit douze ans plus tôt), mais passons...

    Non, le pire concerne en fait le fond de la série. En fait, au fil des épisodes, on comprend assez vite qu'il n'y a aucune intention ni d'être rigoureux, ni d'être objectif. Mais comment peut-on en 2021 parler des délires d'Adamski ou du Majestic 12 comme des faits fondamentaux de l'ufologie alors que ce sont des canulars avérés depuis belle lurette ?
    Dans toute la série, il n'y a en tout et pour tout qu'un seul fil directeur qui se résume à : les aliens existent, ils sont là parmi nous, c'est une vérité indiscutable et bien entendu les gouvernements nous cachent tout à leur propos.

    Après tout, cela aurait pu être une conclusion après une démonstration étayée, pourquoi pas ? Mais ici, c'est exactement le contraire : on commence par la conclusion que l'on prend comme postulat de départ et on va tout faire pour la confirmer, à l'aide d'un discours de pure croyance qui ne va garder que les données qui vont dans le sens de la conclusion, en oubliant volontairement toutes les autres.
    On baigne donc en pleine pseudo-science avec toute la subjectivité que cela suppose. Les intervenants ne se privent pas d'utiliser sans arrêt des notions et des concepts vagues ou qui ne veulent rien dire en y associant plein de termes scientifiques. Sans sourciller, avec l'aide d'une légitimité que seul un biais d'autorité peut leur conférer, ils balancent des affirmations extraordinaires sans la moindre nuance. D'ailleurs, le conditionnel est pratiquement absent de toute la série.

    J'imagine un spectateur peu averti sur le phénomène ovni qui découvre ce contenu farfelu. Soit il éclate de rire (bon sens), soit il prend tout pour argent comptant (crédulité naïve) tant les intervenants ont l'air convaincus de leur affirmations. Qu'une partie des spectateurs de Netflix (souvent jeunes) puissent éventuellement gober ces sornettes me semble déjà affligeant, mais le plus dérangeant, c'est que la voix off du commentaire appuie elle aussi ces propos en perdant toute objectivité. On comprend mieux pourquoi dans le 6ème épisode lorsqu'on apprend que les réalisateurs eux-mêmes ont eu une expérience ovni (le "contact" est raconté dans une séquence avec des vaches que je trouve risible).

    D'accord, la narration d'un documentaire n'a pas vocation à être neutre. On connait tous des documentaires à charge très bien faits qui vise à dénoncer ou à défendre une thèse (ceux de Michael Moore pour prendre un exemple). Mais ces documentaires sont soigneusement construits, documentés et apportent des éléments probants pour appuyer leur discours.
    Dans le cas d'"Ovnis, classés top secrets", c'est l'inverse. Les six épisodes n'apportent pas le moindre début de preuve (d'ailleurs, l'un des intervenants le dit clairement : "ça existe, on le sait, même pas besoin de preuve", tout est dit...). La série est très pauvrement sourcée et elle repose essentiellement sur des intervenants bavards qui parlent de choses qu'ils croient être vraies, d'une manière qui en fait une vérité absolue. Il n'y aucune place pour le doute, ni pour le questionnement.

    Un mot sur les intervenants. Je n'ai pas la place de les mentionner tous, mais vous constaterez dans le show l'absence totale de scientifiques et de responsables militaires ou politiques de bon niveau (hormis quelques 3èmes couteaux qui font pitié). En effet, 90% des intervenants sont des ufologues autoproclamés qui adhèrent tous au fil directeur de la série. Les synthés défilent vite mais on a le temps de distinguer des "chercheurs ovni" et même un "chasseur d'aliens" (c'est bien, les jeunes vont croire que c'est un métier...). Autant dire des experts de haut vol. 
    Certains sont même très controversés comme le fameux Emery Smith qui affirme avoir pratiqué "3000 autopsies d'aliens" (sic) mais qui s'avère être un mythomane absolu (je vous recommande sur YouTube la vidéo de son ex-petite amie qui pensait fréquenter un superhéros); ou bien Paul Stonehill, qui dit avoir quitté l'URSS à l'âge de 8 ans, qui parle un anglais approximatif et qui dit avoir des contacts au plus haut avec le pouvoir russe (on se demande bien au titre de quoi...)

    th.jpgHeureusement, d'autres intervenants sont plus sérieux comme Nick Pope, Robert Salas ou Robert Fleischer (en photo) que j'ai rencontré à Valensole : ils jouent le jeu de la série (ils ne vont quand même pas se tirer une balle dans le pied) mais je me suis demandé si on ne leur a pas demandé de juste spéculer et les réalisateurs ont ensuite monté leurs hypothèses en affirmations pures et simples... En tout cas, j'ai senti une certaine gêne prudente chez Robert Fleischer.
    Bref, nous sommes globalement avec des "croyants" absolument persuadés de leur propre vérité et si l'on ne croit pas comme eux, avec eux, on n'a rien compris au complot qui se trame.

    Vers la fin de la série resurgissent aussi des thèmes "New Age" et néo-évhéméristes usés jusqu'à la corde : les E.T. veulent qu'on protège la Terre, que l'on s'élève spirituellement. En tout cas, c'est ce qu'ils racontent aux "abductés" qui ont toujours le profil de Gérard du PMU du coin de la rue (ils n'ont vraiment pas de chance, ces aliens...).
    Sauf que les même aliens ne se montrent pas au reste de la population. Et de toute manière, les Etats et les agences de sécurité veillent au grain, empêchant depuis au moins soixante-dix ans une hypothétique divulgation. Mais si le gouvernement américain couvre un immense secret, pourquoi le Pentagone a-t-il rendu en juin 2021 un rapport pour reconnaître qu'il ne sait pas ce que montrent les récentes vidéos qui ont fuité... ?

    Résumons-nous. Les Aliens sont-ils ici pour nous empêcher de ruiner notre planète ? Oui. Sont-ils là pour nous aider à apprendre de nouvelles technologies ? Absolument. Est-ce que les engins que l'on voit depuis les années 40 sont là pour nous étudier ? Très probable. Est-ce que depuis des décennies nous construisons des objets basés sur leur science (la fameuse "rétro-ingénierie" dont se gargarisent les intervenants) ? Bien entendu, c'est évident. Mais de toute manière nous sommes soumis au bon vouloir de notre gouvernement et de ceux en charge de ces mystérieux projets. Donc nous saurons peut-être un jour... ou pas.

    AAAABckI61_RgGf9KPoJgZ91A_hEiDXzDP_iTRw2zQfLcv3ODUR33I5vLliIVWAB3rMWNuxQfMRmLJeeCgak7f5J2YUlXdmNdeUJrVpD7Hyr6bI6HDeQ.jpgEn étant indulgent, parce que le phénomène ovni mérite bien mieux que cette bouillie indigeste, je sauverai quelques passages de la série : 
    - une bonne description du Blue Book Project (photo) mais cela avait déjà fait avant...
    - quelques cas majeurs correctement racontés (comme Socorro ou l'affaire Cash-Landrum, mais pas Petrozavodsk ou la West Hall High School debunkés depuis un moment)
    - Les vidéos de l'armée américaine et tous les passages sur To The Stars Academy (on sort du discours complotiste à ce moment là) qui auraient dû concentrer les efforts des réalisateurs.
    - Quelques idées de bon sens : que le sujet ovni soit enfin pris en compte par le monde scientifique comme un sujet d'étude "normal", qu'une association entre le privé et le public donnerait peut-être quelque chose, avec des échanges entre nations...
    Mais cela reste très peu.

    Définitivement, "Ovnis, classés top secrets" n'est pas un documentaire, mais de l'ufotainment, une sorte de show brouillon sur le phénomène qui mélange un peu tout, ne clarifie en rien le sujet et permet à une flopée d'intervenants de justifier l'existence de leurs livres et de leurs conférences grassement payées. C'est d'autant plus dommage que Netflix a déjà prouvé récemment qu'elle pouvait proposer des documentaires de grande qualité (comme par exemple la remarquable mini-série documentaire sur le mystère de "La disparue du Cécil Hotel").

    Au final, si vous voulez voir un bon docu sur les phénomènes aériens non identifiés, regardez plutôt "Ovnis, une affaire d'Etats" de Dominique Filhol, beaucoup plus convaincant, mais évitez de perdre comme moi six heures de votre vie. 

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  • Affaire Dupont de Ligonnès : 10 questions pour une conviction

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    D’ordinaire, j'étudie plutôt des affaires paranormales, et pas des affaires criminelles. Mais, comme tout un chacun, j’ai eu le temps de m’intéresser au dossier Xavier Dupont de Ligonnès.
    Voici dix ans, à quelques jours près, que le principal suspect s'est volatilisé dans la nature. En lisant ou parcourant l’essentiel ce qui s’est dit sur le suje
    t durant cette décennie, notamment le spectaculaire dossier publié par Society à l’été 2020, et en faisant pas mal de recoupements, je me suis forgé quelques convictions que je voudrais partager avec vous.

    Non que je sache ce qui est advenu à ce personnage ou que je détienne un scoop, mais avec ces quelques réflexions de bon sens, j’espère contribuer très modestement à clarifier cette énigme qui fascine tout le monde. Une fois encore, aucune certitude mais 10 questions auxquelles je me suis astreint à répondre dans l’état actuel de nos connaissances.

    D’abord, les faits. Tout le monde connait le déroulement du drame, pas la peine de s’y attarder. Entre le 3 et le 6 avril 2011, un père de famille, Xavier Dupont de Ligonnès, né le 9 janvier 1961, aurait assassiné, dans sa maison du 55 rue Robert Schuman à Nantes, sa femme Agnès, ses quatre enfants Arthur, Thomas, Anne et Benoît et les deux chiens de la famille.
    Les cinq corps sont retrouvés le 21 avril 2011 sous la terrasse de la maison.
    Xavier Dupont de Ligonnès (que l’on va appeler XDDL désormais), le principal suspect de ce quintuple meurtre, est officiellement aperçu pour la dernière fois le 15 avril 2011 à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Depuis ce jour, malgré de très nombreuses alertes, personne ne l’a jamais revu.

    1. Xavier Dupont de Ligonnes est-il encore vivant ?

    C’est la question clé au cœur de cette affaire. Car selon la réponse, ce sont les motivations même du principal suspect qui changent. Comme pour le chat de Schrödinger, il n’y a que deux options possibles : soit XDDL est mort, soit il est vivant. En l’absence de corps, l’une comme l’autre relève du plausible.

    S’il est mort, c’est forcément à la suite d’un suicide (ou alors d’un accident lors de sa fuite). S’il est vivant, il peut s’être réfugié n’importe tout en France ou à l’étranger.

    Au début de l’affaire, j’ai pensé comme beaucoup que XDDL avait mis fin à ses jours, pris de remords et acculé à la dernière extrémité par l’absence de fonds et de moyens pour organiser sa fuite.

    Mais au fil du temps, toutes les informations récoltées par les enquêteurs, tous les indices psychologiques notamment m’ont porté à croire désormais que XDDL est bien vivant (voir notamment question n°2) et s’est enfui quelque part. Qui sait si d’où il se trouve, il ne suit pas la traque dont il est l’objet avec une certaine jubilation ?

     2. L'hypothèse du suicide est-elle plausible ?

    Pour les autorités et les enquêteurs, c’est l’hypothèse qui prévaut. Le procureur de la République de Nantes a estimé qu'« au vu de l'état catastrophique de ses finances, au vu de son état d'esprit les jours ou semaines qui ont précédé ces assassinats, au vu de l'absence totale de traces de l'intéressé malgré l'intense travail de quadrillage et de recoupement policier, l'hypothèse du suicide, sans être du tout certaine, est la plus probable ».

    De même, la procureure Brigitte Lamy n’a pas remis en cause le statut de suspect de Xavier Dupont de Ligonnès et penche, elle aussi, pour la thèse du suicide. D’ailleurs, si le corps de XDDL est retrouvé, et sans autre suspect, il faut savoir que l'enquête débouchera sur un non-lieu.

    En 2019, l'ancien directeur interrégional ouest de la police judiciaire Jean-Paul Le Tensorer s’est dit persuadé que XDDL s’est suicidé. Il parle d’un individu aux abois et acculé face à une situation financière et patrimoniale devenue insupportable, empruntant de l'argent à ses proches, à ses maîtresses et dilapidant l'héritage de son épouse. Selon l’ancien policier, envisager une cavale implique de disposer de fonds très importants ne serait-ce que pour financer un changement d'identité, une opération de chirurgie plastique et une nouvelle vie quotidienne coupée de tout contact avec le public qui pourrait l’identifier.

    Des experts ont décrit la vision très rigide de père de famille qu’a pu endosser XDDL. Dans ce cas, il ne fait pas de différence entre lui et les siens. S’il doit disparaître, alors tout son univers doit disparaître avec lui. Ce n’est sans doute pas un hasard s’il a tué non seulement sa femme et ses quatre enfants, mais aussi les deux chiens. En gros, cela revient à dire, si je ne m’en sors pas, alors personne ne doit s’en sortir…

    Pour autant, des proches comme des journalistes ne croient absolument pas que XDDL ait mis fin à ses jours. Et je partage leur avis.

    Comme arguments principaux en défaveur du suicide, il y a d’abord toutes les actions effectuées par le suspect pour effacer ses traces. Lorsque vous envisagez de vous suicider après un tel massacre, vous ne perdez pas de temps à préparer méticuleusement votre fuite, puis votre disparition. Le fait que XDDL ait pris un peu de temps lors de sa cavale connue ne plaise pas non plus pour la thèse de la mort orchestrée.

    En général, dans ce genre de drame familial, soit on se supprime avec sa famille, soit on se rend aux autorités, soit on part en cavale pour échapper aux conséquences de son crime. Mais on ne traverse pas toute la France pour aller se donner la mort des semaines plus tard dans un endroit où l’on ne vous retrouvera pas. Cela ne correspond absolument pas à la personnalité extravertie de XDDL.

    Sauf à faire preuve d’une perversité incroyable au-delà de son propre décès… XDDL qui s’est toujours considéré comme supérieur au commun des mortels (voir l’article du Parisien « Dans la tête de Xavier de Dupont de Ligonnes ») avait-il envie de défier les enquêteurs même après sa mort en dissimulant l'endroit de sa mort ? Toujours est-il que dans cette fuite vers le sud de la France, on ne perçoit pas chez le suspect une forme de remords ou un tempérament suicidaire…

    Une affaire plus ancienne mais assez similaire permet peut-être d’éclairer la psychologie de XDDL au moment des faits. Je l’ai découverte en mars dernier lorsque je préparais le dossier sur The Watcher que j’ai raconté lors des Rencontres du Mystère et de l’Inexpliqué de BTLV. Il s’avère que dans la même ville que le Watcher s’est déroulé un drame sordide. Le 9 novembre 1971, à Westfield, une ville aisée du New Jersey, un père de famille, John List, un vendeur en assurances de 46 ans, avait aussi abattu toute sa famille avant de partir en cavale.

    En découvrant cette histoire, j’avais fait un rapprochement avec l’histoire de XDDL mais d’autres l’avaient fait bien avant moi, comme Flore Galaud dès le 7 mai 2011 dans son article du Figaro. Cette affaire criminelle d’outre-Atlantique vieille de cinquante ans présente plusieurs similitudes avec le drame de Nantes : une préparation méthodique, l’enchaînement des faits (List et XDDL tuent leur famille en plusieurs fois et font comme si de rien n’était entre les meurtres), la mise en scène orchestrée d’un départ précipité de la famille, une situation financière intenable (chômage pour List, dettes pour XDDL), le manque absolu de compassion (tous deux ont aussi tué les chiens de la famille)…

    Si XDDL demeure introuvable, John List a réussi à semer les enquêteurs pendant près de dix-huit ans. En 1989, il a été enfin repéré grâce à des témoignages d'habitants du Colorado après la diffusion de son portrait dans l'émission de télévision America's Most Wanted. John List y était installé depuis de nombreuses années avec un nouveau nom (Robert Clark), s’était trouvé un emploi et s’était même remarié.

    Après son arrestation, List, qui était resté profondément religieux (il était luthérien), a reconnu que ses crimes violaient l’un des dix commandements : « Tu ne tueras point ». Il savait qu’il avait tort en commettant un tel crime, mais il s’était mis en tête que le seul moyen de sauver sa famille de la ruine financière, c’était de la supprimer.

    En revanche, s’il a pris cette terrible décision, List ne s’est pas tué lui-même. « C’était ma croyance que si vous vous tuez, vous n’irez pas au paradis. Donc en fin de compte j’en suis arrivé au point où j’ai pensé que je pouvais les tuer. Heureusement ils iraient au paradis, et peut-être plus tard, en les rejoignant, j’aurais une chance de confesser mes péchés à Dieu et d’obtenir le pardon ».

    La question que je pose est celle-ci : et si un raisonnement semblable avait animé Dupont de Ligonnes ? On a dit qu’il avait perdu la foi des années auparavant, mais j’émets de gros doutes sur ce point.
    Peut-être était-il en crise, taraudé de questions existentielles ? D'ailleurs, il
    continuait de fréquenter des forums religieux sur Internet, était toujours en lien avec l’« Eglise » de sa mère (voir question n°9) et sur la scène du crime, chaque corps était accompagné d'une figurine religieuse pour son dernier voyage. Est-ce là une initiative qu’aurait prise quelqu’un qui ne croit plus ? Si l’on suit cette logique, XDDL n’a jamais songé à se supprimer, un acte qui serait contraire à ses valeurs religieuses, et il attendrait peut-être de rejoindre sa famille… mais, comme John List, après s’être éteint de sa belle mort.

     3. Si XDDL s'est suicidé, où se trouve son corps ?

    Supposons que XDDL se soit suicidé. C’est une hypothèse qui est loin d’avoir ma préférence comme je l’ai dit, mais supposons. Alors, il est fort probable que son corps gît quelque part dans un périmètre autour du dernier endroit où on l’a vu, à savoir Roquebrune-sur-Argens.
    Le problème, c’est que cette région abonde en endroits peu accessibles, en ravines, en grottes, en lieux très peu fréquentés. Et donc des années, sinon des décennies, peuvent s’écouler avant qu’on ne retrouve son squelette.

    En juin 2013, un corps a été découvert à une vingtaine de kilomètres du lieu où XDDL a été vu pour la dernière fois. Une autopsie a été réalisée, mais selon Danielle Drouy-Ayral, procureur de Draguignan, il ne s’agissait pas du corps du suspect en cavale. La magistrate n’a cependant pas donné d’autres précisions.

    Fin avril 2015, plus de quatre ans après la tuerie de Nantes, un promeneur tombe sur des ossements à proximité d'un campement de fortune à Bagnols-en-Forêt, à quelques kilomètres de Roquebrune-sur-Argens. Là encore, des analyses ADN ont conclure qu'il ne s'agit pas de XDDL.

    Il reste donc à espérer qu’un jour proche, un promeneur découvre par hasard son corps ou ce qu’il en reste. Comme ce fut le cas pour la malheureuse Pauline Laffont, partie seule en promenade depuis la maison familiale des Cévennes et retrouvée morte accidentellement le 21 novembre 1988, trois mois après sa disparition, au fond d’un ravin non loin de son point de départ. Entre le jour de sa disparition et la découverte de son corps, toutes sortes de rumeurs avaient circulé, comme quoi elle faisait une retraite dans un couvent, avait fugué en Chine, était entrée dans une secte ou s’était suicidée à la suite d’une dépression… Tout comme dans l’affaire XDDL.

    4. S'il est toujours vivant, à quoi peut-il ressembler aujourd'hui ?

    Rappelons que Geneviève, la mère, et Christine, la sœur de XDDL, de même que l’époux de celle-ci, Bertram, sont intimement persuadés que le disparu est toujours vivant et qu’il va réapparaître un jour.

    Imaginer à quoi le fugitif pourrait ressembler physiquement relève de la spéculation. Ce qui est sûr, c’est qu’il aurait 60 ans en 2021 et qu’il mesure environ 1,82 m. Pour le reste, il y a fort à parier que XDDL ne ressemble plus vraiment aux photos que l’on a de lui. Tout est possible tant il est facile de changer de coiffure, de pilosité, de couleur d’yeux, voire de visage via une intervention de chirurgie esthétique. Est-il barbu, moustachu ? Porte-il des lunettes ou a-t-il le crâne rasé ? La voix, en revanche, doit être la même mais encore faut-il la savoir la reconnaître…

    En tout cas, on le voit partout, parfois sans même vérifier avant d’en parler sur les réseaux sociaux, comme ce fut le cas avec le cas ahurissant d'un vagabond en 2020 dans le Doubs, une région où selon l’Est Républicain, on croit l’avoir déjà aperçu à trois reprises…

    Un point étonnant : nulle part, je n’ai trouvé d’indication sur un signe distinctif qui permettrait de l’identifier, comme une tache cutanée ou un tatouage par exemple. Hormis toutefois un petit détail physique : il manquerait une dent, la deuxième du côté gauche, à l’homme que tout le monde recherche. C’est peu. XDDL reste extraordinairement ordinaire.

    5. S'il est toujours vivant, où XDDL a-t-il pu fuir ?

    La réponse est assez simple : n’importe où ! N’oublions pas que XDDL a profité d’une large période pour organiser sa fuite. On sait que c’est le 14 avril 2011 qu’on le voit pour la dernière fois en train d’effectuer un retrait d’argent à un distributeur de billets à Roquebrune-sur-Argens, dans le Var. Il passe la nuit dans un Formule 1 de la ville puis, le lendemain 15 avril, Il abandonne à proximité son véhicule, une C5 bleu métallisée et s’en va, en possession de son fusil. Ensuite, plus rien… Mais à ce moment-là, personne ne le recherche !

    En effet, ce n’est que six jours plus tard, le 20 avril, que le Parquet va ouvrir une enquête pour disparition inquiétante de l'ensemble de la famille Dupont de Ligonnès. Et le 21 avril, alors qu'un avis de recherche est diffusé pour toute la famille, les enquêteurs découvrent des restes humains enterrés dans le jardin de la maison familiale. Dans les heures qui suivent, les dépouilles des quatre enfants et de la mère sont exhumées. Ce même 21 avril, les gendarmes localisent la C5 de Xavier Dupont de Ligonnès à Roquebrune-sur-Argens, mais cela fait une semaine au moins qu’elle s’y trouve garée…

    Qu’a fait XDDL entre le meurtre de sa famille et le 15 avril ? Les enquêteurs et les journalistes de Society notamment ont réussi à reconstituer avec plus ou moins de détails sa cavale. Mais entre le 15 avril et le 21 avril, début de l’enquête, on ignore absolument ce que XDDL a pu faire. Et on peut tout imaginer !

    Les frontières françaises étant des passoires (la crise de la Covid-19 vient amplement de le démontrer), le suspect a pu très bien se rendre dans un pays limitrophe comme l’Italie, l’Espagne ou la Suisse. N'étant pas encore recherché, il a très bien pu prendre sans la moindre anicroche un avion ou un bateau pour une destination inconnue.

    Parmi les territoires à envisager, je privilégierais deux pistes. D’une part, les Etats-Unis, pays de prédilection de XDDL où il a déjà séjourné et dont il maîtrise bien la langue. Idéal pour se fondre dans la population qui n’a jamais entendu parler de vous et recommencer sa vie à zéro. A l’image d’un John List dont XDDL avait peut-être entendu parler avant le drame…

    D’autre part, l’Asie où XDDL a également voyagé à plusieurs reprises (Thaïlande, Bali, Malaisie), voire l’Australie. On sait qu’il a envoyé des mandats à un certain Joven Soliman, aux Philippines : cette piste reste ouverte...

    Tous ces endroits sont des lieux éloignés de la France, aux conditions de vie agréables, où il est facile de se faire oublier… Mais la solution est peut-être du côté de continents moins évidents, comme l’Amérique du Sud ou l’Afrique (Yémen) mais je reste convaincu que dans le cadre d’une fuite à l’étranger, XDDL aurait choisi en priorité des destinations familières ou propices à l’adaptation et à une vie agréable.
    Cela dit, demeure la question cruciale du financement de cette fuite à l’étranger et des moyens financiers nécessaires pour refaire sa vie loin de l’hexagone. De ce qu’on le sait, XDDL n’avait presque plus rien en poche. Au dernier distributeur où on l’a aperçu, il n’a retiré que 30 euros, très peu pour un homme en cavale…

    À moins que XDDL ne soit finalement pas parti aussi loin et qu’il tente de survivre quelque part en France, soit dans la discrétion d’une communauté religieuse qui l’aurait accueilli, soit au vu et au su de tous, mais méconnaissable, juste pour le plaisir de défier ceux qui le traquent… À vrai dire, cela serait assez fidèle au formidable complexe de supériorité qui l’a toujours animé.

    6. XDDL a-t-il pu tuer seul sa famille ?

    Ce que l’on sait, c’est qu’en décembre 2010, à presque 50 ans, XDDL s’est découvert une soudaine passion pour le tir, fréquentant un stand de tir nantais d’abord avec un pistolet, puis à partir de février avec la carabine dix coups héritée de son père mort en janvier 2011.
    Le 12 mars 2011, XDDL achète un silencieux et des cartouches de carabine dans une armurerie de Nantes. Fin mars (le 23 ou le 30), il fait plusieurs achats dont « un rouleau de sacs-poubelles de grande taille, ainsi qu'un paquet de dalles plastique adhésives pour le sol ».

    Le 1er avril, XDDL achète du ciment ainsi qu'une bêche et une houe, puis le lendemain quatre sacs de chaux de 10 kg chacun, dans différents magasins de la région nantaise. Enfin, le 3 avril, l’un de ses voisins aperçoit Agnès pour la dernière fois puis XDDL qui dépose de gros sacs dans sa voiture, une Citroën C5.

    Les autopsies pratiquées sur les cinq dépouilles ont montré que la mère et ses quatre enfants ont été exécutés d’une manière « méthodique » dans leur sommeil.

    Les investigations tous azimuts ont permis d’avoir la certitude que le scénario élaboré par XDDL (le départ précipité de toute la famille à l’étranger) devait être imparable, en dissuadant toute recherche approfondie dans la maison. C’était sans compter sans l’intuition d’une capitaine de police qui a trouvé étrange la mention dans la lettre que Xavier Dupont de Ligonnès a envoyé au reste de sa famille ainsi qu’à des proches, de ne pas toucher au « fouillis » sous la terrasse. Le plan a fonctionné trois semaines environ, le temps de retrouver les cinq cadavres… et de permettre à XDDL de s’évaporer.

    Si XDDL a procédé seul aux préparatifs du massacre et qu’il a aussi pu tuer seul sa famille, en revanche, se pose la question de savoir comment il a pu, dans un premier temps, transporter les cinq corps des chambres du 2ème étage jusqu'à la terrasse du jardin.

    Puis excaver tout seul, dans un temps limité et sans attirer l’attention de ses voisins, un trou sous la terrasse de 2,5 m3 de terre. D’autant qu’il était notoirement su que XDDL souffrait de violentes douleurs au dos (problème de disque intervertébral aux lombaires) et de périarthrite à l’épaule qui l’auraient handicapé pour une tâche aussi harassante.

    S’il n’a pas agi seul, qui l’a aidé ? Ou bien ce seraient d’autres que lui (et un éventuel complice) qui se seraient chargés d’enterrer les corps ? Un détail troublant : lorsque la police découvre les deux fosses où sont entreposés les corps, elle constate qu’elles sont recouvertes de ciment encore assez frais, donc coulé récemment. Pourtant, XDDL se trouve dans le Var depuis au moins six jours... Mais quelqu’un aurait-il venir dans la maison après son départ, sachant que la police y a fait cinq passages du 13 au 21 avril, avant la découverte des victimes ?

    Il reste un mystère évident au 55, rue Robert Schuman à Nantes.

    > A quoi ressemble la vraie scène de crime

    7. D’ailleurs, est-on vraiment sûr que les corps découverts sont ceux de la famille de XDDL ?

    Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a effectivement un doute. Lorsqu’ils ont été découverts, les corps étaient méconnaissables. L’autopsie a permis d’apprendre que les enfants avaient été drogues avec un somnifère, puis abattues à bout portant avec une carabine 22 long rifle, du modèle de l’arme qu’avait héritée XDDL trois mois plus tôt. Le fait qu'Agnès n'ait pas été droguée semble indiquer qu'elle aurait été la première victime.

    Sans qu’on puisse en avoir la confirmation, il a été dit que les mensurations et les poids des corps ne correspondaient pas vraiment à ceux d’Agnès et de ses enfants…
    Les analyses d’ADN ont révélé que toutes les victimes étaient de la même famille. Mais cet ADN n’a apparemment jamais été comparé à celui de la famille de XDDL. Par ailleurs, ladite famille a été dissuadée de venir reconnaître les corps avant leur incinération.

    Un autre élément curieux : le 22 avril 2011, c’est-à-dire le jour même des autopsies, le procureur de la République de Nantes déclare qu’il va donner l’ordre de délivrer les permis d’inhumer dans les jours qui suivent. Une décision très rapide et inhabituelle qui a beaucoup surpris au regard de l’ampleur de la tragédie. Les obsèques auront lieu le 28 avril 2021 et les corps incinérés seront inhumés le 30 avril.

    Tous ces éléments ont conduit certains, dont la famille de XDDL, à penser que les corps exhumés dans la maison nantaise ne sont pas ceux d’Agnès et des enfants Dupont de Ligonnès. Une vaste supercherie ? C’est la question que se pose ainsi Midi Libre dans un article du 27 juillet 2012.

    Aujourd’hui, les cendres des victimes reposent à Noyers-sur-Serein dans l’Yonne. Pour lever le doute et en avoir le cœur net, il serait sans doute instructif de comparer les ADN relevés lors des autopsies avec ceux de la famille XDDL. S’il y avait une différence, cela ouvrirait forcément des perspectives inédites sur toute l’affaire…

    8. Pourquoi XDDL s’est-il rendu dans le quartier de Port-Boyer ?

    Après la mort de son dernier fils Thomas, dans la nuit du 5 au 6 avril, Xavier Dupont de Ligonnès va rester jusqu’au 10 avril dans la maison avant de partir. Le 6, il reste cloîtré à domicile, sans doute occupé à effacer toutes les traces du massacre. Le lendemain, on l’aperçoit en train de faire des allers-retours entre la maison et sa voiture, en transportant de gros sacs.

    Dans leur livre sur l’affaire « Sans pitié pour les siens » (2017), Béatrice Fonteneau et Jean-Michel Laurence écrivent qu’une piste aurait été négligée par la police. Le 7 avril, XDDL quitte son domicile à 1h17 et 6 minutes plus tard, à 1h23, sa ligne mobile s’active à côté du 77, rue du Port-Boyer à Nantes. On y trouve quelques immeubles de type HLM, des parkings, un bois et non loin, le ruisseau des Sourdes qui se jette à cent mètres de là dans l’Erdre. C’est un endroit plutôt isolé, que l’on ne recommande pas forcément de fréquenter la nuit. Que fabrique XDDL dans cet endroit passé minuit ?

    Puis, en début de soirée ce même jour, XDDL envoie un mail à son beau-frère Bertram, et le téléphone borne ensuite à nouveau à 21h23 à hauteur du 77, rue du Port-Boyer.
    Il semblerait que les enquêteurs n’aient que peu, voire pas, exploré cette piste, ce qui semble incroyable. Pourtant, il y avait peut-être des informations précieuses à récupérer de ce côté-là.

    Comme tous les ordinateurs et téléphones portables de la famille ont disparu de la scène de crime, on peut envisager que XDDL se soit rendu dans ce coin plutôt sauvage pour s’en débarrasser. Il aurait fallu se rendre sur place, fouiller les alentours, notamment les parties boisées ou irriguées, interroger le voisinage… Il est possible que XDDL s’y soit rendu par hasard (au moins à deux reprises, toutefois) ou bien parce qu’il avait déjà repéré les lieux. Mais pourquoi ne pas imaginer qu’il y connaissait quelqu’un et qu’il ait dealé tout le matériel disparu contre de l’argent destiné à contribuer à financer sa fuite ?
    En examinant la zone sur Google Maps, on distingue plusieurs parkings ombragés très discrets dans lesquels on peut faire affaire la nuit sans être dérangé…

    9. Quelles sont les zones d'ombre autour de la mère et de la soeur de XDDL ?

    Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elles sont nombreuses. Aussi bien la mère de XDDL, Géneviève (née en 1930) que sa sœur Christine (née en 1966) ont toujours affirmé qu’elles ne croyaient pas en la culpabilité de XDDL. Pour elles, Xavier et sa famille sont bien partis aux Etats-Unis et elles pensent que ce ne sont pas les corps d’Agnès et des enfants qu’on a retrouvé sous la terrasse.

    Dans le dossier de Society, il est rappelé à juste titre que Christine, qui entretenait un lien étroit avec le fugitif, a attendu un mois et demi avant de transmettre le message de son frère à la police. Pourquoi ? Cette même sœur qui possédait six lignes de téléphone et envoyait régulièrement des chèques à XDDL…
    Society mentionne également cette histoire intrigante de colis mystérieux envoyé à XDDL et que sa mère Géneviève aurait tenté, en vain, de retirer. Recherché, le colis en question aurait ensuite disparu…

    Et puis, l’affaire a fait émerger une autre histoire, qui donne un éclairage sombre et mystique à la famille Dupont de Ligonnès. Sa mère Geneviève a fondé en 1960 le groupe de prière « Philadelphie » ou « Le Jardin », un mouvement à caractère sectaire fondé sur l'Apocalypse, implanté entre Versailles et le nord de la Bretagne.

    Le caractère occulte de l'Eglise de Philadelphie a intrigué les policiers, qui ont saisi plusieurs documents. Parmi ceux-ci, le témoignage d'un ancien membre évoque le caractère sectaire de ce groupe, qui mêle références à Satan et « complot judéo-maçonnique ».

    Désormais dirigée par Christine, la sœur de Xavier, ce "groupe de prière mystique" aux "dérives sectaires" comme l’a qualifié la Miviludes, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a fait l'objet, en novembre 2019, d'une enquête préliminaire par le parquet de Versailles, pour « abus de faiblesse en état de sujétion psychologique visant un mouvement d'inspiration catholique, traditionaliste, radical et apocalyptique ».

    C’est dans ce milieu oppressant et fanatique que XDDL a grandi. Sa mère, issue d'une famille bourgeoise très pieuse, vit dans l'attente d'une apocalypse imminente. On peut s’interroger sur la part réelle prise par la mère, la sœur et la secte dans son ensemble dans le drame.
    Quel appui ont-elles pu apporter au suspect dans sa fuite effrénée ? Est-il possible que XDDL se cache quelque part dans l’un des lieux de rencontre de la secte, entre la Bretagne et Versailles ? La tentation est forte de faire passer Geneviève et Christine Dupont de Ligonnes du statut de parties civiles à celles de suspectes…

     10. Quelles sont les pistes qui n'ont pas ou peu été explorées ?

    Dans l’affaire de la tuerie de Nantes, les zones d’ombre et les hypothèses non explorées abondent. En voici quelques-unes qui n’ont pas été vraiment fouillées à fond, c’est le moins qu’on puisse dire.

    La piste du monastère. Une personne qui connaissait les pseudos de XDDL s’est connecté le 3 avril (premier jour des meurtres) sur le forum Cité-Catholique. Il se pourrait que ce soit XDDL lui-même qui se serait ensuite connecté tous les jours de sa cavale connue.
    Le dernier article posté sur le site, deux ans plus tôt, fait référence à une fraternité ultra-traditionnaliste, Saint-Thomas Becket, qui pratique la messe en latin et dont une paroisse est basée à Ollioules.
    Or, Ollioules se trouve à six kilomètres de l’endroit où XDDL a passé son avant-dernière nuit connue et à moins de cent kilomètres de Roquebrune sur Argens. L’abbé Jean-Pierre Gac affirme n’avoir jamais été en contact avec XDDL mais le Var pullule de confréries de ce genre. XDDL s’est-il fait oublier dans une telle communauté ? Au regard de la personnalité du fuyard, on imagine mal qu’il ait supporté très longtemps de rester à l’écart, coupé du monde et de la vie publique. Tôt ou tard, il sera réapparu quelque part dans la région.

    Les papiers volés. Le 3 avril, en début de soirée, au moment où XDDL s’apprête à commettre l’irréparable, une jeune étudiante en BTS à Nantes vient porter plainte pour l’effraction de sa Twingo : on a lui a volé son autoradio, ainsi que les papiers du véhicule, rangés dans une pochette en simili cuir de couleur grise.
    Or, cette pochette a été retrouvée le 22 avril dans le vaisselier du salon des Ligonnès où XDDL rangeait ses papiers. Les enquêteurs ont attribué cette effraction à Arthur Ligonnès, l’un des fils, déjà arrêté pour vol de vélo et conduite sous cannabis. Mais quel intérêt aurait-il eu à conserver ces papiers et à les ranger au milieu des affaires de son père ? Et si c’est XDDL lui-même, dans quel but ?

    Les rôles d’Emmanuel Teneur et de Michel Rétif. D’abord considéré comme une aide précieuse par les enquêteurs, on a fini par se demander si Emmanuel Teneur, le meilleur ami de XDDL (dont il était amoureux depuis leur adolescence) n’avait pas été complice du fugitif. Il avait notamment hérité d’un héritage de 250 000 euros dont une partie aurait pu être détournée pour alimenter une caisse secrète destinée à aider XDDL à s’enfuir.

    En proie à une dépression et des problèmes d’alcoolisme, Emmanuel Teneur a succombé le 18 janvier 2020 d’une crise cardiaque consécutive à une embolie pulmonaire. Selon l’enquête de Society, « Xavier Ligonnès a tué Emmanuel Teneur », tout comme son autre grand ami, Michel Rétif, qui atteint d’un cancer, s’est suicidé le 2 mars 2018 après une grosse dépression.

    Bien que décédé, ce dernier est également mêlé de près à l’enquête car il est apparu que le 14 avril, alors que Xavier Dupont de Ligonnès passe sa dernière nuit "connue" à Roquebrune-sur-Argens, Michel Rétif se trouve à moins de 10 kilomètres de là, à vol d’oiseau. Une coïncidence trop belle pour être vraie.
    Auparavant, le 6 avril à 21h45, Rétif avait réussi à joindre XDDL au téléphone durant 25 minutes. C’est le dernier à lui avoir parlé. Les deux hommes ont-ils convenus de se retrouver dans le Var ? En tout cas, Rétif s’y trouve du 13 au 15 avril. Se sont-ils vus, croiser ? L’ami proche ne s’est jamais expliqué avant sa mort. Tout au plus connait-on son parcours dans la région et le fait que le 13 avril, il a passé la soirée à Cogolin dans le Var, avec son ami Laurent, pilote d’avion, qui n’a jamais été entendu par la police.

    L’information du garagiste. XDDL a fait la connaissance d’un certain Cédric M., garagiste, quelques années plus tôt. Le fugitif a déjeuné avec lui et son associé Renaud, le 31 mars 2011, quatre jours avant les meurtres. Interrogé par Society, le dénommé Renaud vitupère car la police n’est jamais venue l’interroger alors qu’il est le dernier à voir avoir vu XDDL vivant. « Mais je ne vous dirai pas quand, parce que la date est importante » (Society)

    La lettre à l’AFP. Le 14 juillet 2015, l’agence France-Presse de Nantes a reçu un courrier avec une photo de deux des fils de XDDL et, au dos, la signature d’un certain « Xavier Dupont de Ligonnès » annonçant : « Je suis toujours vivant », puis en minuscules la phrase énigmatique « de là jusqu’à cette heure (sic) ». La provenance de cette lettre mystérieuse demeure inconnue à ce jour.

    MA SYNTHESE :

    • Envisager le suicide de Dupont de Ligonnes, du moins peu après l'assassinat de sa famille, n'est plus une hypothèse convaincante. S'il est aujourd'hui mort, c'est arrivé bien plus tard, et sans doute pour une autre raison.
    • Toutes les facettes que l'on connait de sa personnalité permettent d'imaginer qu'il a très bien pu partir refaire sa vie à l'étranger.
    • L'affaire comporte nombre d'éléments mal éclaircis, voire pas explorés du tout. Ce qui interroge forcément...
  • Les mystérieuses amphores du Brésil

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    Dans la liste des mystères inexpliqués, il en est un dont il faudra bien avoir le dernier mot un jour. C'est celui de l'énigmatique trouvaille de Robert Marx, un chasseur de trésors professionnel, au Brésil en 1982.

    Une découverte déroutante

    download.jpgAyant entendu des rumeurs à propos d'un trésor englouti dans la baie brésilienne de Guanabara, ce découvreur invétéré explore le site et à quelques 25 kilomètres de la côte, dans une plaine sous-marine d'une superficie égale à trois courts de tennis, il découvre à l'aide d'un sonar, à trente mètres de fond, un gisement de poteries antiques. Il s'agit en fait d'environ 200 jarres (amphores ou pots) dont certaines sont parfaitement intactes. Selon Robert Marx, ces jarres ressemblent aux amphores à deux anses dans lesquelles on transportait des céréales ou du vin au IIIème siècle de notre ère.

    Cette découverte soulève un problème épineux : comment ont-elles pu se retrouver au large du Brésil alors que les premiers Européens, des Portugais, n'y sont arrivés que plus de 1300 ans après ?
    On sait que les Romains faisaient l'essentiel du commerce dans les ports de Méditerranée et du Proche-Orient, et leurs navires n'étaient pas conçus pour affronter les océans. Malgré tout, les Romains sont allés jusqu'en Inde par la voie maritime...

    Hypothèses

    fig76.jpgAlors, que s'est-il passé ? Un navigateur plus téméraire que les autres s'est-il aventuré loin d'Europe ? Un navire longeant le nord-ouest de l'Afrique occidentale s'est-il perdu ? Ou une mutinerie a conduit l'esquif vers l'ouest ? Très difficile de le savoir, d'autant que le Brésil ne s'est guère montré coopératif dans cette affaire. Dès 1984, il a fermé la baie de Guanabara aux recherches, officiellement pour dissuader les pillards.

    Robert Marx, accusé d'avoir pillé d'autres épaves dans la baie, s'est vu déclarer persona non grata dans la région.
    Frustré, le plongeur estime de son côté que c'est plutôt pour éviter la mise à jour gênante des traces du passage de Romains, ce qui aurait contredit l'historiographie qui affirme que les Portugais ont été les premiers à atteindre le Brésil (Pedro Alvares Cabral, 1500).
    Déjà, en 1976, un marin local avait remonté du fond deux amphores très curieuses mais les autorités scientifiques brésiliennes n'avaient mené aucune enquête.

    Polémiques

    Robert Marx est un explorateur controversé, comme le sont la plupart des chasseurs de trésors professionnels dont on ne sait jamais trop s'ils sont mus par la recherche scientifique ou l'appât du gain. Lui a été accusé d'avoir pillé un nombre incroyable d'épaves, parfois au profit de gens peu respectables comme le racontait en 1999 cet article de Libération.

    800px-Niña_replica_-_Morro_Bay_CA.jpgMarx raconte qu'il a appris à plonger dès l'âge de 11 ans avec un petit scaphandre dans le New Jersey puis qu'il a appris les techniques de plongée lors de son service dans les Marines.
    Dans les années 60, il s'est fait remarquer en procédant à l'excavation du vieux port englouti de Port Royal à la Jamaïque (submergé après un séisme en 1692) et en traversant l'Atlantique dans une copie conforme de la Niña, l'un des bateaux de Christophe Colomb.

    Lors de son passage au Brésil entre 1979 et 1983, Marx a découvert quantité d'épaves historiques comme le navire de guerre Hollandais, le vaisseau-amiral de l'amiral Piet Heyn au 17ème siècle, ou encore le navire portugais Sacramento, perdu en 1668 dont Marx et son équipe ont remonté 62 canons en bronze.

    518H4PBMV0L._SX358_BO1,204,203,200_.jpgDurant sa longue carrière, initiée en 1953, Robert Marx a effectué plus de 5000 plongées et il est l'auteur de plus de 800 rapports ou articles ainsi que d'une soixantaine de livres sur l'histoire et l'archéologie des naufrages ainsi que sur l'exploration des épaves.
    En 1972, il a participé à la création du diplôme professionnel américain de docteur en histoire marine. Pour autant, comme dit plus haut, il n'a jamais perdu sa réputation sulfureuse.

    Dans l'affaire des amphores du Brésil, on ne peut pas complètement écarter la thèse du canular car les quelques amphores que Marx a remontées du fond de l'océan n'ont pas été authentifiées à 100% comme étant romaines (il est vrai, certaines n'ont été examinées par des experts que sur photos).
    Mais pour savoir la vérité, il faudrait pouvoir reprendre les fouilles sur le site et dénicher, peut-être, d'autres indices probants (pièces de monnaie, armes, etc.). Or, le Brésil s'y refuse toujours.

    Robert Marx, lui, ne connaîtra jamais le fin mot de l'histoire puisqu'il est décédé en 2019, à l'âge de 82 ans.

    A lire cet article du New York Times de 1982

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  • Les Chroniques du Confinement (mars-avril 2020)

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    Si vous en avez raté une ou plusieurs, retour sur les 9 Chroniques du Confinement rédigées en mars-avril 2020.

    1. La disparue qui se cherchait elle-même
    2. La station service de l'I29
    3. Rencontres du 3ème type en 1920 ?
    4. Les naufragés qui s'ignoraient
    5. Que s'est-il passé à Ansacq en 1730 ?
    6. L'étrange personnage de Bourtourault
    7. Le dernier signe du lieutenant Murphy
    8. L'effrayant cimetière du Diable (Russie)
    9. Clinton Road, une route maudite ?

    Bonne lecture !

  • L'étrange personnage de Bourtourault

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    Voici une curieuse histoire, trouvée par hasard lors de recherches sur tout autre chose, qui a été publiée dans L'Ouest Eclair du 10 avril 1910 dans un court paragraphe intitulé "Un village hanté !"

    Melle.JPG

    Encore un petit village très tranquille, Mellé (Ile-et-Vilaine), dont la carrière des Beurrières a fourni les pierres en granit du pont Alexandre-III à Paris.
    A l'ouest de cette localité, dans un hameau nommé la plaine de Bourtourault (orthographié Bourtoureaux dans l'article de l'époque), il y eut début avril 1910 une agitation inhabituelle.
    L'Ouest Eclair raconte que depuis huit jours, la jeune servante de M. Juvigné (le propriétaire du hameau ou d'une des maisons, ce n'est pas précisé) a remarqué la présence d'un étranger rôdant dans les environs, tantôt habillé en homme ... et tantôt en femme.

    Cet étrange personnage, aux allures bizarres, demandait à parler à M. Juvigné mais prenait toujours soin de s'éclipser au moment où quelqu'un (Juvigné ou l'un de ses voisins) faisait son apparition.
    La servante s'inquiéta de ces apparitions qui reprenaient chaque jour à la nuit tombée. Elle raconta l'histoire aux villageois qui, convaincus de sa sincérité, s'en effrayèrent au point de s'armer aussitôt de fourches, de faux et de fusils.
    Depuis peu, précise l'article, ils montent la garde à tour de rôle. Mais le "fantôme", pas né de la dernière pluie à l'évidence, attend toujours que les sentinelles soient allées se coucher pour faire une apparition fugace.
    L'Ouest-Eclair indique enfin que "l'aventure n'est point finie" et que dans le reste de la commune, on ne prend pas l'affaire au tragique...

    Mon commentaire
    Les informations sont trop parcellaires et lointaines pour pouvoir se prononcer sur ce qui ressemble à une anecdote de l'étrange.
    Qui a vraiment vu ce personnage fantôme hormis la servante ? A quoi ressemblait-il vraiment ? Comment s'est terminée cette histoire ? Cet endroit était-il réputé pour des phénomènes inhabituels ou inexpliquées ?
    On l'ignore. Je n'ai pas trouvé d'autre article ou de chronique prolongeant le récit de ce cas et nous donnant le fin mot de l'histoire.

    Apparemment, le "fantôme" parlait puisqu'il a formulé le souhait de voir M. Juvigné, ce qui ferait quand même pencher pour un personnage humain.
    Le fait que l'apparition soit habillée soit en homme, soit en femme est plutôt étonnante. Je ne connais pas de témoignage sur des fantômes qui changeraient de costume au gré de leurs envies...  Y-a-il eu méprise de la part de la jeune servante ?
    Il aurait fallu c'est vrai, en savoir davantage sur celle-ci, sur sa personnalité. Etait-elle imaginative, convaincante au point de pouvoir déclencher une mini hystérie collective autour d'elle ?
    Si quelqu'un dispose de détails complémentaires sur cette histoire du début du XXème siècle, je suis preneur !

    Sources

    • L'Ouest Eclair, "Un village hanté", 10 avril 1910.
    • Mellé, fiche Wikipedia.

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  • NON, des aliens n'ont pas guéri des enfants cancéreux en Andorre !

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    On m'a remonté cette histoire bizarre selon laquelle des entités venues d'ailleurs auraient obtenu la guérison d'enfants en phase terminale de cancer dans un hôpital d'Andorre, entre la France et l'Espagne.
    Des rumeurs circuleraient, notamment aux Etats-Unis à ce propos... Qu'en est-il vraiment ?

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  • Mystères des Alpes du Sud : Un fantôme rôderait-il autour du lac de Serre-Ponçon ?

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    Amédée, c'est sous ce nom qu'on connait l'homme du lac dans la région. Depuis les années 80, la police recevrait les signalements de touristes disant l’avoir aperçu sur les berges du lac de Serre-Ponçon dans les Alpes du sud. Pourtant, l'homme est décédé depuis la fin des années 60...

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  • NON, l'homme de Taured n'est pas un voyageur spatio-temporel !

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    Homme-de-Taured-Un-grand-mystère-567x330.jpgDans la littérature de l'étrange, on trouve en abondance des histoires de personnages curieux apparus du jour au lendemain.
    J'ai eu l'occasion dans mes Dossiers Inexpliqués d'évoquer de véritables affaires comme Jérome, le naufragé inconnu de Sandy Cove (Canada) ou bien l'histoire des deux enfants verts de Woolpit.

    Mais il y a aussi ces cas d'apparitions curieux et controversés dont la fiabilité est beaucoup plus contestable. Comme, par exemple, l'histoire de l'homme de Taured.

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  • BTLV : "Les yachts du mystère" (émission 1/02/2017)

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    Les histoires de vaisseaux fantômes, il en existe des dizaines à travers le monde, certaines sont des légendes comme celle du Hollandais Volant qui a inspiré la série de film Pirates des Caraïbes, d’autres sont bien réelles, comme la plus connue d’entre tous, l’affaire de la Mary-Celeste, ce grand voilier américain qui fut découvert abandonné, sans son équipage, au large des Açores le 4 décembre 1872. Le mystère entourant la disparition des marins n'a jamais été résolu.

    Sur BTLV, ce 1er février 2017, je me plonge avec vous dans deux dossiers beaucoup plus récents. Le premier s’est déroulé en Australie en 2007 et le second pas plus tard que l’an dernier, en 2016, aux Philippines. Dans les deux cas, les deux affaires baignent dans un climat très étrange... 

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  • Affaire D.B. Cooper : le FBI a refermé le dossier

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    C'est l'histoire d'un homme qui, en 1971, détourna un avion reliant deux villes de l’Etat de Washington aux Etats-Unis, l’obligea à atterrir à Seattle et, après avoir échangé les 36 passagers contre une rançon de 200 000 dollars et quatre parachutes, repartit avec les membres d’équipage.

    En route vers le Mexique, le pirate de l'air sauta en parachute, en pleine nuit au-dessus d’une dense forêt, sa rançon à la main.
    Ni l’homme, qu’on a ensuite baptisé D.B. Cooper, ni son butin n'ont jamais été retrouvés.

    Le 12 juillet 2016, du nouveau, quelque 45 ans après, avec la fermeture annoncée du dossier par le FBI. L'organisme américain déclare qu'il ne réouvrira ce "cold case" que si des éléments concrets se présentent.

    Pour en savoir plus, lisez cet article du Monde ou, de manière beaucoup plus détaillée, le chapitre consacré à l'affaire dans le tome 2 de mes Dossiers inexpliqués.

  • Replay: 1ère intervention sur Nuréa TV

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    A l'invitation de Guillaume et Nora, qui animent la webTV Nuréa TV, je suis intervenu durant près de deux heures ce vendredi 22 juillet 2016.

    Au programme : deux dossiers très étranges relevant de la thématique paranormale sur la chaise maudite de Thomas Busby et sur l'affaire Donnie Decker, le faiseur de pluie de Pennsylvanie.

    Si vous voulez (re)voir l'émission, vous trouverez ci-dessous les deux liens vidéo. 

    Encore merci à Guillaume et Nora !

    Il est prévu une nouvelle émission vers la mi-septembre. D'ici là, très bonne émission !

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  • MAJ 1/05 - La mort de Peaches Geldof : encore des questions

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    peaches-geldof-destin_leader.jpgPeaches Geldof, la fille de Sir Bob Geldof, est décédée le lundi 7 avril 2014, à l'âge de 25 ans. Mannequin, journaliste et présentatrice, elle laisse derrière elle un mari, Thomas Cohen, et deux filles, Astala et Phaedra, nées en 2012 et 2013.

    Dans un premier temps, les autorités sont incapables de donner la cause de cette mort surprenante. L'examen post-mortem pratiqué le 9 avril ne révèle rien de concluant. La mort est qualifiée par la police de... "non suspecte, inexpliquée et soudaine". En outre, les enquêteurs, qui continuent leurs investigations sur les circonstances entourant le décès, précisent qu'ils n'ont trouvé "aucune drogue dure" ni "note de suicide" au domicile de Peaches.

    La jeune fashionista, habituée des tabloids anglais, traversait-elle une phase de déprime ? Etait-elle avec quelqu'un à son domicile lorsque le drame est survenu ? A-t-elle été victime d'une tierce personne ? Jusqu'ici, rien ne prouve que Peaches était seule... ou ne l'était pas.

    Aleister_Crowley_1310.jpgL''une des hypothèses soulevés juste après le drame voudrait que la jeune femme soit morte d'une crise cardiaque provoquée par le suivi d'un régime alimentaire trop draconien. Qui lui aurait inspiré cette pratique ? Il a été rappelé son attirance déclarée pour la scientologie, mais on sait moins sa fascination pour les idées ésotériques d'Aleister Crowley (1875-1947), un occultiste britannique dont les théories libertines ont séduit, entre autres, nombre de rock stars...

    Le 1er mai 2014, le quotidien britannique Le Times annonce, suite aux analyses toxicologiques, que Peaches est morte d'une overdose d'héroïne. Pourtant, la police n'avait absolument trouvé aucune trace de matériel ayant servi pour consommer de la drogue... Qui s'est chargé de "nettoyer" la maison de Peaches après son décès et avant l'arrivée de la police ?

    Difficile aussi de pas songer au parallèle tragique avec sa mère, Paula Yates, qui a elle aussi succombé à une overdose en 2000... En 1986, Paula épouse Bob Geldof et a trois filles avec lui, dont la cadette Peaches. En 1995, elle le quitte pour Michael Hutchence, le leader du groupe australien INXS avec qui elle a une autre fille, Heavenly Hiraani Tiger Lily Hutchence, née en 1996. Mais l'année suivante, Hutchence est retrouvé mort pendu dans sa chambre d'hôtel à Sydney. Dès lors, Paula Yates sombre dans la folie et passe de longs mois en hôpital psychiatrique avant de mourir à son tour en 2000. Une disparition que Peaches a longtemps occultée...  Doit-on désormais parler de malédiction familiale ?

    Dans sa dernière rubrique pour le magazine "Maman et Bébé", Peaches Geldof évoquait la joie que lui procuraient ses deux enfants, affirmant qu'elle était plus heureuse que jamais. Et son dernier message posté sur les réseaux sociaux, la veille de son décès, était une photo d'elle, enfant, dans les bras de sa mère...

    Statut : dossier expliqué avec des zones d'ombre